Courses virtuelles ou report de saison

La pandémie a des répercussions majeures sur les calendriers de compétitions toutes disciplines confondues. Reports à l’automne, courses virtuelles ou annulations se succèdent et bouleversent les planifications pour la deuxième année consécutive.
4 choix s’offrent désormais aux athlètes : participer aux courses virtuelles, réaliser des séances tests, organiser ses propres défis, ou réorganiser complètement sa saison.

La situation en 2021 diffère légèrement de celle de la saison précédente.

En 2020, le confinement avait surpris les athlètes traileurs en pleine phase précompétitive, seules quelques compétitions avaient survécu début mars, avant le blackout complet.

Cette année, peu de courses ont pu avoir lieu, à l’exception des épreuves internationales. Concernant les cross, Balma avait anticipé en prévoyant les nationaux sur 4 sites différents, mais les étapes qualificatives se sont annulées successivement, et les France sont reportés à l’automne comme de multiples autres courses.

Du coup, peu de traileurs y seront présents en raison du décalage de la saison de trails.

 

Ainsi, pour le moment, l’horizon est bouché pour la grande majorité des pratiquants. Dès lors, plusieurs solutions s’offrent à eux, et nous allons les examiner une à une.

 

 

Courir en virtuel ou rester chez soi

La majorité des épreuves se maintiennent en virtuel. Ce sera par exemple le cas du trait du Ventoux. Les coureurs inscrits peuvent donc courir en temps et en heures voulues et réaliser la course prévue.

Avantages : la préparation est identique à celle de la compétition et l’athlète respecte la périodisation des charges, c’est-à-dire qu’il observe une phase d’affûtage précompétitif et une phase de récupération post-course, ce qui lui permet de progresser physiquement et mentalement dans la saison.

Inconvénients : Une course virtuelle ne remplacera jamais une course réelle notamment en raison du manque de stimulation dû à l’absence d’adversité. De plus, il faut gérer son ravitaillement, pas simple sur une épreuve dépassant les 4 heures de course.

 

 

Pour un grand nombre d’athlètes cependant, il est plus raisonnable de limiter ses déplacements et de remplacer la course prévue par une séance test à proximité de chez soi.

Dans ce cas, nous préconisons de ne réaliser que les 2/3 de la course en termes de distances et de dénivelé. Par exemple, en remplacement d’un trail de 40 km et 1500m d+, prévoir une séance test d’environ 25 km et 1000m d+, à réaliser en conditions de compétition.

Avantages : Là aussi, la périodisation des charges est respectée, et la motivation est entretenue, ce qui est essentiel pour un(e) athlète. Une séance test permet de « stresser » avantageusement l’organisme et d’enclencher des processus d’adaptation.

Inconvénients : Là encore, un test n’est pas une compétition. L’absence de confrontation directe ne permet pas d’être poussé dans ses derniers retranchements. L’effet sur l’organisme n’est donc pas le même.

 

 

Les défis se multiplient

En manque de compétitions, certains clubs et athlètes organisent leurs propres courses en petits comités, souvent en remplacement des cross. Entre athlètes de niveaux similaires et s’entraînant ensemble, ces mini-compétitions sont très stimulantes.

D’autres organisent des défis plus longs de 10 à 30 km, en plusieurs boucles. Ainsi, chacun peut décider de la distance à courir (ou plutôt de la durée) en fonction de ses objectifs. Un parcours en boucles facilite les ravitaillements ainsi que la gestion de course, ce qui rapproche davantage de la compétition.

 

 

Dernière solution qui s’offre aux athlètes en cette période vide de compétitions : la réorganisation complète de la saison en procédant à une nouvelle planification-programmation d’entraînement.

Avantages : Chacun peut en profiter pour travailler ses points faibles et enclencher un nouveau cycle de VMA/PMA, de force/endurance de force ou encore renforcer sa capacité aérobie ou son indice d’endurance. On peut également profiter d’un hiver prolongé pour croiser davantage avec de multiples bienfaits.

 

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Le ski de randonnée, une activité croisée multi-bénéfique

 

Inconvénients : On traverse une longue période sans compétition, avec une perte de motivation inévitable. L’absence de périodisation des charges accroît également le risque de blessure. Enfin, qui peut dire quand les compétitions reprendront effectivement ? Cette absence de certitude est angoissante même s’il faut relativiser sur la place du sport dans nos vies.

 

 

En conclusion, chacun peut choisir entre ces différentes solutions.

Nous préconisons toutefois de respecter la périodisation des charges pour des raisons physiologiques et psychologiques, en réalisant les courses prévues de manière virtuelle, en réalisant des séances tests, ou en participant à des défis ne réunissant pas plus d’une vingtaine de participants.

Toutefois, pour les ultra-traileurs ayant cumulé plusieurs saisons, il peut être profitable de rester un semestre, voire une année complète sans compétition.

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