Récit de Course : Engadin SwimRun 2015

Arnaud Elfie, Ralite Tom - Experts et Pratiquants SwimRun

La Team Belove, composée de Tom Ralite et Elfie Arnaud, vous raconte leur course Engadin Swimrun, qui a eu lieu en Suisse en 2015.

Jeudi 9 juillet 5h45 :

Nous partons en direction de Saint Moritz (en suisse) avec toutes la Team du Triathlon Sannois Franconville (TSF).  Après 9h de route nous découvrons un site splendide, des montagnes vertigineuses, des lacs magnifiques où l’eau est turquoise.

Première trempette pour nos jambes au lac de Saint Moritz le soir même, l’eau est fraîche beaucoup plus que lors de nos derniers entraînements à Cergy ou à Torcy. Pourtant  Ils annoncent les eaux entre 11 degrés pour le lac le plus froid et 18 pour le plus chaud. Soit en moyenne, 3 degrés de plus que l’année précédente.

Le temps est au beau fixe, et ils annoncent pour le jour-J des conditions optimales de course, c’est à dire soleil et peu de vent. Nous nous installons dans l’auberge de jeunesse en chambre de 4 avec la Team « diabolo et satanas » (Alain et Guillaume), avec qui nous partagerons 3 nuits dans une super ambiance qui nous rappellent les colonies de vacances. Une chambre silencieuse au secret bien gardé dans laquelle aucun ronfleur n’est accepté ;-).

 

Vendredi 10 juillet, J-1:

Après une bonne nuit de sommeil en altitude, nous partons avec la Team des « Winners » (J-C et Théo) et Sophie pour un repérage des entrées et sorties d’eau dans les différents lacs. Nous repérons également les points stratégiques de nos ferventes supportrices (Sophie, Karine, Anaëlle, Véronique).

14h: Rendez-vous à Silvaplana pour récupérer les dossards et plan de course. Puis pour assister à la pasta party et au débriefing avant de retourner à l’auberge pour préparer nos affaires.

20h30: Nous sommes couchés, prêt à dormir, mais à 3h du matin nous sommes tous les deux réveillés, et on tourne en rond, impossible de trouver le sommeil car trop de pensées fusent dans nos têtes.

 

SAMEDI 11 JUILLET :

JOUR J: 5h30

Tout le monde debout, une longue et éprouvante journée s’annonce, petit déjeuner puis départ pour Silvaplana à 6h30 en combinaison, avant de tous s’entasser dans les bus tels des sardines en tenue complète de swimrunner (plaquettes, combi, pull-boys..). Ces derniers nous déposeront à 7h30 à Maloja, sur la ligne de départ …

Départ
Départ

 

8h: C’EST PARTI !

Le départ est lancé, les 134 binômes de swimrunners s’élancent avec détermination dans cette course un peu extrême. La première portion de course à pied est de 6300m avec 375m de D+.

 

Elfie: Après une portion sur le plat, nous attaquons l’ascension dans les montagnes suisses. Impossible de courir à ce moment-là car la pente est trop raide, nous nous suivons en marchant les uns derrière les autres. On commence à sentir les effets de l’altitude, seuls le son de nos respirations résonnent dans l’air.

Tom est derrière moi, il m’encourage et me dit de prendre mon temps pour l’ascension car la journée va être longue. Je me concentre donc uniquement sur les chaussures de l’athlète de devant.

D’ailleurs il a des chaussures rouges et des chaussettes jaunes, étrange!! Mais ces deux couleurs me rappellent la catalogne, les pyrénéens orientales, la terre de mon enfance. Un petit sourire en coin me vient après avoir repensé aux paysages de chez moi, et je continue la montée avec conviction et envie. Ça y est nous arrivons en haut, nous sommes subjugués par la beauté du paysage. En regardant plus bas, on aperçoit un petit lac et là on peut distinguer les champions du monde qui sont en train de se préparer pour leur première mise à l’eau. Tom avance vite dans la descente, un peu trop pour moi, car elle est technique et je ne veux pas prendre le risque de me faire mal. On ralentit donc car on sait tous les deux qu’il vaut mieux prendre notre temps et finir plutôt que de se précipiter et risquer de se blesser. Cette course est l’objectif principal de notre saison, nous nous sommes entraînés dur et nous voulons vraiment aller au bout de cette journée.

