La traversée de Paris en randonnée par le GR Pays (épisode 1) : d’un bois à l’autre

Dans la capitale de France, on marche au quotidien. Dans les rues, dans les couloirs du métro, pour aller au travail ou d’un lieu à l’autre. Mais pour se balader, pour randonner? On est certes loin des grands espaces, mais il existe dans Paris des chemins balisés GR Pays qui proposent de traverser la ville en suivant des itinéraires originaux, bucoliques et chargés d’histoire. Nous avons testé la première de ces traversées, et nous avons aimé !

GR Pays 1 Paris

Sans doute bien plus qu’ailleurs dans notre monde moderne, la grande ville se prête à la marche au quotidien. Pourtant, lorsque l’on pense à une randonnée, ou même à une belle balade, ces mêmes rues bondées, ces grandes artères sur les trottoirs desquelles nous circulons tous les jours nous feraient plutôt fuir. Mais la ville peut nous surprendre et se prêter très bien à une belle marche de loisir. Peu connues, Paris propose ainsi trois “grandes traversées”, balisées en jaune et rouge “GR Pays”, qui serpentent à travers les rues et les parcs de la capitale, avec la promesses d’une découverte originale de la ville, souvent à l’écart des plus grands axes mais pleines de surprises architecturales et naturelles. Des traversées remplies de références historiques aussi, où le passé urbain ou villageois des lieux ressurgie par la magie d’une maison ancienne épargnée par les travaux d’urbanisation, d’un monument ou d’un souvenir topographique remarquable.

J’étais tout à fait curieux de découvrir ces itinéraires, et malgré une météo assez maussade et même menaçante, un mercredi de fin novembre, j’ai donc tenté la “traversée numéro 1”, qui propose de relier la Porte Dauphine et la Porte Dorée, entre les deux grands “poumons verts” de la capitale, les bois de Boulogne et de Vincennes, en une diagonale d’une grosse vingtaine de kilomètres.

Un itinéraire à travers petites rues et allées de parcs.

Même si finalement, le tracé de cette première traversée de Paris pédestre est relativement direct, il circule tout de même pas mal entre les rues secondaires et se permet bien entendu de beaux détours aux pieds des principaux monuments croisés et à l’intérieur des parcs et espaces verts. Ces détours, ces petits rien de changements de direction pour passer plutôt dans des rues calmes, ou pour découvrir un trésor discret de l’architecture parisienne, ces allées de parc, sont bien sûr tout ce qui distinguent, dans un contexte urbain aussi dense, la marche utilitaire de tous les jours et la randonnée de loisirs.

En termes sportifs, on ne peut pas dire que cette trajectoire parisienne présente beaucoup de difficultés. C’est une bonne randonnée à la journée, surtout qu’il faut tout de même rester attentif aux balisages et aux indications du topo guide, car même si l’ensemble est bien balisé, les nombreux carrefour, changements de direction et autres entrées de parcs demandent tout de même un peu de vigilance. On n’avancera donc pas forcément très vite, il faut bien compter six heures pour effectuer l’ensemble de la balade, voire davantage. Il faut dire qu’on s’arrête aussi souvent, les yeux vers le haut, pour admirer les façades, les porches ou les maisons étonnantes que l’on croise sur ce GR Pays!

La marche s’effectue certes bien entendu essentiellement sur un sol bitumé, mais le tracé fait tout de même aussi la part belle aux parcs et aux allées en terre. On débute ainsi par quelques hectomètres dans le bois de Boulogne, mais on passe aussi par le jardin du Ranelagh, le petit jardin des eaux dans le 16e, le champs de Mars, le Luxembourg, les arènes de Lutèce, le jardin des Plantes, les promenades peu connues de la cité hospitalière de la Pitié-Salpêtrière et enfin le parc de Bercy avant d’atteindre le bois de Vincennes, terme de cette traversée “entre deux bois”. On pourra donc apprécier à travers ce parcours au coeur de la capitale, le plus souvent sur la rive gauche de la Seine, de petits coins de presque nature, de tranquililté en tous cas, où la chlorophylle n’est pas loin et où l’on peut ramasser un peu de terre sous ses semelles.
Mais le caractère bucolique – ou presque, on reste quand même dans Paris – de cette randonnée ne tient pas uniquement dans ces passages par les beaux jardins connus ou moins connus de la capitale: c’est aussi le charme des rues, souvent “secondaires”, parfois presque étroites et souvent discrètes qui fait de cette traversée une vraie randonnée à travers un “autre Paris”. Un Paris tout proche de celui où l’on ne fait que passer au quotidien, pendant des journées trop remplies d’obligations ou de socialisations, mais auquel on ne prête sans doute pas assez d’attention: il est pourtant à la fois apaisant dans la “jungle urbaine” et passionnant. L’histoire à chaque pas

