Et si la sortie longue était inefficace ?

Contrairement aux idées reçues, les séances clés sur Marathon ne sont pas les sorties longues lentes mais les sorties longues à allure spécifique. Explications de notre entraîneur et expert Lepape Info, Jean-Claude Vollmer.

L’Entraînement en course à pied et le « sacro – saint » rituel de la sortie longue…

Et si on démystifiait justement la sortie longue ?

Dans la préparation du coureur de fond et ce quel que soit son niveau, on retrouve quasi systématiquement un entraînement incontournable, un rite quasi- religieux (qui tombe d’ailleurs très souvent le dimanche ! ) celui de la sortie longue.

Sacralisé par certains coureurs de haut niveau depuis les années 60, sanctuarisé dans les méthodes de nombreux coachs  de haut niveau , validé par les scientifiques de tous horizons, érigé en valeur absolu dans les ouvrages de vulgarisation : le long slow distance ( LSD – cela ne s’invente pas )  est devenu le must du coureur de longue distance et tout particulièrement du marathonien et de l’aspirant finisher .  

La question ne se pose même plus dans au sein du peloton : sans sorties longues, point de salut , l’échec sur marathon est garanti !

 

Jamais un entraînement n’a été paré d’autant de vertus sans pour autant que des travaux de recherche sérieux aient pu apporter des éléments de réponse. On le fait… parce que … les autres la font ( la sortie longue )  ou … disent de la faire. Mais qu’est donc censée apporter de si précieux et indispensable à la réussite du marathon , cette sortie longue ?

Mais pourquoi les coureurs sont -ils tellement dépendants à cet entraînement ?

Essayons d’apporter quelques réponses !

Tout entraînement en course à pied, quelle que soit la distance préparée, du 800 mètres au marathon, doit être construit sur une base solide dans le domaine aérobie. Pour y arriver, on s’appuie dans la plupart des méthodes d’entraînement sur un travail aérobie ( ou endurance )  qui représente globalement de 80 % de l’entraînement effectué )  illustré principalement par des courses à allure + ou – lente, réalisés avec une certaine aisance respiratoire et d’une durée plus ou moins «  longue » .

L’idée introduite par certains auteurs (le docteur Van Aaken , au début des années 1960  en été l’initiateur et le précurseur avec son entraînement par « l’endurance intégrale »)  a fait , au fil du temps, en opposition à la «  méchante résistance » son chemin dans la pratique  des coureurs de fond sans jamais être véritablement mise en cause ou même contestée.  

Cette méthode a très vite eu beaucoup d’adeptes et s’est généralisée à tous les niveaux du peloton.

Par analogie avec la pratique des coureurs de haut niveau,  les coureurs «  loisirs  » vont, eux aussi,  adopter un gros volume de travail en termes de kilométrage et faire de la sortie longue le fondement de leur pratique , en oubliant par ailleurs que beaucoup de coureurs ont obtenu d’excellents résultats sans sortie longue. A titre d’exemple, je citerai Rosa Mota ( championne olympique , championne du monde , triple championne du monde , 2 h 23.29 en 1985)  qui ne dépassait jamais 1 h 30 et qui explique pourquoi , dans l’excellent livre de Mickael Sandrock «   Running  with the Legends » : «  …Pour moi (1h 30) c’est efficace , il n’y aucune raison de me tuer moi-même. Si je dois faire 2 heures, j’ai besoin d’aller doucement et je pense que c’est mieux d’aller vite. Pour moi deux heures, c’est trop lent et les courses ne sont pas lentes. »

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Conséquences de ce dogmatisme , la durée de cette sortie longue n’a cessé d’augmenter, sans tenir compte d’un élément particulièrement important . En effet si des coureurs hautement entraînés, qui font quotidiennement 25 à 35 kilomètres (avec 1 à 2 sorties quotidiennes ) peuvent sans problème faire une sortie longue de 30 à 35  kilomètres  un coureur dont la moyenne journalière  ( et 3 à 4 séances hebdomadaires )  tourne difficilement autour de 10 kilomètres ( ce qui est déjà très bien en soi ) est loin , très loin d’être prêt pour encaisser une telle charge.

