Pourquoi je ne cours pas avec les Next%

Article écrit par Quentin Guillon

L’arrivée des Nike Vaporfly 4% puis des Next% a bouleversé le paysage de la course à pied sur route - en attendant la piste ! Les chronos ne veulent plus dire grand-chose et c’est, au fond, une question fondamentale qui doit agiter nos neurones quand frémissent nos guiboles sur le macadam : pourquoi courons-nous ; pourquoi cherchons-nous à être le plus performant possible ?

Crédit : Running CV

Lors de la corrida de Houilles, le 29 décembre dernier, 73 coureurs du top 100 ont battu leur record personnel, pour un gain moyen de 44,7 secondes. 68 coureurs de ce top 100 portaient des Nike ZoomX Vaporfly Next% ou des Nike Vaporfly 4% Flyknit, comme l’a analysé Vincent Guyot sur ce site : Une analyse de la flambée des performances à Houilles…ou quand les chronos ne veulent plus rien dire ! Plus de 4 secondes au kilomètre ! On ne pratique plus le même sport.  

Les pelotons Elite (le phénomène est très prégnant dans l’Hexagone) se sont convertis aux Next% aussi follement que les aficionados des soldes qui se ruent dans les magasins sitôt que les rideaux se lèvent –les coureurs « lambda » y viennent, aussi. Je m’y refuse, comme d’autres (trop rares) coureurs. Parce que Saucony est mon équipementier ?

Je ne compte pas non plus porter la chaussure propulsante que la marque s’apprête à sortir. 

Pourquoi ? Posons les termes du débat. Cela fait 14 ans que je pratique la course à pied. Je bute sur les 30 minutes aux 10 kilomètres depuis de nombreuses années, comme le casse-noix qui ne parvient pas à éventrer la coque. Je viens de courir en 30’13’’ à Valence, dimanche 12 janvier (en Saucony Type A, les mêmes paires avec lesquelles j’ai fait 32’ à Dax en août…). 7 ans que j’attendais d’améliorer mon vieux record de 30’57’’. 

 

 

Quel intérêt ?

 

Avec les Next% aux pieds, j’aurais donc allègrement franchi les 30’. Mais qu’est-ce que je me serais dit, au plus profond de mes entrailles ? « Tu es parvenu à réaliser ce que tu quêtais depuis des années, mais tu l’as fait avec une aide extérieure substantielle, pas avec tes propres qualités »

C’est que les témoignages recueillis ici et là sont et affolants, et désolants. À Nice, un coureur de bon niveau a explosé son record personnel , en Next% bien sûr. Sa préparation, effectuée sans les Next%, racontait une toute autre histoire. Il était en grande difficulté, ainsi, sur les allures en séances spécifique. Quel est le vrai plaisir éprouvé, dans ce contexte ? Ce qui apparaît dans le miroir de l’objectif « réussi », ce sont les silhouettes des Next% et non celui de l’intense sourire qui dit l’accomplissement.

Autre exemple. J’avais pris des risques lors du marathon de Valence : Le marathon, une école de l’humilité et de la patience. J’étais parti trop vite. J’en avais ressenti les effets musculaires dès les 12-13e kilomètres, avant d’exploser aux confins du 25e

Avec les chaussures, je suis désormais persuadé que j’aurais couru en moins de 2h20’. 

 

 

« Si tu avais les Next%, tu n’aurais pas abandonné ! »

 

A Valence, un international Français courrait son premier marathon. Il a réalisé un chrono de tout premier plan. « Si tu avais eu les Next%, tu serais allé au bout ! J’avais les jambes explosées au 25e et j’ai quand même réalisé un (petit) negativ split ! Sans les chaussures, je ne suis pas certain que j’aurais pu terminer la course » a t-il confié, sitôt la ligne d’arrivée franchie, à un ami qui avait abandonné, capot ouvrant et toit fumant,  et qui ne portait les diaboliques chaussures. 