Passionnant car au détour d’une rue, au pied d’un escalier, au sortir d’un parc, on croise bien souvent des maisons historiques, rares vestiges d’un Paris d’autrefois, d’avant les grands travaux haussmanniens, un petit morceau de fortifications, des hôtels particuliers aux beaux portails, ou bien encore, tout au début du parcours, une rue pavé qui conserve le souvenir du village de Passy et qu’on croirait sorti d’un roman de Balzac (qui d’ailleurs vivait là!) tant elle semble encore appartenir à une autre époque.

Les architectures haussmanniennes ou plus récentes sont également à l’honneur et on aura souvent les yeux rivés sur des façades intéressantes, aux richesses architecturales et aux curiosités de décor presque sans fin.

Une balade pleine de variété

C’est donc un Paris bucolique, vert et historique que se propose de nous faire parcourir cette traversée numéro 1 par le GR Pays. Une belle balade à travers certes plutôt le Paris “des beaux quartiers” mais qui offre aussi bien des variétés et des contrastes d’ambiance comme la capitale sait en donner. En 20 kilomètres, on ne peut pas dire que l’on s’ennuie!

Malgré le jour maussade où j’ai effectué cette randonnée, malgré la pluie qui est tombé sur la fin de mon parcours, j’ai vraiment apprécié la balade qui m’a aussi – un peu- fait échapper un instant à la tension de la vie urbaine, particulièrement palpable et dans tous les esprits en cette période troublée. Nous y reviendrons sans doute aux beaux jours, mais cette balade peut s’envisager en toutes saisons!

En courant? En vélo?

On peut tout à fait envisager une randonnée courue sur le parcours, mais il faudra tout de même bien le connaître avant au risque de perdre trop de temps à chercher son chemin. Il faudra aussi être prudent dans les nombreuses traversées de rues. Enfin nous ne sommes pas sûr que la course soit autorisée en traversant le domaine hospitalier de la Pitié Salpêtrière.

A vélo, l’itinéraire ne peut être conseillé car il est conçu pour les trottoirs et ne tient pas compte des sens interdits ou des pistes cyclables. On peut toutefois l’envisager sur un mode multi-modal, avec des pauses marchées et sur un rythme de vraie balade cycliste.

Grands monuments et Paris insolite.

La force et le charme de cette traversée tient aussi dans la diversité des points d’intérêts rencontrés.

Bien entendu, les grands monuments parisiens sont au rendez-vous: vos pas vous mèneront au pied de la Tour Eiffel, face au dôme des Invalides, mais aussi tout près du Sénat et du Panthéon.

Mais ce sont aussi bien des endroits de Paris moins connus que vous pourrez redécouvrir: ainsi la rue Berton, qui conserve le souvenir du village de Passy, les beaux hôtels de Beaune et du marquis de Dreux-Brézé, mais aussi les arènes de Lutèce ou le quartier de Bercy, sans oublier le dôme de la chapelle Saint-Louis à l’intérieur du groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière, un autre joyau architecturale de la capitale !

 

 La galerie photos de la randonnée

 

2 réactions à cet article

  1. Bravo. Très bel article !
    Si vous souhaitez obtenir le guide de l’itinéraire ou consulter tous les événements rando sur Paris, rendez-vous sur http://www.rando-paris.org

    L’équipe FFRandonnée PARIS

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  2. Un grand merci pour cet article, qui donnera envie aux parisiens ou franciliens de découvrir cette belle ville de Paris autrement que par les grands axes qu’ils pratiquent quotidiennement .

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