Montagne et trail chez les jeunes : doivent-ils choisir ?

Le dimanche 26 juin se sont déroulés conjointement la Young Race Marathon dans le cadre du Marathon du Mont Blanc® et la Coupe du Monde de montagne cadets-cadettes en Italie suite aux Championnats de France de la spécialité à Arrens-Marsous le 12 juin.
Certainement le bon moment pour faire le point sur la participation et la motivation des jeunes sur ces épreuves.

Les cadettes et les cadets en confrontation internationale

Montagne et trail restent 2 mondes à part

Même si la dichotomie est moins marquée que chez nos voisins transalpins (https://www.lepape-info.com/actualite/actualite-running/actualite-trail/italie-la-montagne-avant-le-trail/ ), elle est tout de même présente chez nous.

C’est un peu comme si la course de montagne était une pratique de club alors que le trail demeurait une pratique libre, non nécessairement licenciée.

De plus, dans les faits, rares sont les clubs à disposer d’une section course de montagne et les mêmes spécialistes se retrouvent à batailler chaque année aux avant-postes.

 

Les clubs de Grenoble, Clermont-Ferrand ou encore les Esclops d’Azun en sont les meilleurs exemples. La conséquence est un niveau faible de participation des jeunes aux compétitions officielles.

 

Pour preuve, voici les chiffres de participation aux derniers nationaux de la spécialité :

Arrens-Marsous 2022 Classé(e)s Distance en km m+ / m-
Cadettes 23 5,5 360
Cadets 51 5,5 360
Juniors F 15 5,5 360
Juniors H 34 7,5 460

 

Hormis un beau peloton de cadets, il faut avouer que le reste paraît indigent, avec la sempiternelle problématique de la faible participation des juniors femmes, quelle que soit la discipline athlétique.

Pour autant, l’intérêt de ces épreuves pour les meilleurs est d’avoir accès à des compétitions internationales et de se confronter aux meilleurs européens de la spécialité. Et n’oublions pas que des athlètes se sont révélés dans d’autres disciplines de l’athlétisme via la course de montagne.

C’est le cas de Baptiste Fourmont, champion de France espoir de montagne et international de cross espoirs 2021. On remarque également les distances courtes chez les jeunes mais des dénivelés qui rendent ces courses très spécifiques.

A Saluzzo, dans le Piémont italien, nos jeunes français se sont confrontés à une dizaine de nationalités européennes, ainsi qu’aux Etats-Unis. Ils ont décroché l’argent et le bronze par équipes chez les filles et les garçons. Nul doute que ces confrontations en portant le maillot de l’équipe de France soient une grande source de motivation pour s’entraîner et progresser davantage dans les années à venir.

 

Cela étant, pour les jeunes, hormis les nationaux, rares sont les petits formats en montée sèche ou en montée-descente. Du côté des trails, l’offre est plus riche et diversifiée. De nombreuses courses sont ouvertes aux plus jeunes, même s’il existe des limites en termes de distances et de dénivelés.

Les grandes épreuves nationales comme la Maxi-race d’Annecy, le marathon du Mont Blanc ou encore l’UTMB® proposent des épreuves spécifiques.

Par exemple, dans le cadre du prestigieux MMB 2022, les cadets-cadettes ont pu s’aligner sur un 10 km et 280m d+ ; alors que les juniors et les espoirs ont un trail dédié : la Young Race Marathon qui propose un parcours de 15 km pour 810m d+ et 1160 d-.

Là, ils seront 120 à en découdre, tout en sachant que de nombreux espoirs ont pu disputer la veille le fameux cross du Mont Blanc (23 km et mêmes dénivelés que la Young Race). Sur ces courses, les jeunes doivent également disposer d’un matériel obligatoire (veste, hydratation, couverture de survie…) sous peine de pénalité ou de disqualification, ce qui les responsabilise dans la pratique de l’activité.

En espoirs hommes, Alric Petit du team Buff/HOKA, récent 11ème du France de montagne élites s’impose avec panache. Le premier junior Louis Felisaz termine 3ème à 3 min.

Chez les jeunes femmes, l’espoir Marie-Charlotte Iratzoquy des Esclops d’Azun remporte la Young Race devant la Junior Loanne Roussillon du Brooks Trail Project (1h53’26 vs 1h56’04).

 

TRAIL 11
Une arrivée de prestige pour les jeunes de la Young Race Marathon. Fred Bousseau©

 

Montagne ou trail, comment choisir ?

En fait, la bonne question est doit-on choisir ? On retrouve souvent les mêmes athlètes (et notamment les élites) sur les 2 tableaux, à l’instar d’Alric Petit. Mais puisqu’il s’agit de deux disciplines différentes (distances, dénivelés, et donc durées d’efforts), on y développe nécessairement des qualités différentes.

Ainsi, on ne peut que conseiller aux jeunes de passer par la case montagne pour y rencontrer davantage de compétitivité (départs rapides, montées sèches, descentes à intensité maximale, finish au couteau) et développer des habiletés physiologiques et mentales qui seront essentielles ailleurs, et notamment en cross et en trail.

On peut citer les exemples de Sylvain Cachard, Julien Rancon… qui représentent l’élite de la course de montagne et du trail court à long. Pour favoriser cette double pratique, il paraît essentiel de se rapprocher d’un club, d’une association ou d’un team susceptible de répondre à vos attentes de courses nature avec un entraîneur qui planifie votre saison et vous aide à programmer vos compétitions harmonieusement.

Et pour que les pelotons de coureurs de montagne s’épaississent, une action de la fédération au niveau de tous les clubs semble essentielle. C’est une discipline formatrice qui développe de belles compétences et ouvre de larges perspectives en termes de pratiques futures.

2 réactions à cet article

  1. Bonjour,
    Un remerciement pour votre article sur les jeunes championnes et champions qui ont représenté notre pays dans la discipline de la course de montagne.
    Cependant vous auriez pu mettre à l’honneur le club de l’athlétic Font Romeu avec 2 athlètes sélectionnés : lili beck et fourgassie louis… une grosse performance
    Cordialement

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