Questionnez-vous, ami(e)s coureurs : qu’est-ce qui vous meut, au quotidien, lorsque vous arpentez la campagne, les parcs, les tartans ? Quel crédit porter à vos records personnels ainsi « battus » ? 

D’aucuns seront peut-être choqués, et je force le trait, à dessein : c’est comme si vous alliez à la pharmacie commander votre dose d’EPO. Et, hop ! Moins 40 secondes sur 10 km ! Reste que le « progrès technologique », pardon le dopage technologique dans ce cas précis, est beaucoup plus acceptable moralement que le dopage « traditionnel ». 

Appliqué au trail, c’est comme si vous portiez des échasses qui se modèleraient elles-mêmes selon la déclivité et  la technicité du parcours, et qui vous permettraient de descendre tel un dératé, sans tomber et sans vous briser les chevilles, comme le piètre descendeur que je suis. 

Ce qui transpire de ce débat, in fine, c’est que presque personne ne se soucie des conditions dans lesquelles il exerce ses chronos. Ce qui compte, c’est d’aller vite. Ce qui compte, c’est de battre ses records. A n’importe quel prix. A l’instar des valeurs promues par notre (triste) société occidentale, la vitesse et la performance autorisent tout. 

« Ne soyez pas ringards, laissez libre cours à la technologie », est-il souvent scandé sur les réseaux sociaux. Pourquoi ne pas accepter ses propres limites et nous contenter de ce que nous avons ? Si je ne suis pas capable, physiologiquement et psychologiquement, de courir 10 kilomètres à 20 kilomètres/heure, je me contenterais de cinq…

L’ingénieur de Nike fait son travail. Il est payé pour ça. Mais, pour le coureur, est-ce vraiment un « progrès technologique » que de courir sur des ressorts pour un bien moindre coût énergétique dans une discipline, prenons le marathon, dont l’intérêt et la clé résident dans la capacité à endiguer la casse musculaire ? 

 

 

Trouver des moyens intrinsèques

 

Ce qui m’intéresse, c’est de trouver les moyens intérieurs, intrinsèques, pour courir en moins de 30’ : la préparation mentale, le lâcher prise, gérer ces très fortes attentes qui inhibent au lieu de transcender, trouver les clés, à l’entraînement, pour être le plus à l’aise possible à 20 kilomètre/heure, etc…

Jean-Claude Vollmer, entraîneur d’Hassan Chahdi et expert du site, l’a résumé ainsi : « Faire des performances, améliorer son record personnel non pas par un meilleur entraînement, un investissement plus conséquent, une meilleure préparation mais à la seule faveur d’une chaussure miraculeuse est une atteinte aux fondements de notre pratique ». (Relire l’article en intégralité)

Qu’est-ce qui est le plus ringard ? Penser ainsi ou vouloir courir plus vite avec des moyens fallacieux ?  

 

On se met à raisonner de guingois, désormais, comme au lendemain d’une sévère cuite. « Si je porte ces chaussures, je vaux 40 secondes de moins ». Je vaux 29’30, donc…C’est tentant, c’est facile. Mais non, ce n’est pas la réalité. Ce serait tricher. Si je fais un 10 km en descente et avec 50 km/heure de vent de dos, je vais courir en 29’30’’, aussi (votre regard se tourne probablement vers la Bretagne, oui…)

Mais ces chaussures ne devraient pas exister ! Elles font passer des paliers indus ! L’intérêt de la course à pied, c’est de se dire que Zatopek et certains de nos aïeux faisaient des chronos extraordinaires il y a plus de 50 ans, sans bénéficier de nos connaissances sur l’entraînement. Ce n’est pas de porter une paire de chaussures qui nous met bien plus facilement à leur portée en même temps qu’elle maltraite l’histoire de ce sport. 