Tom: Un premier RUN éprouvant, au final plus de marche que de course, je me sens plutôt bien et je suis rassuré car pour l’instant je ne ressens absolument pas les effets de l’altitude pourtant nous sommes à plus de 2000m d’altitude… J’entends Elfie devant qui respire fort et je sens que pour elle l’altitude joue beaucoup donc je lui dis de bien se concentrer sur sa respiration et je passe devant pour la tirer un peu quand ça monte fort. La descente avant le premier swim est très technique mais je me sens bien et même si je ne suis pas un gros descendeur j’aime ça mais il faut rester prudent pour ne surtout pas se blesser en début de course.

Engadin Swimrun 2015A 1 km de la mise à l’eau, notre rituel pour remettre nos combinaisons, chasubles et enfiler nos plaquettes commence, nous sommes rodés, nous avons répété ces gestes tant de fois…  Cela est à notre avantage car lors de l’entrée à l’eau nous dépassons au moins 6 binômes qui étaient sur la berge en train de s’équiper.

Premier plouf: 270m!

Elfie : Ouille, le changement de température est radical, l’eau est froide et cela me fait un choc. On s’en sort bien malgré tout, Tom mène la barque (ou plutôt la nage) et on dépasse encore d’autre binômes chouette :). Ces 270m me semblent interminables, la sortie d’eau est difficile, j’ai la tête qui tourne, j’ai du mal à être debout mais allez faut avancer…

Tom : Un plouf qui met tout de suite dans l’ambiance, l’eau est glaciale, saisissante, je mets les gaz sans trop forcer on est au début de course mais j’ai besoin de me rassurer sentir mes appuis et remonter encore quelques binômes après la transition parfaite qu’on a réalisé juste avant. Ces 270m m’ont paru super long, j’ai eu l’impression de nager 400m mais je suis content car comme en Belgique on remonte pas mal de places en natation.

 

Run 2 :

Elfie : Je demande les impressions à Tom qui me dit que cette natation a été difficile. Ça me rassure un peu. On part à présent pour 5km de course et de descente, le soleil nous réchauffe peu à peu. Des binômes nous doublent à vive allure mais encore une fois, on préfère être prudent dans les descentes. On aperçoit la vallée et notre prochain lac, c’est magnifique. A l’approche de la deuxième entrée d’eau on entend des voix familières qui font du bien. Sophie (la maman de Tom), Anaëlle, et Karine  s’égosillent, heureuses de voir les premiers binômes de la grande famille TSF arriver.

Tom : Un deuxième run facile avec que du dénivelé négatif ça fait du bien mais ça ne va pas durer. On voit passer quelques binômes, et là on réalise que c’est un tout autre niveau que la Belgique, les binômes sont très forts et impressionnants. J’ai hâte de voir nos supportrices qui se sont postées à l’entrée du deuxième swim après nous avoir encouragé au départ elles sont au top et leurs encouragements nous booste !!!

 

Swim 2:

Elfie :

C’est parti pour 550m de natation, l’eau est fraîche mais meilleure que toute à l’heure. On avance bien et on rattrape encore quelques concurrents. Je profite car à chaque fois que je tourne la tête à droite, j’aperçois la montagne enneigée. Ce décor est irréel, je n’en reviens pas et j’espère que Tom qui me tire devant est en train de voir la même chose que moi. Ces paysages me donnent vraiment la pêche, être plongée (c’est le cas de le dire) dans un paysage pareil est un délice pour moi. On en prend plein les yeux et quoi qu’il arrive, ce spectacle vaut déjà la peine de faire le voyage.

