La fréquence cardiaque, la puissance ou les deux ?

L’émergence et la démocratisation des capteurs de puissance ces dernières années a quelque peu ringardisé l’utilisation des cardiofréquencemètres en cyclisme.
Mais peut-on réellement parler de supériorité de la puissance sur la fréquence cardiaque pour s’entraîner à vélo ? Éléments de réponses.

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La puissance

La puissance, exprimée en watts, est aujourd’hui la valeur référence lorsque l’on compare, calibre et dissèque les performances en cyclisme. Avec des avantages et des inconvénients.

 

 

 

 

Avantages

– La puissance est une donnée objective qui reflète directement (ou presque) la performance du cycliste. Si vous désirez évaluer votre progression séance après séance, le capteur de puissance est l’outil à utiliser.

– Contrairement à ce que l’on retrouve avec la fréquence cardiaque, il n’y a ni dérive ni inertie avec la puissance. Cela signifie qu’il est beaucoup plus facile de se référer aux Watts pour calibrer ses intensités, notamment à partir du seuil aérobie (SV1, qui marque la fin de l’endurance fondamentale) et encore plus à partir du seuil anaérobie (SV2, qui marque le début de la « zone rouge »).

 

Limites

– Il existe tout de même des différences de rendement selon les terrains (en bosse, sur le plat, sur home trainer…) ce qui fait que la puissance peut un peu varier en fonction de la topographie (on parle régulièrement de 10% de différence en faveur de la puissance en montée par rapport à la puissance sur le plat).

– La puissance reflète la réponse « externe » de l’organisme. Autrement dit ce qui se passe au niveau des pédales. Par contre cela ne dit pas grand-chose des mécanismes physiologiques en jeu (même si on peut estimer la puissance à certains seuils physiologique). Par exemple vous pouvez appuyer à 200Watts, sans autres outils de mesures on ne peut pas connaître le niveau de sollicitation de votre organisme ni même estimer le niveau de fatigue à ce moment donné.

 

 

La fréquence cardiaque

L’émergence de la puissance depuis les années 2000 a fait beaucoup d’ombre a la fréquence cardiaque. Car celle-ci, bien sûr, a certains inconvénients. Mais aussi des avantages.

 

Avantages

– L’avantage le plus important à utiliser la fréquence cardiaque est que celle-ci nous donne de bons indices pour sonder ce qui se passe physiologiquement, à l’intérieur de l’organisme. Par exemple, une fréquence cardiaque qui baisse régulièrement pour une même intensité, cela peut être le signe d’une bonne adaptation et d’une progression (du rendement physiologique et du rendement musculaire).

– L’analyse des données « cardio », même à des intensités sous-maximales, est un excellent moyen pour détecter précocement un niveau de fatigue trop élevé.

– L’utilisation de la fréquence cardiaque peut être la meilleure option pour calibrer ses séances en endurance (car pas ou peu de dérive et l’impact de l’inertie est faible).

 

Limites

– Il est quasiment impossible de bien calibrer ses exercices au-delà du seuil anaérobie (SV2) car l’inertie de la fréquence cardiaque et la dérive cardiaque pendant l’effort sont trop importantes.

– En utilisant seulement la fréquence cardiaque, il est extrêmement compliqué d’évaluer une progression (ou inversement une baisse des performances) chez le cycliste.

 

 

Conseils et conclusions

La fréquence et la puissance ont toutes les deux des avantages et des limites. L’idéal est donc de les coupler à l’entraînement et en compétition, pour calibrer ses séances et pour approfondir l’analyse des données.

Et à ces deux outils vous pouvez également ajouter le ressenti de l’effort (RPE) pour être vraiment complet (et ça c’est gratuit !).

 

1 réaction à cet article

  1. Merci pour cet article très instructif et qui confirme ce que je ressens à l’entrainement. En cyclisme, lorsque je roule au avec une puissance (W) au seuil, mon cardio n’est pas forcément au seuil. Du coup j’ai tendance a privilégier la cardio pour cela.

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