Le chien, meilleur ami du traileur ?

Mais l'inverse doit être également vrai...

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A priori, en regardant un chien et un humain, nous ne sommes pas les mieux adaptés à la course. Pourtant, au-delà des simples aspects de la morphologie et de la vitesse de déplacement, l’être humain est en de nombreux points favorisé par les processus évolutifs.

En effet, toute activité physique entraîne une élévation de la température interne, résultante de la dégradation des composés énergétiques et de la contraction musculaire.

Cette température est un facteur limitant de l’activité physique puisqu’elle peut devenir létale si elle n’est pas contrôlée.

Pour l’être humain, c’est le cas à partir de 41°C. Le maintien d’une température centrale constante est par ailleurs un facteur de performance et un paramètre discriminant entre les caucasiens et les africains de l’Est.

 

Les processus de thermorégulation sont donc essentiels en course à pied, la production de chaleur devant être équilibrée par l’évacuation de cette chaleur (figure 1)

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Figure 1 : la thermorégulation, un équilibre instable

 

Transpirer pour refroidir

Quand nous commençons à courir, période dite de l’échauffement, nous ressentons peu à peu l’élévation de cette température interne. Et fort heureusement, nous sommes capables de l’évacuer par un processus évolutif assez miraculeux : la transpiration. En effet, notre corps est recouvert de millions de glandes sudoripares qui permettent d’évacuer la sueur.

Précisons toutefois que pour assurer le refroidissement de l’organisme, il faut non seulement transpirer mais également évacuer cette transpiration. En conditions très humides, le corps peine à évacuer la chaleur et tout effort devient pénible, voire dangereux.

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Notre corps est recouvert de millions de glandes sudoripares

 

Mais revenons à nos chiens. S’ils descendent tous du loup, animal endurant qui parcourt de longues distances de nuit, les sélections génétiques successives ont créé différentes races dont certaines ne sont pas du tout adaptées à la course. Prenons l’exemple du Yorkshire ou du Bouledogue français pour bien comprendre l’inadaptation de certaines races à la locomotion.

A l’opposé, certains chiens ont été sélectionnés pour la course de vitesse, comme les lévriers. Mais ces courses restent de courtes durées. Enfin, certains chiens, ceux utilisés majoritairement en cani-cross, ont des prédispositions à la course d’endurance. Il s’agit majoritairement des chiens de chasse, de traineaux et de troupeaux. Toutefois, même avec ces chiens, il faut s’entourer de nombreuses précautions pour les emmener sans risque en sortie trail. En effet, un chien ne transpire pas. Son rendement est donc bien plus faible que celui de l’homme. Il évacue la chaleur par le halètement et par convection (en se couchant dans l’herbe ou dans une flaque). Il faut donc éviter absolument de le faire courir par temps chaud (température > 20°C), et toujours choisir un parcours où il pourra boire et se tremper.

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Le chien doit impérativement se refroidir en sortie

 

 

 

 

 

En liberté ou attaché

Il existe 2 manières de courir avec son chien : en liberté totale ou au bout d’une longe de cani-cross. Dans les 2 cas, il faut se laisser le temps de l’apprentissage et investir dans le matériel nécessaire. Quel que soit votre choix, il faut respecter certaines règles et faire le deuil d’entraînements complexes.

 

Règles de base

– Les coussinets du chien sont fragiles. Les terrains trop techniques, de même que la route, sont donc à proscrire. Une fois les coussinets en sang, le chien est fortement handicapé et il vous faudra parfois le porter.

– Pas de footing en continu avant 6 mois, principalement pour des raisons articulaires. Certaines races sont plus précoces que d’autres, renseignez-vous auprès d’un club spécialisé.

– le principe de progressivité : Comme pour l’humain, le chien doit suivre un apprentissage, un entraînement, afin de développer ses compétences cardiovasculaires et musculaires. Un chien peut avoir des courbatures si ce principe n’est pas respecté. Commencez par un circuit de quelques kilomètres avant de passer aux sorties plus longues. Et n’oubliez pas que le chien ne connaît pas les trajectoires rectilignes ! Son odorat le mène à droite à gauche et il multiplie les accélérations fulgurantes.

– Prévoyez un parcours avec des points d’eau et emportez une écuelle pliable pour le faire boire régulièrement.

– Courez aux heures fraîches de la journée et évitez absolument de le faire courir en pleine chaleur. Un chien peut mourir de vouloir vous suivre.


En respectant ces principes de base et en prenant le temps de l’apprentissage, courir avec son chien est un moment privilégié, et qui peut devenir un sport. Les courses de cani-cross, qui dépassent rarement les 10 km, se multiplient sur le territoire, et les clubs vous donneront toutes les informations nécessaires pour évoluer en sécurité avec son compagnon.

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