Tom : Je savais qu’on allait en prendre plein les yeux en course mais j’étais loin d’imaginer en prendre également plein les yeux en nageant. Comme Elfie je respire à droite et j’ai des frissons la montagne est magnifique, on nage dans de l’eau turquoise… Je me sens juste bien…

 

Run 3 :

Elfie : Allez c’est reparti, on sort de l’eau et on part pour 6km de course. Le premier ravitaillement nous fait du bien, on remplit les gourdes, on mange un peu et hop on repart. Une autre ascension commence. Le schéma de course est un peu le même, on monte, on court sur le plat et on redescend vers les lacs pour nager. Lors de la moindre petite côte on marche, cela nous permet de moins nous fatiguer.  A chaque course à pied on se fait doubler par le binôme mixte qui a fini 2ème l’an dernier. On est impressionnés, ils courent en côtes et on les entend même rire.  On est surpris car ils n’ont pas de gourde sur eux, pas de nourriture et ils arrivent à courir en combi intégrale sans l’enlever, franchement chapeau!! Cependant, lors de chaque natation nous les rattrapons, les doublons puis ils nous redoublent en course. On joue au chat et à la souris. On en rigole même une fois (sur une portion de plat cette fois) car ils nous disent « you are very good swimmers » et nous répondons « ohhh and you are very good runners », et on les voit disparaître en espérant au fond de nous de les redoubler à la prochaine natation !Engadin Swimrun 2015

Tom : C’est reparti pour un Run difficile avec 200 D+, mais surprise au ravitaillement j’entends une petite voie nous encourager et là j’aperçois Véronique qui prend des photos au ravitaillement c’est trop sympa, on est vraiment super bien encouragés. Les courses à pied sont difficiles,  il y a du chemin mais aussi beaucoup de montées et descentes type trail et on est moins préparés à ça que le binôme mixte avec qui on joue au chat et à la souris. Ils sont impressionnants en course et surtout en montées.

 

Swim 3 :

Tom: 830m ça se corse les distances de natation s’allongent progressivement et l’eau est fraîche. On remonte encore pas mal de binômes dont le deuxième binôme mixte, on nage vite mais je sens une crampe arriver dans ma cuisse gauche… La sortie d’eau est difficile mais il y a des personnes de l’organisation pour aider à escalader les rochers. Je vois à nouveau ma mère (Sophie), Karine et Anaëlle qui nous attendaient… Elles sont vraiment partout c’est top, j’ai hâte de voir les photos et vidéos qu’elles font en plus de nous encourager.

 

Run 4 :

Tom : en sortant de l’eau je dis à ma mère que j’ai des crampes à cause du froid et trois mètres après je m’arrête pour étirer mon quadriceps mais je repars immédiatement hors de question de s’arrêter maintenant on n’a même pas passé la mi-course et finalement je m’aperçois quand courant ça va beaucoup mieux c’est vraiment l’eau froide qui fait mal, qui engourdit et qui gèle les muscles. Je me dis qu’il faut absolument que je relâche bien mes jambes lors des prochaines natations quitte à nager avec les genoux légèrement pliés et ne pas serrer le pull boy, il faut que j’oublie le gainage et ma technique de nage il faut nager efficient pour finir ce swimrun…

Elfie : On attaque une course difficile encore 6,7km avec plus de 300m de D+. Et bien sûr le D+ se fait en un coup, ouille ouille. Je ressens beaucoup les effets de l’altitude, j’ai du mal à respirer, du coup de respire fort.  Au bout de 20′ je demande à Tom combien de km on a fait. Déprimé en regardant sa montre il me dit qu’il me dira plus tard. Puis j’entends un petit 1300m!! QUOI? Mais noooooonnnnn, 1300m en 20′, dur dur! Mais on s’aperçoit que le chemin par la suite est plat ou en descente, alors on profite du paysage, on passe à côté de quelques chevaux, vaches, on passe sur un petit pont au-dessus d’une cascade pouahhh c’est magique! Je me rends alors compte qu’on ne se parle pas beaucoup. Mais au final, pas besoin, on se sent, on écoute nos respirations, on n’a pas besoin de se parler, on se comprend. Ouf tant mieux, car j’ai besoin de mon air quand je gravis la montagne Suisse :).