Aux USA, terre du running, la référence dans de nombreux programmes d’entraînement ( Henderson , Galloway … ) pour la sortie longue est celle du  «The 20 Miles Long Run  » –  une marque ( barrière ) symbolique ! L’équivalent d’une sortie de 32 kilomètres.

Le conseil aux coureurs de fond est claironné et répété : la sortie longue est la solution pour ne pas frapper le mur ( To hitt the Wall)

 

Et si la sortie longue était inefficace ?

Comparons un coureur de bon niveau et un coureur loisir.

Un coureur de haut niveau sur marathon s’entraîne en moyenne  10,  12  à  14 fois par semaine. Son entraînement est structuré autour de contenus variés ( sorties plus ou moins longues à différentes allures) , il est parfaitement préparé pour faire des sorties de plus de 30  kilomètres puisqu’il réalise cela régulièrement , quasi quotidiennement  alors que le coureur loisir  qui ne s’entraîne que 2 , 3 x au mieux,  avec un kilométrage total de 40 kilomètres ( parfois de 50 kilomètres) par semaine ne peut en aucun  l’être .

Il n’a  absolument pas le « background »  nécessaire pour supporter la charge que représente une sortie de 30 kilomètres car pour lui cela reviendrait à réaliser en une seule séance presque   autant que ce qu’il réalise durant toute la semaine ! Irraisonnable.

A quoi d’ailleurs correspond réellement la sortie longue ?

En termes de « durée » parle -t-on d’une heure, d’ 1heure ½ , de 2 heures , de 2 heures ½ ,de  3 heures , de plus …. ?

Et en termes de distance : 10 kilomètres, 12, 15, 20, 25, 30, 32, 35 kilomètres … ?

Comment faut-il exprimer la charge de travail de la sortie longue :  en termes de distance parcourue ou de durée ?

Et quelle «  longueur » de sortie quand on prépare telle ou telle distance ? : est-ce que 1 heure est suffisante quand on prépare un 10 kilomètres , 2 heures pour un semi, 3 heures pour un marathon ?

Et combien de fois faut -il réaliser une sortie longue dans la planification: 1 x par semaine , 2 x par semaine ,une fois tous les 15 jours , toutes les 3 semaines ?

Beaucoup de questions sans véritable réponses !

En somme, la sortie longue est incontournable, obligatoire même, mais on ne sait comment s’y prendre et pourquoi elle est si vivement recommandée.

Partons d’une hypothèse simple. Un coureur (A) avec une performance de 2 h 30 sur marathon, soit 16,9 kilomètres / heure – 3’33 de moyenne au kilomètre –  réalise une sortie longue  de 1h30.30  / 1 h 47  à 14 kilomètres / heure  – 4’17 sur kilomètre – , correspondant à  80 % de son allure marathon.

En termes de distance, il va parcourir 21 kilomètres s’il court pendant 1 h 30 et 25 kilomètres pour 1h 47.

Pour un coureur (B) qui met 4 heures au marathon, soit 10,6 kilomètres /heure – 5’41 de moyenne au kilomètre – et qui veut faire la même distance à l’entraînement  ( 21 kilomètres ) au même % d’intensité ( 80 % de son allure marathon ) que le coureur A ,  devra réaliser une sortie de 2h à 8,8 kilomètres heure –  à 6’50 au kilomètre – pour faire l’équivalent des  21 kilomètres  et 2 heures 22  pour les 25 kilomètres.

On a donc :

 – A = 1h30  et 1 h  47 pour 21 et 25 kilomètres

 – B = 2 h et  2h 22 pour 21 et 25 kilomètres

Même distances mais durées différentes.

Quand on raisonne en termes de sortie longue, il est donc impératif de savoir quelle unité de mesure est la plus intéressante à utiliser : la distance ou le temps ?

La sortie longue (pour la sortie de 25 Kilomètres) sera de 1h 47 pour le coureur A et de 2 h 22 chez le coureur B .

Même distance, mais un temps d’effort augmenté de 30 %.

On voit bien qu’en termes de durée (sous réserve de courir au même % de leur VMA individuelle ) ce n’est pas pareil.

Premier conseil : prendre comme mesure la durée sera plus rationnel et plus juste que la distance pour mesurer son impact.

 

Le point clef de l’entraînement pour préparer le Marathon.