Celles-ci sont une négation de la course à pied, en quelque sorte. La course à pied est un sport du « pauvre », au sens noble du terme. Une paire de running, un short, un T-Shirt et en avant. Il faut débourser 275 euros pour s’acheter les Next%…qui ne durent que 200 bornes ! L’accessibilité de la course s’évanouit telles les volutes de brume qui se dissipent au petit matin –sans compter que les nouveaux prototypes d’Eliud Kipchoge vont être commercialisés 400 euros, paraît-il. 400 euros !!!

 

 

Ne vous inquiétez pas ! La chaussure court à votre place !

 

Philosophiquement, si l’on pousse le raisonnement à son paroxysme, les descendants d’Abebe Bikila que nous sommes devraient courir pieds nus, aux origines viscérales de la course à pied comme l’a magistralement raconté par Sylvain Coher : « Il n’ya pas besoin d’être coureur pour écrire un roman sur la course ». Sauf que nous nous sommes totalement désadaptés, et ce dès notre naissance. Nous portons des chaussures, désormais. 

Je suis quasi sûr que courir avec les chaussures légères des années 1970/80 ne changerait pas grand-chose. Sans doute un peu plus de dynamisme et de confort, mais une performance dans les années 70/80 était comparable à une performance aujourd’hui. Ce n’est plus le cas. 

 

Ce qui change avec les Next%, c’est l’appréhension de la course à pied. Désormais, vous pouvez battre votre record au 5 000 mètres sur un 10 bornes : la chaussure, au formidable amorti qui rebondit, ou au rebond amortisseur, c’est selon, réduit tellement le coût énergétique de la foulée que vous serez en mesure de maintenir une très bonne allure, sans exploser. Essayez en chaussures légères traditionnelles. Vous finirez en marchant, dans le meilleur des cas, le cœur dans la main et les muscles dans la boîte à gant. Dans le pire, vous mettrez le clignotant. 

La Porsche consommait 40 litres aux cent. Elle consomme 20 litres aux cent, maintenant.  

Alors, imaginez sur un marathon. Ce n’est la même appréhension, aussi, au départ : un halo de confiance enveloppe la chair du coureur, comme le franc soleil qui réchauffe les cœurs en hiver. Vous êtes un peu fatigués ? Votre préparation s’est mal passée et vous êtes en méforme ? Vous êtes partis un peu trop vites par rapport à votre niveau ? Vous n’avez pas de pied ? Ne vous inquiétez pas ! La chaussure fait le job et court à votre place ! Vincent Luis, champion du Monde 2019 de triathlon, dans L’Equipe. « J’ai la sensation que cette chaussure est magique (…) Parfois, en course, si je suis un peu « sec » et qu’on aborde un faux plat descendant, j’attaque exprès en talon pour laisser la chaussure travailler et que la plaque en carbone me renvoie ».

 

 

L’éthique personnelle l’emportera t-elle sur le compétiteur ?

 

Certains comparent ces chaussures avec les roues carbones en vélo. La machine est consubstantielle au cycliste. On ne peut faire du vélo sans vélo. On peut courir sans chaussures. On peut nager sans maillot de bain. On court plus vite avec des ressorts montés sur coussins. On nage plus vite avec des combis qui favorisent la flottaison. En vélo, ce qui compte, c’est de gagner le Tour de France. A 40 de moyenne ou à 30, qu’importe. La course à pied, c’est se confronter à autrui. Mais son sens réside d’abord dans la propre confrontation du coureur au chrono, afin d’évaluer une progression. Finir 15e, 30e ou 45e des 10 km de Valence ou de n’importe quelle autre course n’a pas de véritable valeur. Ce n’est pas un championnat. Le chrono raconte une vérité, en revanche, vérité qui en aveuglent plus d’uns, ces dernières semaines. 

 

Aux quelques athlètes sponsorisé(e)s par la marque à la virgule qui osent dire qu’elles devraient être interdites tinte l’écho de la pléthore de coureurs qui se voilent la face. 