Allez, on a passé les courses les plus difficiles, on va arriver au premier Cut Off qui est à 33km du départ. Mais là, ce qui m’inquiétait arrive. Une longue portion de 1400m de natation, puis 3km de course et encore 1250m de natation. Je sais à ce moment-là que si on passe ces 2 tronçons de natation alors on arrivera au bout de cette course. J’y crois vraiment, je me suis entraînée dans le froid alors j’espère que mon corps sera avec moi jusqu’au bout. Tom ralentit et garde des forces à l’approche des 2 longues portions car il sait comme moi qu’il va falloir nager vite pour qu’on reste le moins de temps possible dans l’eau.

J’enfile les gants d’hôpitaux remplis de graisse, puis les gants Néoprène. Aller on est parés, on finit de s’équiper, il me donne un bout de banane et un verre d’eau car avec mes mains gantées je ne peux rien attraper et c’est parti…brrr c’est frais mais ça va le faire. On nage sans s’arrêter. Mais au bout de 900m je commence à greloter dans l’eau, à ne plus sentir mes doigts. Alors je me concentre, j’essaie de relâcher mes jambes au maximum et je ne lâche rien au niveau des bras, je nage et je nage. En respirant je vois qu’on double des binômes dont le binôme mixte qui court plus vite que nous. Ohhhooohhh coucou, trop contente de voir ces deux bonnets verts s’éloigner et disparaître derrière nous, je continue de nager en espérant que ça va pour Tom et que la berge arrive vite.

Engadin Swimrun 2015Tom : A la fin de cette course difficile de 6,7km je ne pense qu’à Elfie, on a un désavantage par rapport aux autres équipes, Elfie a le syndrome de Raynaud (mauvaise irrigation des extrémités lorsqu’il fait froid) et là on part pour deux grandes portions de natation où l’eau va être froide. Je me sens encore bien, et je fais le bilan de mes forces avant d’entrer dans l’eau. Je suis confiant il m’en reste beaucoup et je vais tout donner pour tirer et tracter d’autant plus que je sais que derrière moi j’ai une guerrière, une nana qui lâche rien et les lacs Suisse n’auront pas notre « peau »… :). On s’élance et je vois le 2ème binôme mixte 500 peut être même 600m devant nous dans l’eau… On les remonte progressivement, j’appuis de plus en plus fort sur les plaquettes en étant toujours très attentif à la tension de la corde car je sais que si la corde tire trop c’est qu’il y a problème… On finit par doubler ce binôme mixte dans les derniers 200 mètres dans ma tête j’espère que derrière Elfie les voit et que ça lui redonne des forces et du courage pour tenir on est presque arrivés. Je redonne encore un coup de collier pour ne pas que le Binôme mixte prenne notre vague mais aussi et surtout pour Elfie, pour sortir le plus vite possible…

Elfie : Une fois arrivés à la sortie d’eau, on me hisse, me regarde, me verse un bouillon chaud dans la gorge et me demande si ça va ? « ok ok » je dis et hop on repart. Je crois que le médecin était un peu inquiet, il m’a adressé quelques mots en partant mais moi j’étais ailleurs et je voulais continuer donc ne comprenant pas tout et voulant avancer j’ai suivi la corde qui me tirait. Tom me tirait en espérant que je me réchauffe en courant. Heureusement que le soleil était avec nous ça nous a aidé. Et là on entend crier, et on aperçoit la maman de Tom en vélo qui s’approche de nous et nous encourage. Ça me fait du bien d’entendre des encouragements, je retrouve mes esprits petit à petit et je suis Tom qui est un peu fatigué aussi. J’aimerai tant l’encourager, le motiver, mais les mots ne sortent pas de ma bouche et j’espère qu’il sent que je suis avec lui et que notre binôme est solide.