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Dans le processus d’entraînement, Il est nécessaire de répondre à la problématique de la relation durée de l’entraînement/ allure en tenant compte de ce qui est déterminant dans la préparation du marathon, c’est-à-dire  l’allure spécifique que vous ciblez.

Le point le plus important, le fil conducteur de votre entraînement doit être la maîtrise de l’allure spécifique – cible pour votre marathon.

Ce qui sera décisif le jour J, c’est qu’au cours du déroulement de votre entraînement pendant la durée du cycle de préparation ( de 24 à 16 semaines au moins  ) , vous soyez progressivement capable de courir de plus en plus longtemps à cette allure – cible.

Et cet entrainement n’a vraiment rien à voir avec des sorties longues et lentes (admettons à 80 % de l’allure marathon mais généralement bien inférieures)  de plus de  2 heures et pouvant aller jusqu’à 3 heures et plus comme on peut le lire dans certains plans d’entraînement.

En effet quel peut être l’intérêt par exemple d’une sortie longue de 2 h 22 à 80 % de l’allure marathon pour notre coureur B

On n’a ni :

  • La durée de l’effort (2 h 22 au lieu de 4 heures )
  • La distance (25 Kilomètres au lieu de 42,2 kilomètres )
  • L’allure (8,4 kilomètres /heure au lieu de 10,5 – allure cible  )

Mais pourriez-vous rétorquer, en courant longtemps : «  On acquiert la maîtrise psychologique de la réalité du marathon, on se prépare mentalement » .

Pensez -vous vraiment qu’à 80 % de son allure marathon et ce sur les 60 % de la distance , on simule l’accumulation de fatigue et les difficultés inhérentes ( surtout musculaires ) qui vous attendent dans les derniers 40 % de votre épreuve .  Vous croyez- vous paré pour les contraintes et aléas de cette distance ?

Vous allez insister que sur le plan physiologique et musculaire , c’est grâce à ses sorties longues que vous allez  y arriver  .

Et citer tous les bénéfices que sont censés apporter les sorties longues :

  • Augmentation du débit cardiaque
  • Augmentation du nombre de capillaires
  • Augmentation de la densité des mitochondries
  • Meilleure utilisation des acides gras pendant l’effort

Bref, une amélioration de la capacité cardio-vasculaire et respiratoire. Certes, mais est- ce que ces données  sont les résultats d’études scientifiques sérieuses ayant porté sur les modifications biochimiques et physiologiques en ayant minutieusement comparé un entraînement avec des sorties de 1 H 15 par exemple versus des sorties de 2 h 30 !

Bien sûr que non !

Les bénéfices attendus sont également vrais pour des sorties qui ne durent qu’une heure 15 à 1h 30 et rien ne dit que faire une heure de plus apporte une plus-value !

 

Aspects négatifs

Par contre, on connaît parfaitement les conséquences et les aspects négatifs de sorties longues car on les ressent… dès les premières heures après l’entraînement mais aussi quelques jours plus tard.

Ainsi pour une sortie de 2 h 30 on note entre autres :

  • Épuisement des réserves énergétiques (en plus, moins vous êtes entraîné et plus elles sont plus importantes ) pour ….le restant de la semaine,
  • Des DOMS importantes ( courbatures et dommages musculaires  ),
  • Des douleurs articulaires et tendineuses,
  • Des atteintes à long terme au niveau des capillaires et au niveau mitochondrial.

Ces aspects négatifs peuvent ( et c’est très malheureusement souvent le cas ) se cumuler. Avec comme conséquences pour les adeptes des sorties longues de finir souvent comme «  patients » chez nos médecins du sport ou kinésithérapeutes cela d’autant plus que  les conditions d’exécution sur le plan moteur sont très souvent déficientes. En effet,  la plupart des coureurs courent «  mal » sur le plan technique.

Répéter un mauvais geste sur 1 heure peut encore passer sur le plan moteur , le réitérer pendant  2 heures et plus devient redoutable en termes de traumatismes.

Bref, des désagréments qui vont très fortement perturber le déroulement  de l’entraînement, générer des  blessures et nécessiter des jours de repos supplémentaires alors que les premiers principe à respecter dans le processus d’entraînement est celui de la fréquence , de la régularité et de la continuité .