Liv Westphal a battu le record de France du 10 km à Houilles (31’15’’, cinq secondes de mieux que Clémence Calvin…). « Je ne comprends pas. Je voyais que j’étais dans une bonne allure mais pensais le payer tôt ou tard. Je n’étais pas venue pour un chrono » souligna t-elle avant de relativiser l’impact des chaussures sur le site fédéral. 

Fin décembre, Pierre Urruty a été très honnête sur les réseaux sociaux. « J’ai gagné et (…) il se pourrait bien qu’il s’avère que finalement j’ai triché… J’ai couru les 5 derniers km seul en tête devant sans faiblir entre 2’55 et maximum 3’/km avec le vent et les relances. Vu mon niveau de forme depuis 2-3 ans et ma longue expérience sur cette distance, ce ne serait pas possible « normalement », et surtout pas avec une telle aisance et une telle stratégie de course bidon (…) Je viens de courir sous dopage technologique. Mon sport ne sera désormais plus le même à présent. Les performances actuelles ne relèvent pas du tout d’une progression physiologique des athlètes ».

Il vient de faire 28’51’’ à Valence, record pulvérisé, sans imputer une seule seconde sa fulgurante progression aux Next%. Ces chaussures rendraient-elles schizophrènes ?  

 

 

Réglementation

 

Ma profonde crainte est de craquer et porter ces Formule 1 dans deux cas précis :

-si je participe à un championnat (France de 10 km, semi, marathon) où la place compte, de facto. J’ai mon éthique ET je suis compétiteur. Ce ne sert à rien de se présenter sur la ligne départ d’un championnat en deux chevaux si les autres vrombissent en Ferrari. 

-sur des courses où il y a un enjeu. J’ai terminé deuxième du marathon du Médoc en automne. Que vais-je faire en septembre prochain si mes principaux adversaires portent ce type de chaussures ? Je me fiche de finir 60e à Valence (dans tous les cas, je n’ai pas le niveau pour jouer devant), mais je tiens à mes quilles de pinard à l’arrivée du Médoc, hein ! Plus sérieusement, je me mets à la place des coureurs de haut niveau qui ont foi en leur sport et se voient littéralement voler et des succès et des primes de course. Corentin Le Roy, par exemple, 3e de la Prom’Classic à Nice. Le vainqueur, c’était peut-être lui, si ses deux rivaux n’avaient pas porté les Next%. 

L’éthique personnelle l’emportera t-elle sur le compétiteur ? Comment concilier ces deux positions qui semblent inconciliables ? 

Quand l’éthique d’un sport est menacée comme l’est la course à pied, la Fédération qui le chapeaute doit justement l’en protéger. Les Next% procurent clairement un « avantage injuste » comme le stipule le règlement (règle 143.2) de la Fédération internationale (World Athletics, ex IAAF). Corollaire : elles doivent être interdites. 

Mais c’est visiblement une gageure pour WA et son cher président Sebastian Coe, sponsorisé par Nike pendant 38 ans et qui avait mis fin à son contrat d’ambassadeur trois mois après avoir pris les rênes de WA, sous la pression. 

Quel est l’étape suivante, à ce rythme : une course à pied science-fiction ? « Des marques ne se priveront pas de travailler pour nous offrir des « chaussures » valant une fortune avec des semelles épaisses bourrées de technologie. Et ça finira en concours de bâtons sauteurs » pressent, dégouté, Corentin Le Roy. Est-on plus heureux en courant le 10 km sur des coussins qui rebondissent en 26 minutes, bientôt 25’ voire 24’ tant qu’on y est, montés sur des semelles qui vont bientôt mesurer plus de 50 centimètres ?

 

Article écrit par Quentin Guillon

 

25 réactions à cet article

  1. Parce que vous croyez que vos Saucony et vos textiles ne sont pas déjà optimisés ? Abandonnons la mauvaise foi, sauf à courir pied nu en guenilles nous avons déjà des gains infimes et enclenché le mouvement.

