Nicolas Brun : « Un hommage à toutes les courses qui ont un esprit authentique. »

"Des foulées" voici une excellente idée de lecture, de cadeau pour Noël à l'attention de tous les adeptes de course à pied mais aussi à ceux et celles qui veulent se lancer dans la pratique du running.
Dans cet ouvrage de 220 pages Nicolas Brun et ses amis du collectif "Jolie Foulée" ont répertorié comme ils le disent 30 courses "à faire avant de mourir" avec les anecdotes qui les rendent si uniques. Entretien.

Lepape-info : Nicolas, comment est venue l’idée d’écrire cet ouvrage ? 

Nicolas Brun : L’idée est venue pendant le confinement en 2020 avec quelques membres du collectif  « Jolie Foulée » auquel j’appartiens. C’était insupportable de ne plus pouvoir courir et on s’est rappelé les bons souvenirs de certaines courses que nous avions disputé. On s’est vite rendu compte que les courses qui nous manquaient n’étaient pas forcément celles avec de grandes organisations mais celles à côté de chez nous mais aussi les courses de villages, les petits trails casse-pattes.

On en a couru un certain nombre et on s’est dit que ce serait peut-être bien de rassembler dans un livre toutes ces courses qui ont un esprit authentique, que l’on ne retrouve pas partout. C’est un hommage à toutes ces courses, à tous les bénévoles les organisateurs qui permettent à ces courses d’exister par leur esprit authentique, atypique.

 

Nicolas Brun : « Chaque course a son anecdote unique, par exemple sur le Trail du Somail sur les hauteurs de Montpellier (Hérault) de la daube de sanglier est servie aux arrivants. Il y a ensuite le mot d’un acteur majeur de la course, cela peut être le témoignage  de l’organisateur, de Josiane qui distribue le ravitaillement au kilomètre 4 depuis 30 ans. »

 

Lepape-info : Vous avez choisi 30 courses qu’il faut « faire avant de mourir » comme vous dites 

N.B : Oui cette appellation vient du contexte incertain dans lequel nous sommes avec la crise sanitaire, on s’est dit que c’étaient les courses qu’il fallait faire à tout prix parce que nous ne savons pas de quoi l’avenir sera fait. Nous avons référencé 30 courses sur l’ensemble du territoire, il y a des courses sur route, des trails, des cross, il y’en a pour tous les goûts et tous les profils. On en a fait tellement qu’on aurait pu en choisir plus, d’ailleurs on fera peut-être un volume 2.

 

Lepape-info : Comment parlez-vous de chaque course ? 

N.B : Nous les avons toutes courues. Nous avions déjà fait un retour sur le média « Jolie foulée » lors de nos  participations sous forme de récit personnel. Nous sommes quatre à avoir écrit le livre, les histoires autour des courses auxquelles nous avons participé, ensuite un rédacteur en chef a fait en sorte d’uniformiser le ton plutôt humoristique et décalé pour que nous ayons tous la même façon d’écrire. Dans cet ouvrage le principe était de retranscrire l’ambiance, l’univers que l’on pouvait ressentir en participant à ces courses cette fois sans forcément parler de notre expérience personnelle. Chaque course a son anecdote unique, par exemple sur le Trail du Somail sur les hauteurs de Montpellier (Hérault) de la daube de sanglier est servie aux arrivants. Il y a ensuite le mot d’un acteur majeur de la course, cela peut être le témoignage  de l’organisateur, de Josiane qui distribue le ravitaillement au kilomètre 4 depuis 30 ans sans oublier l’avis de l’équipe de rédaction avec par exemple un avis du genre : « Allez-y parce que les paysages sont extraordinaires, parce que les bénévoles sont super sympa etc… »  Toutes ces courses ont une trame commune, la lecture est très fluide avec des infos, le kilométrage, le type de terrain, la date ou la période à laquelle est prévue chaque course.

 

LIVRE 13

 

Lepape-info : Parmi les 30 courses retenues, quelle est la plus folle ? 

N.B : Le Trail du Capuchadou qui a lieu dans le Trou de Bozouls, un canyon naturel dans l’Aveyron. La course a lieu un samedi après-midi en plein mois d’août et a pour particularité qu’à l’arrivée les participants peuvent déguster un magnifique aligot saucisse, j’en ai jamais mangé un d’aussi bon. L’ambiance est super, les bénévoles nous incitent à rester. Il y a l’effort physique de la course et ensuite l’effort gustatif, c’est une course authentique pas très connue mais qui mérite de l’être.

 

Lepape-info : Et la course la plus drôle ? 

N.B : Les Foulées de la Mer de Sable à Ermenonville dans l’Oise. Les organisateurs ouvrent cette course à cheval déguisés en indiens et en cow-boys. On a l’impression de se retrouver dans le désert et cela change des scooters, motos ou autres voitures qui ouvrent plus habituellement une course.