Ces effets négatifs seront encore plus fortement accentués chez les sportifs ne pratiquant pas régulièrement la course à pied, certes souvent en excellente condition physique par la pratique d’autres activités ( fitness, sports collectifs , cyclisme… )  possédant un bon système cardio vasculaire car bien entraînés (au niveau cardio-vasculaire )mais dont le système musculo -tendineux n’est absolument pas préparé et donc adapté à courir une telle distance sur une surface dure.

Bref, s’ils ont pour la plupart le moteur, il leur manque la carrosserie et le mécanisme roulant pour répéter le même geste des milliers de fois .

Débutants, coureurs peu entraînés , coureurs ne faisant pas assez de kilométrage ou sportifs non coureurs auront donc de fortes chances de ne pas être capables de s’entraîner pendant quelques jours après une sortie longue et ceci aura un effet négatif  dans la préparation de leur objectif.

Or ce qui compte dans la préparation d’un marathon avec un objectif chronométrique ( Je ne parle pas des nombreux coureurs qui n’ont que l’ambition ( fort respectable ) de juste finir la course  quel que soit le temps qu’ils mettront ) c’est la maîtrise de l’allure spécifique du marathon .

Contrairement aux idées reçues, les séances clefs sur marathon ne sont pas les sorties longues lentes ( SLL ) mais les sorties longue à allure spécifique ( SLAS)

C’est autour de cet axe que doit s’organiser tout le plan d’entraînement, avec pour objectif de  « simuler le plus efficacement possible la fatigue cumulative inévitable qu’on va rencontrer  lors du marathon  » .

Alors que faire ?

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Tout entraînement marathon doit d’abord respecter des règles fondamentales qui tournent autour d’un seule vérité : s’y préparer sérieusement.

  • En s’entraînant régulièrement tout au long de l’année 
  • En s’entraînant  fréquemment ( à minima 4 à 5 séances hebdomadaires  pour un marathon)
  • En arrivant à un kilométrage conséquent (dans l’idéal , s’approcher de 1,5 fois la distance soit de l’ordre de 60 kilomètres hebdomadaires permettra de réaliser un marathon dans de bonnes conditions mais surtout d’en garder un souvenir agréable)
  • Ne jamais sous-estimer les contraintes du marathon et ses pré requis.

Dans un 2ème temps, il faut construire le plan d’entraînement autour de la notion d’allure spécifique :

Exemple :

Si vous visez une allure de 5’40 pour les 42 kilomètres ( durée 4 heures , 10,6 Kilomètres par heure ) alors vous devez apprendre à votre organisme à maîtriser les allures autour de ce temps de référence, et ce, semaine après semaine pour arriver à faire (par exemple )  lors d’une séance d’entraînement, en 1 heure 15 de travail effectif autour de l’allure base, l’équivalent d’une distance de 10 à 12 kilomètres  puis dans un deuxième temps tendre vers les 15 kilomètres et dans une phase ultérieure à 18 kilomètres .

L’objectif numéro 1 est de préparer son organisme à courir sur ces bases ( sachant que vous n’êtes pas obligé de courir exactement à la seconde près l’allure cible car votre organisme ne fera pas la différence entre une allure de  5’38 ou de 5’42 au kilomètre  mais il le fera si vous courez en 5’30 ou 6’ ).

Pour vous habituer à ce type d’effort et monter progressivement en puissance, nulle obligation de faire cette sortie sous la forme continue dès les premières séances ( d’ailleurs vous n’y arriveriez pas ) , vous pouvez  fractionner la séquence d’allure spécifique , comme le font d’ailleurs aussi  les coureurs de haut niveau

Voici quelques exemples de fractionnement possibles (avec une progression dans la difficulté ) ayant pour objectif 60 ‘ de temps de travail effectif à l’allure cible.

60’ c’est déjà une forme relativement aboutie ( on peut commencer d’abord par un temps total de 20’ , puis  30’ puis 40’, puis 50’etc …)

Exemples de progression :

  • 7 fractions de 8’ en 5’32 récupération 1’15
  • 6 fractions de 10’ en 5’34 récupération 1‘30
  • 5 fractions de 12’ en 5’ 36 récupération 2’
  • 4 fractions de 15’ en 5’38 récupération 2’30
  • 3 fractions de 20’ en 5’40  récupération  3’
  • 2 fractions de 30’ en 5’42  récupération  4’
  • 1 x 60’ en 5’44

Ceci n’est bien entendu qu’un exemple, les combinaisons étant multiples en jouant sur les 2 variables : durée et allure.