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    • Justement, l’auteur insiste sur le fait, et c’est ce qu’il faut retenir, que le contexte importe. Et dans le contexte de l’auteur, il établit depuis 10 ans ses performances avec des modèles +/- équivalents, sans « game changer ».
      Il ne dit pas qu’il faut courir nu pied et en slip…
      battre son record parce qu’on a mieux gérer son entrainement, parce qu’on a fait des efforts d’analyse, qu’on a trouvé une stratégie payante, parce qu’on a abordé la dernière semaine pré-objectif nickel, parce qu’on a super bien géré son poids de forme, ou que sais-je, ce sont de vrais petits accomplissements personnels ds le cadre d’une performance sportive. butter sur un PR depuis 10 ans, changer de chaussures qui sont des « game changer » et subitement gagner 20-30s sur 10k et se dire « je suis trop fier » en se voilant la face => la déchéance de la société actuelle qui accorde plus d’importance au paraître pour les autres qu’au bien être intérieur…

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    • Exact, l’auteur cite Zatopek comme si rien n’avait changé depuis son temps…il suffit de regarder à quoi ressemblaient les chaussures de CAP ne serait-ce que dans les années 70 pour voir que même hors Vaporfly les chaussures actuelles n’ont rien à voir. Alors on fait quoi ?

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  2. Record du monde du 10kms en adidas il y a peu pourtant!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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  3. Les Saucony sont aussi des chaussures performantes.
    Selon moi, nous sommes dans une phase de transition qui fait beaucoup couler d’encre à cause du prix de la chaussure de la marque qui a sorti en premier un modèle qui est nettement au dessus des autres modèles sur le marché. Mais ce n’est que temporaire, d’ici quelques mois beaucoup de marques vont sortir des modèles similaires et les prix vont baisser. Cela va permettre aussi aux fédérations de définir des limitations mesurables aux effets ressorts des chaussures. Pour faire un comparatif avec les vélos carbone, des normes ont été définies (poids minimum pour un cadre par exemple) et les prix ont tendance à baisser.
    Dans 5-6 ans cela sera courant les plaques de carbones dans les chaussures et donc oui, les performances seront meilleures mais elles vont bien stagner à un certain moment et le talent / l’entrainement prendront la relève et départagerons les meilleurs – jusqu’à ce qu’une nouvelle invention (génouillère intelligente?) vienne relancer le débat.

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  4. Raisonnement qui est dans l’air du temps, mais qui est susceptible d’être nuancé, ne serait-ce que parce que toute généralisation serait hâtive…
    Premier point : comment peut-on comparer l’évolution technologique à une forme de dopage? Faut-il rappeler que le dopage nuit gravement à la santé et que, dans certains cas, il tue? Faut-il rappeler que l’évolution technologique tant décriée apporte un supplément de confort à des athlètes qui sont confrontés à des efforts allant de l’intense à l’extrême? Un peu de patience : les autres marques ne resteront pas longtemps dans l’ombre de Nike, qui, soit dit en passant, remercie platement pour l’extraordinaire publicité. D’ici fort peu, tout le monde sera logé à la même enseigne. C’est peut-être déjà le cas : quid d’Adidas, par exemple? Comparer une évolution technologique (amorcée voici deux ans) à du dopage revient par ailleurs à banaliser ce dernier : il convient de faire preuve de mesure dans le choix des analogies.
    Second point : le cycliste ne naît pas davantage avec son vélo que l’athlète avec ses chaussures – le dire, grosso modo, c’est ne légitimer que les performances d’Abebe Bikila et de Zola Budd… c’est peu, ça ne remplit pas un podium, quand bien même courir pieds nus nous remplit d’admiration. Dans tous les sports, il y a des évolutions – et parfois des révolutions -technologiques. Imagine-t-on Federer en train de jouer au jeu de paume? Désorientant. Messi à la soule? Enivrant. Pour rester dans le domaine de l’athlé, prenons l’exemple de la perche. Entre les 4.77 de Cornelius Warmerdam (USA) et les 4.78 de Bob Gutowski (USA), en 1957 quinze ans se sont écoulés. Entre 1960 et 1964, le record passe de 4.80 à 5.28, mois après mois. Près d’une demi-mètre en quatre ans! Eh oui, on avait introduit les fibres de verre puis de carbone. Dopage technologique ? Non, simple évolution, une de plus. Il est vrai que la perche attire moins de pratiquants que le 10 km route et qu’en 1964 on se laissait aller à respecter, voire à admirer les athlètes.
    Osons le mot : bonne chance aux athlètes françaises, français et autres, et bonne année olympique à tout le monde.