Tom : On finit par sortir j’ai la tête qui tourne un peu mais je suis encore lucide et je sais que mon effort n’est pas fini, Elfie doit se réchauffer on a que 3000m de course avant le 1250m de nage… Je me retourne je fais un signe a Elfie et je vois qu’elle ne répond pas trop mais dans ses yeux je vois qu’elle veut continuer, au moins essayer de se réchauffer avant l’autre longue portion de natation. Du coup je repars à fond je tire car plus on

Court vite plus on se réchauffe je sens que elfie suit c’est génial je lui dis de s’accrocher que ça va aller… Au même moment j’entends et je vois ma mère en vélo à côté, je craque un peu et verse une larme, l’émotion, l’effort, la fatigue, la peur… sûrement un mélange d’émotion qui sort et qui fait du bien… Je repars et je donne à manger et à boire à Elfie qui a toujours ses gants pour la portion de 1250m de Nat. Je vois que ça va un peu mieux, elle s’est réchauffée, je suis rassuré et trop fier d’elle…

 

Swim 6 :

Elfie : Plouf c’est parti pour 1250m, l’eau est un peu plus chaude, disons 15 degrés, ça fait du bien, je grelotte toujours mais je sens que ça va mieux. Cette natation est interminable par contre, on ne voit jamais le bout et on a l’impression que l’arrivée s’éloigne même.

A 400m environ de la sortie d’eau je me rends compte que la corde n’est plus tendue et que je nage dans les pieds de Tom. Alors sachant que cela va le motiver et le rassurer de sentir que je vais bien, je le pousse un peu avec mes plaquettes, je donne des petits coups dans ces chaussures. C’est ma méthode pour l’encourager, pas besoin de mots, un petit geste, un petit signe et hop on se remotive.

Tom : 1250m… Juste interminable… Je ne voyais pas le drapeau de sortie… Je suis parti trop fort, l’objectif est toujours le même passer le moins de temps dans l’eau, hors de question de laisser Elfie se refroidir trop longtemps. Oui mais voilà je sens mes forces diminuer, mes épaules s’engourdissent avec l’eau froide. Pour m’encourager je me dis qu’on n’a pas revu le binôme mixte sur la portion de Cap juste avant, faut dire qu’on a vraiment envoyé pour se réchauffer… Alors que je vois à peine la sortie d’eau il reste environ 400m j’en peux plus le froid et la fatigue m’envahissent c’est dur, mais je sens Elfie qui tape dans mes chaussures c’est juste génial et je suis trop content je ne tire plus, Elfie va bien, je suis juste gelé et fatigué mais je me dis qu’on devrait pouvoir finir trop bien !!!

 

Run 7: 1450m

Elfie : La sortie d’eau est délicate, Tom essaie de se hisser au bord du rivage mais glisse, alors je pousse ses fesses (et j’en profite un peu par la même occasion..) pour le sortir de l’eau. Il arrive à me hisser, on boit un coup aux ravitos et on repart.

Je me réchauffe super vite, tant mieux car c’est une petite course à pied (1450m). On arrive à un petit lac où on doit nager 500m, quel bonheur, l’eau est à 18 degrés, un vrai jacuzzi, ça nous requinque tous les deux..

 

Run 8 :

Elfie : A la sortie d’eau on s’élance pour la plus longue portion de course à pied du parcours (8300m). On pensait que ça allait aller mais au final, on accuse un peu le coup des 42km qu’on vient de faire. A chaque petit coup de cul on marche, on se regarde et se dit qu’on est vraiment fatigués pour s’arrêter sur des faux plats montant mais on est toujours motivés et on sait qu’il ne faut pas s’arrêter. Toujours avancer même si on ne va pas vite…

Au ravitaillement du milieu de cette course on aperçoit nos supportrices préférées qui nous encouragent et nous annoncent qu’on est alors 2ème binôme mixte. Ouah c’est top on est fatigués mais bien placés et on sait alors que si le binôme mixte de tout à l’heure ne nous rattrape pas dans ces 8km, nous garderons cette place.

On grignote donc petit à petit les derniers km qui nous amènent à la dernière natation (400m). Tom a mal au genou et il est fatigué alors j’essaie de le booster, je lui dis de prendre du plaisir, que la fin de la course est proche et qu’on va pouvoir savourer :).

