Les résultats de la Transgrancanaria(Canarie), le 7 et 8 mars 2015

The North Face Transgrancanaria: deux Français sur les podiums

Le Lituanien Gediminas Grinius (13h23) s’impose devant le Norvégien Didrik Hermansen (13h30) et le Français Antoine Guillon (13h39). Chez les féminines l’Espagnole Nuria Picas (15h53) a dominé la Française Caroline Chaverot (16h16) et la Chinoise Li Dong (17h15).

North Face Transgrancanaria 2015
Gediminas Grinius

Côté masculin, excepté Antoine Guillon, qui comptait par les favoris, le podium pourrait apparaître surprenant, car le vainqueur et son second figuraient au rang d’outsiders au sein du plateau très relevé, où l’on notait notamment la présence du Basque Iker Karrera, du Catalan Pao Bartolo, des Américains Joe Grant et Anton Krupicka, du Scandinave Sondre Amdahl et l’Australien Brendan Davies, 6h56 sur 100 km et 8e de la Western States l’an passé.

Or comme de coutume lors de ce périple de 120 km serpentant du Port de Agaete situé au nord de l’île à Maspalomeras et cumulant 8500 mètres en positif, à peine le départ donné vendredi à 23 heures, le rythme a semblé élevé.

Nombre de prétendants à la victoire n’ont pas résisté à la nuit. Pourtant, cette année en l’absence de pluie et de brume, la température n’est pas passée sous les zéros.

Néanmoins, la section technique avoisine les 80 km. Or l’attaquer sans discernement mène à de terribles défaillances, qui se manifestent lorsque les chemins deviennent carrossables avec de surcroît le retour du soleil.

Au lever du jour seuls Krupicka, Karrera, Guillon et une poignée de concurrents avaient survécu et demeuraient encore en mesure de l’emporter, car au-delà de la 8e place les écarts se révélaient incommensurables et avoisinaient l’heure.

Ensuite vers le 85e km, ce fut au tour d’Iker Karrera de renoncer : « A partir de la mi-course, j’ai souffert d’une douleur au diaphragme qui m’empêchait de respirer normalement. En plus, je ne me suis jamais senti en forme. A un moment, je ne pouvais plus avancer et j’ai dû arrêter. La chaleur m’a également plombé »

Puis, alors que l’on ne l’attendait pas à ce rang Grinius a pris la tête. Notamment au moment où un Chinois survolté et en surrégime a été contraint de s’arrêter pour dormir.

A partir de là, le Balte n’a plus lâché et terminé en solitaire. Bien qu’heureux cet homme de l’Est n’a pas réellement exprimé sa joie.

Pas encore réellement reconnu dans cet univers de l’outdoor, il dispose malgré tout de solides références : Une 3e position au Lavaredo Ultra Trail, une 5e à l’UTMB et la 4e à la Réunion, le tout en 2014.

Selon lui sa progression s’explique aisément : « Dans l’optique de cette épreuve, j’ai suivi des stages d’acclimatation ici. Ce qui permet aussi de reconnaître le parcours. Et cet hiver, je me suis entraîné plus en qualité et en moins en volume. Sortant d’une saison d’ultra, j’avais besoin de retrouver de la vitesse. D’ailleurs j’ai gagné, parce que j’ai fini fort. Je savais que les autres n’étaient pas loin. Donc, il a bien fallu les contenir »

En effet Didrik Hermansen ne pointe qu’à 7 minutes. Sélectionné à plusieurs reprises aux mondiaux des 100 Km, cet athlète s’adonne maintenant avec bonheur au trail. A ce propos, fin mai il représentera son pays à la Maxi Race. « Au début, j’étais loin. Les meilleures filles étaient à mes côtés. J’ai toujours respecté mon allure et à un moment, je me suis retrouvé 2e. Je pensais même être en mesure d’aller plus vite sur le secteur roulant, mais cela ne fonctionne pas comme ça. Jamais, je n’avais couru plus de 10 heures. Et là peu importe la nature du terrain. Sur la fin, la fatigue et la chaleur cumulée ce fut terrible. Je voudrais ajouter que deux stages ici d’une durée de 15 jours chacun m’ont apporté beaucoup »

Quant à Antoine Guillon, incarnation de la sagesse, à l’instar de son camarade viking il reconnaît : « D’abord, je tiens à préciser que c’était vraiment relevé et que j’ai vraiment tout donné. Toutefois au premier pointage, j’étais aux alentours de la 25e place. J’ai voulu faire preuve de prudence. Ce qui m’a permis d’accélérer sur la fin et de surmonter mon terrible coup de mou du 60e km. A un moment, j’étais redescendu au 7e rang. Je suis très satisfait de ma course. Je ne visais pas un podium au départ »

Picas seule au monde

Concernant les dames, il y a eu Nuria Picas et les autres. Toujours en tête, elle n’a jamais été inquiétée. D’une part ses adversaires potentielles telles l’Américaine Nikki Kimball et la Brésilienne Fernanda Maciel, hors de forme n’ont pas dépassé les 35 km. D’autre part la Catalane s’avère intouchable sur ce type de tracé chaotique.

Ceci ne signifie pas pour  autant que la facilité règne : « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, mais à partir du 56 km, je n’ai plus eu d’énergie. J’étais vidé et je ne ressentais plus de plaisir. Ce fut la guerre. Je me suis battu pour rejoindre l’arrivée »

Nonobstant toutes leurs souffrances, tous réfléchissent déjà au prochain rendez-vous.

Les résultats

  • Hommes
  1. Gediminas Grinius (Lituanie), 14h23mn37s
  2. Didrik Hermansen (Allemagne), 14h30mn07s
  3. Antoine Guillon (France), 14h39mn35s
  4. Sondre Amdahl (Norege), 15h06mn37s
  5. Cyril Cointre (France), 15h28mn22s
  6. Anton Krupicka (USA), 15h29mn49s
  7. Remi Queral Ibañez (Espagne),15h59mn11s
  8. Thevenin Freddy (France), 16h07mn06s
  9. Marco Zanchi (Italie), 16h25mn13s
  10. Piotr Hercog (Pologne), 16h30mn45s

Femmes

  1. Núria Picas (Espagne), 16h53mn27s
  2. Caroline Chaverot (France), 17h16mn48s
  3. Li Dong (Chine), 18h15mn55s
  4. Andrea Huser (Suisse), 18h37mn53s
  5. Manuela Vilaseca Vilaseca (Brésil), 18h42mn59s
  6. Ester Alves (Portugal), 19h11mn45s
  7. Lucinda Dos Santos Sousa (Portugal), 19h25mn46s
  8. Aliza Lapierre (USA), 19h58mn48s
  9. Raquel Rivero Delgado (Espagne), 20h24mn16s
  10. Silvia Ainhoa Trigueros Garrote (Espagne), 20h38mn18s

Les résultats complets de la Transgrancanaria 2015 

La galerie photos

 

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