Ainsi pour ce type de séance, si on compte l’échauffement, le temps de récupération entre les répétitions et le retour au calme,   la durée totale de votre séance approchera les 1 h 30 pendant laquelle vous aurez effectué un nombre de kilomètres qui compteront réellement. Et cette durée autour d’ 1 heure 30  me paraît optimale, apportant ainsi tous les bénéfices recherchés mais sans les inconvénients.

Cette séance qu’on va appeler la Sortie Longue à Allure Spécifique ( SLAS) est  certes essentielle et centrale mais  n’est pas suffisante pour garantir la réussite sur marathon.

Au niveau du planning hebdomadaire ou sur un cycle de travail  basé sur la quinzaine, cette sortie longue à allure spécifique doit être encadrée hebdomadairement par :

  • 1 à 2 footings à allure facile 65 % 70 % de la VMA d’une durée minimale de 30’ à 40’ (  ce sont des allures inférieures à l’allure marathon) et pouvant aller jusqu’à 1 heure . ils  peuvent ( devraient ) être accompagnées par une séquence de travail technique ou de PPG
  • Un fartlek comprenant des temps d’effort courts (45 secondes à 2’, pouvant aller jusqu’à 100 % de VMA )  ) avec un temps de travail total d’une durée totale d’environ  60’.
  • 2 footings de développement à allure correspondant à des allures proches de 80 / 85 % de VMA ( des allures  encadrant l’allure  de votre meilleur temps sur  10 kilomètres donc supérieures à l’allure marathon ) sur des durées pouvant allant de 20’à 40’ , hors échauffement

Se préparer pour un marathon est quelque chose de sérieux et contraignant , demandant beaucoup d’investissement.

Dans une phase secondaire quand l’allure spécifique sera bien maîtrisée, alors vous pourrez  agrémenter cette sortie par ce que les anglo-saxons appellent des stuffs ( traduction littérale = trucs) c’est-à-dire des variantes (changements d’ allures sur quelques dizaines de mètres, accélérations progressives  , variations d’ allures sur des durées plus ou moins longues, parcours avec des dénivelés … ) .

Ces variations se rapprochent d’ailleurs des conditions réelles de déroulement d’un marathon qui ne se fait pas sur un rythme uniforme.

En conclusion :  

On peut dire que préparer un marathon ce n’est pas que courir longtemps mais bien de courir le plus vite possible sur une distance ou une durée donnée sur la base d’un objectif !

Dans la pratique, on surestime l’importance de la sortie longue , particulièrement sa forme  lente et qu’en plus , pour beaucoup de coureurs,  l’entraînement se réduit à la répétition de ces sorties longues .

Voilà quelques indications pour vous aider à organiser le type de sortie longue que vous pouvez mettre en place.  Le volume (en kilomètres ici ) de votre sortie la plus longue ne devrait  pas dépasser 25 % à 30 % de votre volume kilométrique hebdomadaire global .

Ainsi :

  • Si vous faites environ 40 kilomètres/semaine – votre sortie longue ne doit pas dépasser 10/12 kilomètres,
  • Si vous faites 60 kilomètres /semaine – votre sortie longue ne doit pas dépasser 12/15 kilomètres,
  • Si vous faites 80 kilomètres/semaine – votre sortie longue ne doit pas dépasser 18/20 kilomètres,
  • Si vous faites 100 kilomètres/semaine – votre sortie longue ne devrait pas dépasser 20/25 kilomètres,

Rappelez-vous aussi :

– que cette sortie a pour objectif de vous préparer à l’allure cible.

– qu’en tout état de cause, ce n’est pas la sortie miracle qui sera Le seul garant de votre réussite mais bien l’ensemble de vos  séances d’entraînement qui sera décisif.

– que pour un coureur qui réalise 25 à 30 kilomètres quotidiennement ,  faire une sortie de 32 kilomètres n’est pas une contrainte insurmontable mais qu’elle l’est pour quelqu’un de bien  moins préparé.

Réflexion

On a procédé avec la durée des sorties longues comme on l’a fait dans le passé avec la fréquence cardiaque et reproduit le même type d’erreur.