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    • non, le dopage ne nuit pas forcement à la santé. L’espérance de vie d’anciens coureurs du tour qui ont largement  » tapé » dedans n’est pas plus mauvaise voire meilleure que les hommes de leur époque. ( tarte à la crême de la lutte antidopage qui ne marche pas).
      Et je dis « pas forcément », parce qu’évidemment, fait de façon  » sauvage », il en devient effectivement ( très ) dangereux.
      En tous les cas, c’est une forme de triche comme une autre.
      Et à n’en pas douter, certains vont se servir du bazar ambiant pour  » bricoler  » à nouveau sur le médical, si ce n’est déjà fait.

      Pour le reste, on peut très bien effectivement autoriser ce nouveau type de chaussures ( mais cela ne se fera pas ). On basculerait alors dans un autre sport et un tout autre paradigme: celle de l’homme augmenté, dont on aura d’autant plus de mal à applaudir les exploits qu’on saura que ses bonds chronométriques ne seront pas dus à son travail ou a son entrainement, mais à ses nouveaux outils de propulsion artificielle.
      C’est pourquoi les instances vont réglementer ( le téléspectateur est idiot, mais il y a des limites ).

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  5. Mon pauvre ! Autant de questionnement pour une paire de chaussures ! Le vrai détachement, celui qui fait qu’on fait les choses suivant ses propres valeurs est tout simplement de laisser les personnes qui ont envie de porter ces chaussures le faire ! La course à pied est essentiellement une affaire de sensations lorsque nous sommes en mouvement et les sensations sont probablement très bonnes avec des telles chaussures ! Alors pourquoi pas. Perso, je fais le rapport entre le plaisir recherché et ce que cela coûte et je ne suis pas décidé à investir dans ces chaussures. Mais c’est comme décidé d’aller courir 10 km à Valence. Non je ne paierai pas le prix d’un déplacement là bas ni le couchage, alors que je peux faire un 10 km autour de chez moi et essayer de battre mon record sur cette même distance ! Voilà et comme j’associe souvent la liberté à la course à pied, je dis que tout à chacun est libre de porter les chaussures qui lui plaît !

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  6. Que c est triste Venise !!!

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  7. En gros, l’auteur a signé un contrat chez saucony et aurait bien envie d’avoir des chaussures super rapides …
    Mais comme le dit bertrand saucony ne tardera pas a sortir ses propres modeles du même genre et bizarrement ce genre d’article disparaîtra …
    A coté de ca tout va bien dans le meilleur des mondes, le dopage le vrai se porte bien, de même que les conduites dopantes a base de complements en tout genre qui eux nuisent à la santé et sont quasi généralise chez les « athletes » .. ah mais c’est un moyen intrinsèque wué …..

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  8. C’est vraiment n’importe quoi Quentin!!!
    L’avancée technologique est dans tout les domaines sportifs, il faut faire avec! Regarde dans le vélo les roues et cadres carbone qu’est-ce qu’on en dit dans ce cas là! Tu es buté et tes arguments ne tiennent pas la route! Moi je m’entraîne en Vibram fivefingers (donc quasiment pied nue) pour renforcer toute la biomécanique de la jambe mais pour faire des chronos je sors les chaussures qui cours vite!! Tu as toi même l’objectif de battre ton chrono alors pourquoi ne pas utiliser la technologie? L’homme doit évoluer physiquement et intellectuellement, c’est pour ça que nous inventons des produits qui nous aide à nous développer!!