 

Lepape-info : Quels sont les retours de ceux ou celles qui ont lu votre livre ? 

N.B : Ce fut un succès grandissant, les 500 premiers exemplaires lancés en janvier dernier se sont vendus très rapidement en quelques minutes. Nous avons eu des demandes, des retours comme quoi les gens qui l’avaient acheté voulaient l’offrir, nous avons réédité 500 exemplaires. Parmi les retours les plus marquants je retiens celui de ma mère pas forcément coureuse à pied et qui a aimé ce livre parce qu’il n’est pas technique, il n’est pas question d’avoir un niveau en particulier, il est dédié à tout le monde, on rentre dans l’authenticité de la course, l’ambiance, les paysages parcourus et du coup peu importe si l’on est coureur de haut niveau ou néophyte. Au final, on s’évade énormément en lisant ce livre et on se rend compte qu’il n’y a pas forcément besoin de prendre l’avion pour disputer des courses géniales et qu’il existe des courses magnifiques à vivre parfois tout près de chez soi pas forcément connues et qui méritent un peu plus d’attention.

 

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Lepape-info : Quelle est la philosophie du livre ?   

N.B : C’est vraiment de rendre hommage à toutes les courses annulées, qui ont du mal à exister, à perdurer parce que les organisateurs manquent de moyens, de personnel parce que peu de gens viennent s’inscrire. On veut soutenir les courses, valoriser ceux et celles qui contribuent à leur succès et qui font ce qu’est la course à pied aujourd’hui. Ce livre est aussi un appel à tous les organisateurs qui aimeraient que leurs courses soient référencées. Je leur dis : « Contactez-nous, envoyez-nous un mail » on sera ravi de découvrir des petites courses locales, authentiques et d’écrire le volume 2, voire un numéro 3 de notre livre. La préface a été écrite par Patrick Montel touché par le concept et qui ne fait pas l’unanimité comme nous. On aime pas plaire à tout le monde.

 

Nicolas Brun : « La SaintéLyon il y a une âme alors que c’est super dur, c’est la nuit, il fait froid, il neige, il grêle, il pleut mais honnêtement si cette course se déroulait le jour et qu’il faisait beau elle n’aurait pas le succès actuel. L’esprit des courses c’est cela que l’on veut montrer dans le livre « Des foulées », les courses sans réelle âme ou organisées par des gens qui ont uniquement envie de se faire de l’argent on n’en veut pas, je pense que ces courses n’ont pas d’avenir. » 

 

Lepape-info : Vous continuez à courir comme vous le faites depuis des années  

N.B : En cette fin d’année j’ai participé au marathon de Berlin (2h48’40) et à la SaintéLyon (60ème en 7h49′). En 2022, un autre projet m’attends, je vais être papa en février, je continue de m’entraîner mais sans objectif précis de course fixé hormis le 10km du 14ème à Paris et peut-être les Foulées de Vincennes.

 

Lepape-info : Comment voyez-vous le retour des courses depuis l’été dernier ? 

N.B : Au début j’avais l’impression que les gens avaient une appréhension sur la façon dont les courses allaient se dérouler, avec quelles contraintes. On se demandait si les courses allaient avoir la même saveur. Au fur et à mesure il y a eu de bonnes ondes et j’ai l’impression que l’on repart sur quelques chose d’un peu plus anxiogène, on ne sait pas trop comment la situation va évoluer. Certains ont organisé des courses en petit comité, on s’est rendu compte que c’était aussi un plaisir pour beaucoup de se retrouver autour d’un parcours tracé, improvisé et non pas lors d’une course officielle. D’où cette réflexion de savoir si les coureurs vont vouloir dans l’avenir participer aux grosses courses. Certaines resteront indémodables comme les grands marathons, Marseille-Cassis, Marvejols-Mende que je rêve de faire un jour mais d’autres rendez-vous avec 8 000 / 10 000 personnes vont peut-être devoir se renouveler. Par exemple la SaintéLyon il y a une âme alors que c’est super dur, c’est la nuit, il fait froid, il neige, il grêle, il pleut mais honnêtement si cette course se déroulait le jour et qu’il faisait beau elle n’aurait pas le succès actuel. Je l’ai déjà fait sur différents distances et je pense que je vais la courir sur tous les formats parce qu’il y a vraiment un esprit qui se dégage de cette course. L’esprit des courses c’est cela que l’on veut montrer dans le livre « Des foulées », les courses sans réelle âme ou organisées par des gens qui ont uniquement envie de se faire de l’argent on n’en veut pas, je pense que ces courses n’ont pas d’avenir.

 

Le site pour acheter le livre : www.desfoulees.fr

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