Partant du principe, que si les coureurs de longue distance sont en « endurance » à 150 pulsations /minute alors les coureurs de niveau inférieur doivent courir à un niveau de fréquence cardiaque inférieur ( 130 /140) alors que cela devrait être l’ inverse.

Pour la sortie longue, la démarche est identique mais en sens inverse, si un coureur de top niveau fait 1h 30 c’est une erreur de dire que  le coureur loisir  doit faire 2 heures ou plus.

 

 

 

 

 

 

 


 

21 réactions à cet article

  1. Faites attention à ce que vous écrivez ! Ce n’est pas la première fois que dans vos articles vous commentez des choses que vous ne maitrisez pas forcément ! Je cours en moyenne 60/70 kilomètres par semaine (coureur de plus d’une dizaine d’année), et le footing long est indispensable pour travailler l’endurance…
    Si je me base à votre « tableau » en conclusion je ne devrais pas dépassé les 15 kilomètres ?
    L’hiver en séance fartlek ont atteint parfois 16/17km !
    En prépration marathon la sortie de 30km est indispensable pour tester l’allure pendant le footing et se préparer pour les 42,195km !
    Enfin bref faites attention à vos articles qui pourrez avoir un impact sur les coureurs « loisirs » et leur motivation…

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    • Tu parles d’ une sortie de 30km avec allure spécifique marathon!!
      Eux te parle d’ endurance classique, à la même allure tout du long. C’ est celle là qui ne sert à rien.
      Sinon une sortie 30km pour une personne valant 4h30 sur marathon… Imagine la durée de la séance et la dose de fatigue.
      Toi aussi réfléchi avant de faire la pleureuse.
      30km pour toi avec de l’ allure spécifique OUI.
      30km en pure endurance fondamentale. MILLE FOIS NON, ça ne te servirait à rien.

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  2. Je suis coureur depuis un bon moment et entre autre de marathon.
    Il est important de faire des sorties longue, la sortie longue a un gros avantage : obliger le corp a optimiser ces réserves. votre exemple de la personne qui ne fait pas de sortie longue de plus de 1h30 n’est pas représentatif.
    j’ai testé 2 types d’entrainements avec une sortie longue par week-end (semi en 1h20 = pas a fond + sorties de ce type de distance) et un autre entrainement avec 2 sorties par week-end dont une sortie fondamantale et une sortie en travail d’allure, je peux vous assurer que le résultat sur marathon n’est pas le même, j’ai vu ce résultat sur d’autres personnes.
    Pour résumer la sortie longue est d’autant plus importante que l’allure sera faible et donc un effort plus long.
    Dans tous les cas un marathon est une distance qui se prépare (travail allure et se préparer a passer le mur (fin des réserves)).

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  3. Je ne remets pas en cause le fond de l’article et je n’ai pas refait tous les calculs mais, ce dont je suis sur, c’est que si je cours 2h à 8,8 Km/h, je ne ferai pas 21 Km comme l’indique votre article 😉

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  4. Une étude qui a le mérite de remettre en cause la règle de cette fameuse SL lors d’une prépa Marathon. C’est clair que JC Vollmer va certainement affoler ici bcp de marathonien, bcp resteront dubitatifs 😉
    Un plan d’entrainement n’est pas adapté d’une manière générale à l’ensemble des individus. Bcp de paramètres rentrent en jeu que cela soit au niveau physiologique (âge, qualité, niveau de VMA, Vo2max, récupération…), au niveau des disponibilités (travail, nombre de séances possibles,…). D’un manière générale, tout le monde est d’accord que la SL est la séance Prioritaire à respecter mais également bien entendu la séance spécifique d’allure 42. La réussite d’un marathon ne peut se faire ni sans l’une ni sans l’autre, il est certain que cela ne sert à rien de faire des SL de +de 3h à allure inférieur AS42 pour certain(e)s. Alors que d’autres en ont un besoin (peut être plus pour le mental). Il serait certainement préférable d’augmenter l’AS42 en SL et en faire moins. Ensuite c’est comme une recette de cuisine. Il faut savoir mettre les bons aliments, bien savoir doser en fonction de ses goûts, de ses capacités physique et de récupération. Innover, prendre des risques parfois avant de réussir…
    Jean Claude V., n’est pas un adepte des SL trop longues car il privilégie l’AS42 et des séances de changements d’allures à AS10, AS21 avant tout mais d’un autre côté il a des athlètes autour de lui qui effectue 8,10,12 séances dans la semaine avec des VMA de +20, c’est pas donné à la majorité des coureurs 😉
    Merci à lui de nous faire de partager ses études, elles restent tjrs fort intéressantes.
    Phil

