Lésion du ligament croisé antérieur : les dernières recommandations

De l’immobilisation à l’activation, de l’opération à l’absence de chirurgie… Les mœurs évoluent aujourd’hui sur les actions à conduire face à une lésion du ligament croisé antérieur (LCA). Pour aider le sportif à se situer dans tout cela, nous allons vous proposer sous forme d'infographie l'étude de 2 chercheurs australiens invitant à la prise de décision « partagée ».

Après une lésion du LCA, les sportifs-patients déclarent se sentir en colère, frustrés et incertains quant à leur avenir.

Un processus de décision incluant ensemble patient-praticiens pourrait alors les aider à définir leurs attentes. Cependant, il n’existe concrètement que peu de ressources en ce sens.

 

Face à ce constat, 2 chercheurs australiens (accompagnés de patients) ont eu à cœur de retranscrire les meilleures données disponibles dans un format facile à digérer.

 

L’infographie ci-dessous, présentée en 2 parties, présente leur perspective. Dans l’idée, elle doit représenter une aide pédagogique voire un support pour échanger avec un professionnel de santé dans le but de réduire le niveau d’incertitude, améliorer la communication et aider à la prise de décision partagée.

 

Plus d’informations sont partagées sous l’infographie.

LCA1

 

LCA2

 

 

Les informations quant au choix d’opérer

Celles et ceux victimes d’une lésion du LCA ont besoin d’une vision claire sur les données scientifiques actuelles pour prendre une décision éclairée quant au choix (ou non) d’une reconstruction du LCA.

Or, aujourd’hui, il n’existe qu’un seul essai randomisé publié comparant les 2 options avec/sans reconstruction, et les résultats sont clairs : aucune différence de douleur, de mobilisation ou de retour au niveau d’activité passé n’est mise en évidence entre les 2 options, que le suivi soit de 1 an, 2 ans ou 5 ans.

De même, d’autres preuves actuelles suggèrent qu’à long-terme, la prévalence de l’arthrose n’est pas différente entre les patients qui optent pour la reconstruction VS ceux sans chirurgie.

 

Une rééducation de qualité

Alors, quelle que soit la décision prise, les patients devraient surtout se concentrer sur une réhabilitation de qualité immédiatement après la blessure au LCA (traitement de première intention).  Celle-ci est essentielle non seulement pour rétablir la fonction normale du genou, mais aussi prévenir d’autres blessures au genou et optimiser la qualité de vie à long-terme.

De façon importante :

– La réhabilitation doit inclure un programme individualisé, basé sur des critères et comprendre 3 « étapes » (voir infographie n°2).

– Les patients qui ont les meilleures performances « fonctionnelles » pendant la rééducation ont de meilleurs résultats à long terme (ex : taux d’arthrose plus faible).

 

Le retour à la pratique

Au cours de la dernière étape de la rééducation, le patient est confronté à une autre problématique : « Quand serai-je prêt à reprendre le sport ? »

Il est recommandé d’attendre au moins 9 mois avant de reprendre le sport après une blessure du LCA. Toutefois, les preuves sont encore incertaines quant au délai optimal dès lors qu’il n’y a pas eu de chirurgie. C’est pourquoi le retour à la pratique doit avant tout être soutenu par une batterie de tests (ex : tests de saut) et un niveau de confiance suffisant du patient – ce qui permettrait certainement d’élever la proportion de patients qui ne reprennent pas la compétition (56%).

 

Gestion de l’après-blessure

Oui, les programmes de réduction basés sur des exercices physiques peuvent réduire le risque de nouvelles lésions du LCA. Cependant, actuellement, il n’y a pas de consensus sur leur mise en œuvre. Par exemple, un des défis à relever consiste à s’adapter à la spécificité du sport du patient. Ceci étant, certains éléments clés font déjà autorité, notamment les besoins de renforcement musculaire régulier et de sollicitations neuromusculaires (atterrissage au sol, agilité).

 

 

Source : Gleadhill & Barton BJSM, Jan 2021

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