Ressenti et performance : implications à l’entraînement et en compétition (3ème partie)

3ème partie de cette série de 4 articles, sur une méthode simple et facile à utiliser, qui permet non seulement d’effectuer un suivi de l’entraînement mais surtout de savoir si l'athlète répond de manière positive ou non aux séances auxquelles il se soumet. Décryptage.

Au-delà du versant quantitatif (« plus grande capacité à … ») des séances de préparation, le volet qualitatif deviendra ensuite indispensable à affiner. On parlera alors de « stratégies d’allure » ou de pacing, c’est-à-dire de cette façon très personnelle de distribuer ses efforts le jour J à l’échelle de la course (ex : vite au début, lent à la fin). Et dans cette optique, c’est la congruence qui sera de rigueur !

Affûtage : congruence, au final, jamais sans toi !

Chronologiquement, cette étape ne peut intervenir qu’une fois votre/vos semaines « de charge » digérées. Pour la simple raison que vous aurez induit des adaptations physiologiques telles qu’il s’agira maintenant d’y associer de nouveaux repères d’allure.

Car effectivement, vous fonctionnerez à l’économie à hauteur de ce que vous aurez sollicité : fonction cardiovasculaire renforcée, oxydation des glucides augmentée, charge mentale préservée, douleurs musculaires atténuées, etc. À ressentis d’effort similaires, l’intensité de l’exercice sera logiquement améliorée après la période de stress. Reste à savoir à quel point…

À cette fin, spontanément, on pourrait songer qu’il suffit de transposer les gains réalisés lors d’un nouveau test maximal (VMA, PMA, etc.) à nos anciennes allures. Si seulement… Car la grande différence entre ce test maximal et une épreuve de course, c’est bien évidemment la durée (courte vs. longue, voire très longue).

Or, de cette durée dépend le temps de sollicitation des mécanismes physiologiques impliqués dans l’effort – ceux-là même que vous aurez précédemment amélioré – et donc l’importance de leur nouvelle contribution dans la performance totale. En d’autres termes, il n’est pas envisageable d’associer un décalage de puissance (ex : +5% sur un test max) à un décalage d’allure de course (-5% sur le temps au kilomètre). Dans ce cadre, passer par la case « simulation de course » devient un incontournable pour se projeter de manière plus fiable sur un nouveau projet d’allures. On part alors à la recherche d’une nouvelle congruence entre repères externes et repères internes !

Pour s’approprier pleinement ces nouveaux repères (un peu comme des nouveaux jouets…), l’idéal reste de reproduire les conditions de la course. Oui, concrètement ! Mais seulement à hauteur de 30 à 40% de sa durée totale, de sorte à bénéficier de l’expérience de la séance sans pour autant générer trop de fatigue. Toutefois, il ne s’agit pas uniquement de simuler la course, il s’agit surtout de s’y engager en ayant comme seul régulateur l’évolution traditionnelle de son RPE : « Normalement, sur les 2 premiers kilomètres je suis plutôt à RPE 12, puis je passerai les 2 km suivants à RPE 13-14, avant de … »

Une dynamique de ressenti qui est personnelle, empirique et fonctionnelle ! Pourquoi seulement le RPE comme repère et pas le reste ? Dans le but de ne pas se laisser biaiser par la lecture des cadrans digitaux ! On court seul, et sans indices externes (bien que l’on puisse s’équiper de son cardio/GPS).  De cette manière, on pourra identifier une fois la séance terminée quelle était réellement notre allure, une allure authentique qui pourra alors servir en compétition – après avoir répété la chose 2 ou 3 fois.

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