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  9. Article courageux ! Je suis bien content de faire du trail quand je vois tout ce bazar !

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  10. « Je viens de courir en 30’13’’ à Valence, dimanche 12 janvier »

    Le gagnant a battu le record en….ADIDAS..
    Ton pavé pour se croire rebelle et justifier que tu finisses derriere d’autres coureurs tombe à l’eau.
    Vous pensez que vous aurez battu bedrani si il avait pas couru sur son premier 10km en nike ?:-)

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    • Et peut être chargé à mort, comme beaucoup de kényans., ne feignez pas de l’ignorer. Ou tout simplement génial si c’est un prodige ( un vrai peut être, celui là, et qui aurait fait moins de 26 en vaporfly, why not? ).
      Depuis les années 90 sur le tour, on sait qu’on peut faire faire n’importe quoi à un sportif.
      Par contre ce genre d’ attaque ad hominem sur l’intérêt personnel que l’auteur aurait d’avoir cette position de principe est affligeante.
      Tout le monde n’est pas aussi cynique que vous.

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  11. Bah non! Quentin a parfaitement raison, et les derniers bruits qui courent annoncent une interdiction de ces chaussures par wa.

    Dans l’absolu, courir le plus vite possible n’a aucun intérêt. Si vous voulez utiliser les dernières technologies pour avancer plus vite, créez votre propre fédération avec vos propres règles. On aura une nouvelle discipline mêlant ingénierie mécanique ( et pourquoi pas médicale? l’argument de la santé fait sourire, pourquoi pas du dopage sous assistance médicale?), et effort physique.
    Et laisser nous pratiquer l’athlétisme que nous aimons, avec le moins d’artifices possibles. Où chacun se retrouve face à lui même, sans béquille technologique pour atteindre son objectif, quel qu’il soit. Toute innovation n’est pas progrès.

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    • Dans ce cas, faut interdire les manchons et tenues de compression, sac trop technique pour le trail, montre (on peut courir sans. Julien wanders l’a fait à Houilles :-).

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  12. Enfin, un peu de bon sens, personne ne dit qu’il faut courir pied nu. Il est question ici de limiter l’impact de l’aspect matériel, pour qu’il ne dénature pas la discipline: que je sache, un manchon de compression ne vous fait pas gagner une seule seconde sur votre course, au mieux ou il vous permettra de ne pas vous blesser.
    Et personne ne récriminera sur un matériel le plus léger possible ( vive la technologie et le VRAI progrès ).
    Ce n’est pas cela qu’on reproche aux Nike, c’est le renvoi excessif d’énergie qui, comme le dit Luis, vous permet de faire travailler la chaussure quand vous êtes cuit. Et là c’est plus le même sport, mais qu’on l’assume alors comme un autre sport.

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    • et c’est quoi l’objectif d’être le plus léger possible à part d’aller plus vite ??????????????????????????

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  13. Que chacun fasse ce qu’il veut.
    Perso je cours pour moi, je n’ai plus d’objectifs chrono, mais une simple volonté de finir une course au mieux, en me faisant plaisir.
    Toutefois si certains veulent utiliser tel ou tel subterfuge pour atteindre un chrono, ça leur appartient. Reste que cela ne représente pas forcément une valeur intrinsèque. Mais là encore ça leur appartient !
    Qu’ils soient légaux ou non cela reste des subterfuges et trompe partiellement sur la valeur de la personne. Mais là première trompée cela reste elle même !

