Trail : où commence l’ultra ?

On entend souvent parler de la notion d’ultra trail. Mais quelle est la frontière entre le trail et l’ultra trail ? L’avis de notre spécialiste, Sébastien Chaigneau.

La notion d’ultra diffère selon les coureurs qui utilisent ce terme. Un coureur de distances extrêmes ne parle d’ultra que pour des distances voisines de 100 kilomètres, et au-delà. Pour un coureur de trail, l’ultra commence plutôt à partir de 65 kilomètres.

Il n’y a pas de réelle règle à ce niveau-là. Et d’ailleurs, je pense que c’est mieux ainsi car cela laisse une marge de souplesse dans la tête des gens. Par souplesse, j’entends le fait de se fier non pas au nombre de kilomètres mais au temps passé en montagne.

De nombreux magazines évoquent une limite – que je pourrais qualifier d’historique – à 65 kilomètres. Cela est dû aux différents championnats proposés et aux normes que l’on a voulu mettre sur une activité justement hors norme. Depuis des siècles, l’homme cherche à faire entrer les choses qu’il crée dans des moules. Mais pourquoi vouloir faire entrer dans un moule une activité qui, à première vue, n’a pas de limites, sauf celles que l’on veut bien lui donner…

Je bondis aussi lorsque j’entends dire que le mouvement trail est considéré, non pas comme un sport, mais comme une activité dite sportive… On sent bien le fait de pratiquer une activité  sans règles et sans limites suscite la jalousie. Et cela donne des regrets aux instances des sports entièrement normés et encadrés par des règles toujours plus dures et plus contraignantes. Résultat : les athlètes de haut niveau deviennent monomaniaques et ressemblent plus à des forçats qu’à des pratiquants à la recherche d’une meilleure connaissance d’eux-mêmes dans l’effort et l’inconnu.

Mais je ne vais pas refaire l’histoire. Le trail et l’ultra existent depuis déjà très longtemps et de nombreuses personnes le pratiquaient et le pratiquent, sans s’en apercevoir…

Pour en revenir à la question initiale, je pense que les limites sont celles que l’on souhaite mettre à notre pratique. Ce qui compte, c’est surtout le temps passé dans la colline à pratiquer notre activité. Pour résumer : tant que nous pratiquons, nous vivons. Et plus nous pratiquerons, mieux nous vivrons.

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