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  5. Bonjour ,
    Vous oubliez que la sortie longue casse de la fibre musculaire , surtout si elle est effectuée le lendemain d’une séance au seuil , ce qui augmente le cumul kilométrique sur deux jours et adapte les muscles à la cible marathon .
    Une ou deux journées de récup sont alors indispensables à l’adaptation . Ceci est une recette simple et bien connue .

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  6. Séances trop longues = blessures assurées

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  7. Tout à fait d’accord avec la fin de l’article : la sortie longue doit se limiter à 25-30% du kilométrage hebdomadaire. Par contre je suis en désaccord avec le plan hebdomadaire proposé (fartlek + 2 séances autour d’AS10-AS21 + sortie longue à AS42) qui me semble beaucoup trop chargé, même pour des athlètes de l’élite.

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  8. Je n’ai pas bien compris la comparaison avec la fréquence cardiaque dans le dernier paragraphe, sauf si l’auteur fait allusion à la fréquence cardiaque de réserve qui est meilleure chez le sportif de haut niveau ?
    En tout cas merci pour cet article, très enrichissant

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  9. Comme le disait très justement un des collègues dans ses réactions, la Sortie Longue doit être adaptée à chaque individu. En ce qui me concerne et aux vues de certaines publications sérieuses en physiologie, la Sortie Longue servira, entre autre, à une adaptation progressive des muscles et des tendons au stress générés par les chocs répétés car ces structures, au même titre que les autres, s’adaptent et se renforcent lors d’un travail inhabituel. D’ailleurs, le fameux mur du 30ème, s’il peut être dû à une panne énergétique, est souvent aussi dû à une souffrance tendineuse et une casse des fibres musculaires importante. En s’adaptant et en se renforçant lors des Sorties Longues, l’athlète arrive à minorer ces fameuses jambes en béton et une foulée de + en + lourde. Par contre, c’est vrai qu’introduire un travail de qualité type AS42 dans cette sortie est primordial.

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  10. Une question me vient:
    Je ne suis pas un grand coureur, mais plutôt un joggeur du dimanche. Cependant, je m’astreins à 3 sorties hebdomadaires.
    Si ma SL ne doit pas dépasser 30% du volume kilométrique total alors, il me reste deux jours pour faire les 70% restant soit 35% par jour en moyenne.
    Au final, ma sortie longue est plus courtes que les deux autres (ou alors je n’ai rien compris.)?

    Répondre
    • Bonjour DANIEL
      A la fin de l’articLe, il est précisé que pour préparer un marathon sérieusement il faut mini 4 séances/semaine, ce que je partage complètement.

      Répondre
      • Voilà ce qui arrive quand on lit un article par morceaux et non d’une traite, puisqu’il est même conseillé de faire 60 km hebdo ….

        Répondre
        • Aie, je cours 45km par semaine en 3 sorties, j’ai fait plusieurs marathons (4h15), les sorties longues sont autour de 2h à 2h30. Suis vraiment pas bon…, mais je m’en fiche!

  11. Bonjour

    Le problème n’est pas : bon , pas bon parce que je fais comme ça ou comme cela car il y a plein de chemins pour réussir. L’objet était de susciter des réflexions et un débat autour d’une forme d’entraînement considérée comme immuable.
    Au delà de ça l’essentiel est d’avoir du plaisir à courir que ce soit sur 30′ , 1 heure ou 2 h 30;
    Alors bonne continuation.

    JCV

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  12. et le plaisir alors ?
    la sortie longue c’est celle qu’on attend durant toute la semaine, non ?