 

Tom : 8km300 dans ma tête c’est un petit footing d’entraînement, oui mais voilà il y a un mois j’avais encore des incertitudes concernant mon genou gauche (syndrome de l’essuie-glace) et voilà que je le sens c’est assez prenant comme douleur et la fatigue accumulée n’arrange rien… Je commence à avoir des pensées négatives mais je ne veux rien lâcher pas maintenant il reste 12 km et on va finir! Alors je serre un peu les dents et je me concentre sur les encouragements d’Elfie qui va beaucoup mieux ce qui me rassure c’est que je sens qu’elle ne peut pas trop accélérer elle non plus tant mieux car moi je suis à bout j’ai mal et j’ai laissé beaucoup de forces sur les portions de natation. Elfie me booste et on avance petit à petit on se fait reprendre par un binôme homme mais le binôme mixte nous a pas rattrapé on est content car on devrait garder notre deuxième place je pense qu’on ne réalise même pas. Moi en tout cas j’ai vraiment mal à mon genou mais là il reste plus rien alors on s’élance pour la dernière portion de Nat avec le binôme homme qui nous a remonté j’essaie de prendre la vague mais mes bras ne répondent plus et ils nous déposent  alors qu’on les a remonté plusieurs fois en natation pendant la course mais peu importe on nage pour finir maintenant.

Finish

 

Dernière sortie d’eau :

Elfie : On prend un peu de temps au ravitaillement après la natation pour s’hydrater et enlever nos combinaisons. Plus que 2,7km de course à pied et on arrive yoouuhhhouu!

Ça me redonne la pêche, vite vite l’arrivée. Je ne sais pas où sont les bonnets verts (équipe mixte) mais je ne veux pas qu’on se fasse griller sur le fil alors je booste Tom. Il n’en peut plus, il boîte en courant tellement il a mal alors je parle, je ne fais que ça (et oui ça ne monte pas donc c’est plus facile), je le fais sourire en disant que c’est une « machine » alors là je sais qu’on va y arriver. Je l’encourage et mètre après mètre on se rapproche de l’arrivée. On aperçoit les fanions et la fameuse banderole « finish » ça nous motive. Je dis à Tom que j’aperçois un binôme au loin alors je le sens accélérer. On aperçoit JC qui nous encourage (déception pour eux car on sait alors qu’ils n’ont pas passé le premier Cut Off), un dernier virage et nous arrivons sur la dernière ligne droite. On se prend la main, on lève les bras au ciel et on savoure alors le passage de la ligne d’arrivée sous les applaudissements de nos compagnons de voyage (qui n’ont malheureusement pas pu finir cette course).On se prend alors dans les bras, on s’embrasse, que c’est bon de passer  cette ligne d’arrivée. On était venus ici dans le souhait de finir cette course et finalement nous finissions 2ème mixte et 13eme au scratch en 7h13minutes. Cette course est extrêmement éprouvante mais nous sommes heureux d’avoir terminé et en prime d’avoir décroché une qualification aux Championnats du monde (Ötillö Race) le 5 septembre. On est fatigués, on a mal partout, on est KO mais heureux…

Tom : Une dernière portion qui m’a coûté un genou (mauvais jeu de mot:)) mais une émotion incroyable on est super heureux et content de notre course.

On tient à remercier nos supportrices qui étaient partout sur le parcours juste exceptionnel!

Merci à tous ceux qui nous ont suivi et encouragé sur le live, merci pour vos messages Facebook et vos commentaires c’est fou de lire tout ça le lendemain de notre course ça fait chaud au cœur.

Merci Olivier pour tes entraînements de natation.

Merci le NST de nous avoir soutenus et de nous avoir envoyé des mails d’encouragement.

Merci au TSF de nous avoir accueillis au sein de votre groupe, c’était sympa ces 4 jours à vos côtés, merci pour vos encouragements, même si on a eu un peu la pression avec ces histoires de podium hahaha,  mais finalement on l’a fait même si on ne venait pas pour ça… On n’oubliera pas l’ambiance de feu que vous avez mis lors de la remise des récompenses :).

Félicitation à tous les finishers mais aussi à tous les autres qui ont tout donné et qui se sont surpassés tout au long de ce défi fou.

On a hâte de revivre des courses et des moments comme cela à vos côtés.

Merci à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures :).

 

Team Belove.

 

 

 

 


 

Réagissez