Tour de France : Mais que mettent-ils dans leurs musettes ?

Vingt-et-une étapes à braver des centaines de kilomètres, des dizaines d’heures à rouler avec pour seule ressource énergétique le ravitaillement des musettes. Mais que contiennent-elles ?

Crédit : Silvano Rebai

Des Musettes bien remplies

 

Chaque coureur dépense environ 3 000 calories pendant une longue étape. Les graisses de réserve de l’organisme fournissent la moitié du carburant pour faire tourner les jambes.

L’autre moitié, 1500 calories, provient des encas pendant l’étape.

Le contenu de la musette a la lourde responsabilité de satisfaire les besoins énergétiques et gustatifs du coureur.

 

Aliments :

 

Sucrés : fruits secs, pâtes de fruits, pain d’épices, biscuits, tartelettes, barres de céréales artisanales ou commerciales (idéal : moins de 5% de lipides pour 100 g), gâteau de riz ou semoule, pâte d’amande, petit sandwich avec du miel, bananes, compote de pommes

Salés : morceaux de pain tout simples, petits sandwichs, quartiers de pain de mie avec fromage fondu et jambon, carrés de pizza ou quiche: des petites portions pouvant être avalées en 2 à 3 bouchées tous les 10-20 km environ; biscuit salés, pommes de terre grenaille et leur pincée de sel.

Semi-liquide : Berlingots de lait concentré sucré, Gels d’apport glucidique

 

♦ Diversification des saveurs ? Oui. Elle permet de ne pas se lasser du goût sucré au bout de 3 heures de route. Nombreux sont les cyclistes à ressentir un profond dégoût pour les produits sucrés, voire même une quasi impossibilité de les consommer au bout de plusieurs heures d’effort. Plus rien ne passe. Le piège se referme sur le coureur : c’est la fringale, l’hypoglycémie, la panne sèche, les jambes en coton, le trou noir. Il faudra réagir très vite : carrés de sucre, gels énergétiques, puis sandwich,…

 

♦ Diversification des textures ? Oui.  Au cours d’un effort submaximal, le débit sanguin peut être amputé de 50 à 80 % au niveau du tube digestif, d’où les difficultés d’absorption des nutriments et la pénurie d’oxygène qui peuvent se traduire par des douleurs digestives. Le ballotage intestinal pendant la course (montées en danseuse) est aussi inconfortable pour toute digestion. Les coureurs évitent de manger quelque chose de solide pendant les pics d’intensité de l’effort. Les aliments semi-liquides et les boissons glucidiques offrent une assurance glucidique digeste.

 

♦ Diversification du contenu ? Oui.  Le contenu de la musette s’adapte à la distance à parcourir.

  • Distances courtes : aliments semi-liquides ou de digestion facile prioritaires : gels, pâtes de fruits.
  • Distances longues : aliments solides sucrés et salés pour tenir la route.

 

 

Bidon de l’effort :

 

Les coureurs peuvent consomment 6 à 12 bidons de 500 millilitres au cours d’une étape longue. Leur composition en sucres dépend essentiellement de la température extérieure.

♦ Chaleur : 1 bidon d’eau  + 1 bidon d’eau avec maltodextrines ou jus de fruit ou sirop,… et 0.5 à 0.6 g de sel fin de cuisine par bidon

♦ Fraicheur : Bidons d’eau avec sirop de grenadine (environ 3 cuillères à soupe / bidon + 0.5 à 0.6  g de sel fin de cuisine) ou poudre de l’effort à diluer (bien vérifier la teneur en sel : 1 à 1.2 g / litre de boisson reconstituée)

En cas de chaleur, le coureur trouvera dans la musette, un petit sac rempli de glaçons qu’il apposera sur la nuque pour se rafraichir.

 

Une petite canette de soda s’ajoute dans la musette. Son intérêt nutritionnel est très faible par ses propriétés acides et son hyperosmolarité, mais lors de ces longues journées d’étape, certains coureurs apprécient un peu de changement.

 

De la technique et de l’adresse

 

L’organisation du Tour de France positionne un point de ravitaillement, la plupart du temps à mi-parcours, et toujours du côté droit de la chaussée. A chaque équipe d’envoyer un assistant pour distribuer les petits sacs aux coureurs.

La technique de passage de la musette à la volée peut s’avérer délicate quand le peloton traverse la zone de ravitaillement à 50 – 60 km/h ! La musette, forte de près de deux kilos, risque lors du passage de taper la fourche ou le guidon du vélo et entrainer cyclistes au sol…. Il faut de la hardiesse pour exécuter cette manœuvre avec autant de dextérité !

 

Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport. http://www.nutritionniste-dieteticien.fr 

Sources : https://www.letour.fr/fr/

 

Réagissez