    Répondre
  13. Bonjour

    Ma réponse au lecteur plus haut est claire : que ce soit 1 heure ou 2 heures , le moteur est le plaisir de courir. Il n’ y a pas discussion.
    JCV

    Répondre
  14. Bonjour,
    Je n’ai pas compris ce paragraphe à la fin de votre article sur la Sortie Longue :
    «  »Partant du principe, que si les coureurs de longue distance sont en « endurance » à 150 pulsations /minute alors les coureurs de niveau inférieur doivent courir à un niveau de fréquence cardiaque inférieur ( 130 /140) alors que cela devrait être l’ inverse. » »
    Pouvez-vous nous donner plus de détail ?
    Merci

    Répondre
    • Bonjour
      Ce que je veux exprimer dans ce paragraphe est de dénoncer le procédé par analogie qui a conduit à la préconisation des valeurs de fréquence cardiaque à respecter dans le domaine de l’endurance.
      Les valeurs de référence sont celles de coureurs de longue distance ( type marathoniens ) qui ont une fréquence cardiaque très basse lors de leurs footings .En les prenant pour modèles et partant du principe que les coureurs loisirs sont moins talentueux on devait baisser les fréquences cardiaques repères pour la zone d’endurance . Or c’est l’inverse qu’il faut faire puisque les coureurs loisirs, moins bien entrainés ont des FC de repos et des FC Maximales nettement plus élévées que le marathonien extrêmement préparé le coureur loisir sera donc en endurance fondamentale a des fréquences de 160/170 car s(il court aux fréquences généralement recommandées, il ne va pas couri mais marcher.

      Bon entraînement
      cdt
      jcv

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      • bonjour, j ai commence à courrir en juin 2016 et en octobre je faisais le 1er marathon en juste 4h, je me suis entrainé hivers et été à 60km par semaine suivant les plans d’un entraineur connu et j’ai descendu à 3h55 et puis c’est parti en sucette, j’ai commencé à ne plus dépasser les 35km sans être malade avec des nausées, j’avais l’impression d’être trop fatigué. A 60ans, y a t’il une limite ? ou bien est trop de km, j’ai vraiment du mal à repartir.

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  15. On découvre que la marathonienne qui sert d’exemple (il a fallu aller la chercher au fin fond des stat des années 80…) pour dire de ne pas faire de sorties longues courait en réalité environ 2/3 de son temps de compétition lors de ses nombreuses sorties longues !

    Et et sans doute plus car elle doublait.

    Comme elle expliquait qu’elle courait vite, on en déduit qu’elle ne devait pas être loin de son AS42 lors de ses sorties d’1h30, donc de longueurs proches de 30 km ou exactement de 30 km. Ces SL ont été le standard de la sortie longue chez les marathoniens élite durant des décennies, mais sont depuis quelques années dépassées par les pratiques des Kényans, entre 30 et 50 km de SL.
    Leurs résultats sont de véritables contre-exemples aux théories de la FFA sur la primauté de l’AS42 sur le volume.

    Les Kényans s’entrainent soit bien moins vite que leur AS42, soit bien au-delà, soit à AS42, soit en variant les allures, autrement dit la réalité nous indique qu’il n’y a pas d’allure magique qu’il faudrait privilégier, mais au contraire que l’allure spécifique n’est pas clé, qui est dans le volume. Mais pour le saisir, il faut renoncer à ses croyances, à ses pratiques.

    Dans n’importe quel sens qu’on torde la réalité, les élite courent tous environ 35 à 40 par jour voire plus, ce sont donc les exemples vivants de l’intérêt du gros volume. Cette marathonienne autant que les autres.

    Pour un amateur ou un coureur loisir, un seul jour voire deux jours hebdo à gros volume suffisent (on n’est pas des champions !) donc la pratique d’une vraie sortie longue de 2/3 du temps sur marathon est vraiment le mini du mini à faire.

    Pour la longueur, ça donne pour certains coureurs élite jusqu’à 40 km voire 50 km ! On est loin des présupposés contraires à la réalité qui sous-tendent cet article :
    https://olympics.com/en/news/eliud-kipchoge-training-methods-olympic-marathon-champion

    Pour nous, simples coureurs loisir, se limiter à 25 ou 30 km une ou deux fois par semaine est déjà bien, car on n’encaisse pas aussi bien que les champions, voire très mal le gros volume, et il faut garder à l’esprit qu’on doit réserver seulement un jour ou deux au gros volume, et ne pas le doubler d’intensités.

    Bref, merci à M. Vollmer, car lire cet article qui se voulait critique envers la sortie longue conduit à chercher comment ça se passe en réalité et au final permet de conclure sur l’immense intérêt de la sortie longue.

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