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  14. Il suffirai (pourquoi pas ?) de ne pas valider les chronos ni l’amélioration éventuelle des records pour tous les détenteurs d’une licence d’athlétisme chaussant ce modèle. Ou uniquement ceux des athlètes élites (groupe plus restreint et ciblé dans une épreuve) si cela s’avère trop fastidieux pour l’ensemble du peloton. Les juges arbitres sur les courses à label peuvent tout à fait s’acquitter de cette mission sur les lignes de départ et (surtout) d’arrivée. Et le problème est réglé.
    Pour le reste je trouve que certains coureurs présentent des arguments plus subjectifs et personnels que réellement objectifs pour interdire le port de cette chaussure. Hormis les élites et athlètes de haut niveau, la masse des coureurs amateurs a bien le droit de se faire plaisir en utilisant ce modèle ! Personne n’est dupe… Chacun se connait et ce n’est pas le drame que l’on nous présente (pour ce qui concerne la course sur route), si un amateur vient à battre son record sur une distance chaussé de NIKE VAPORFLY…

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  15. La technologie n’est jamais une planche de salut lorsqu’elle est l’outil du marketing. Justifier des prix de chaussures hallucinants par l’ajout de technologie X ou Y, c’est fabuleux pour les marques puisque les clients se ruent pour les acheter. L’ argument de la liberté arrange bien toute l’industrie manufacturière… Ça a quand même du bon de voir que certains d’entre nous sont dubitatifs.

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    • ah parceque la marque qui équipe mr guillon elle a pas des arguments marketing ? elle vends pas des chaussures à 180 e ? Pour un fois justement que c’est pas du marketing. ride iso 2 « la chaussure qui vous pousse km après km » https://www.saucony.com/FR/fr_FR/home

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  16. Merci de me traiter de skyzo. J’exige un droit de réponse. C’est très petit pour un journaliste « professionnel » du journal Sud Ouest d’insulter en public quelqu’un sans même l’interviewer ou lui demander directement son point de vue. Et en plus il y a conflit d’intérêt d’un homme sponsorisé par une marque.. Le pire c’est que moi aussi j’etais à Dax et j’ai fait 30’32 en gagnant la course donc j’ai gagné 1’47 soit moins que de passer de 32′ à 30’12… ecoeurant

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  17. Je suis d’accord avec Quentin.
    ET je peux comprendre les competiteurs de trés bon niveau qui se retrouvent classés par un coureur qui porte ces chaussures…
    Les stats du 10K de Houilles parlent d’elle-même, nul doute n’est permis à présent.

    A ceux qui avancent l’argument des vélos, des perches, je réponds certes, CEPENDANT, cette avancée technologique a profité à TOUS, mettant tous les competiteurs sur un pied d’égalité.
    Certes, ce pied d’égalité est quelque peu utopique dans la mesure où il y a aussi le dopage, mais ce n’est pas le sujet, et loin de nous l’idée de lancer un contest entre un mec en adidas chargé, et un coureur en next% qui est clean….

    Y’a un vrai probleme…40 » de gagnées sur un 10K, y’a un problème, et j’en appelle à tous les coureurs expérimentés de se souvenir les efforts qu’il faut consentir, et le temps passé à s’entraîner dur pour gagner 40 »…….
    Oui il court en Saucony, et que l’on court avec des adidas ou des NB, même si la technologie des mousses est différente, on ne peut pas dire que la différence sera de l’ordre de 10 » pour un 10K, alors 40 », imaginez……
    Encore que si la chaussure était à 120€….elle resterait abordable pour tous, en dépit du fait qu’ elle ressemble à un soulier pour handicapé…
    Je suis d’accord avec sa philosophie du sport, sa vision des choses, et oui, d’ici quelques temps, toutes les marques s’y mettront et il faudra établir des limites…on ne peut lutter contre le progrés…mais à ce moment-là, il n’y aura pas des coureurs avec VS des coureurs sans…
    En tout cas, qu’on soit pour ou contre, il est trés clair que l’opération commerciale « kipchoge-next-record sur circuit, et donc court avec ces chaussures et tu vas voir, et en plus je vais mettre un prix éxorbitant car tu seras aveuglé par le marketing et l’espoir de nouveaux records » ne passera pas par moi…Sans quoi, j’aurais définitivement la sensation d’être devenu un sacré mouton, sans personnalité aucune…
    Chacun fait comme il veut…mais en compet, la régle, c’est la régle!

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