Avec la décision récente de l’équipementier leader du milieu, SALOMON, d’organiser un championnat du monde de trail en étapes, ce ne sera ni plus ni moins que le sixième championnat mondial de la spécialité, ajoutant de la confusion dans l’organisation de la discipline, à moins que cette dernière compétition ne devienne la référence.

Salomon rentre en piste, ou plutôt en sentier

 

La période internationale de confinement a modifié le calendrier et annulé certaines épreuves de la Golden Trail World Series. Salomon a réagi en créant un championnat du monde de trail par étapes. L’événement prendra place aux Açores du 29 octobre au 1er novembre 2020, sur 4 jours consécutifs. Au total 126 km pour 6 200 m d+ et 4 900 m d-, et 100 000 € de primes, de quoi attirer l’élite mondiale de la spécialité.

Les 4 étapes seront les suivantes :

Etape 1 – 26 km, 1 069 m d+ et 1 098 m d-

Etape 2 – 32 km, 1 343 m d+ et 1 310 m d-

Etape 3 – 32 km, 2 363 m d+ et 1 137 m d-

Etape 4 – 36 km, 1 453 m d+ et 1 518 m d-

 

Chaque étape donnera lieu à un classement général, et à un classement des meilleurs sprinteurs, grimpeurs, descendeurs, avec  500 € à la clé pour les vainqueurs hommes et femmes. Bien entendu, ce programme ne se tiendra que si la crise du COVID 19 est derrière nous.

 

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Des championnats IAAF depuis 2009

 

Jusqu’à présent, quand on parlait de mondiaux de trail, on pensait plutôt à ceux organisés sous l’égide de l’IAAF, et dont les premiers essais (challenge mondial) avaient eu lieu en 2007, et 2009, avant de devenir officiellement championnat du monde en 2011 en Irlande. Ces championnats sont-ils plus légitimes que les autres ? Oui si on considère que le trail running fait partie des disciplines de l’athlétisme, et non si remarque que ce n’est pas le cas dans de nombreux pays, le trail pouvant avoir sa propre fédération ou étant parfois rattaché à une fédération de montagne. En parlant de montagne, la World Moutain Running Association (WRMA présidée par Jonathan Wyatt), l’IAU et l’ITRA, se sont accordés pour réorganiser les compétitions en couplant notamment la courte distance et la longue distance, et en proposant en un même lieu et à une même date les mondiaux de montagne et les mondiaux de trail. Cette année, seuls les mondiaux de montagne survivront et se dérouleront à Lanzarote aux Canaries les 14 et 15 novembre 2020.

Même si les mondiaux IAAF de trail ne réunissent pas toujours toute l’élite de la discipline, ils ont le mérite d’exister depuis plus de 10 ans. Notons que la France a toujours joué le jeu à fond chez les femmes comme chez les hommes.

 

 

Des mondiaux à la pelle

 

Salomon n’est pas le premier équipementier à organiser un « mondial » de trail. La société privée américaine Team Unlimited a mis sur pied dès 2007 une série de compétitions, les XTERRA Trail run series, qualificatives pour des championnats nationaux et mondiaux, sur 5, 10 et 21 km. Cette année, le mondial se tiendra à Hawaï le 6 décembre. Ce sera le XTERRA Trail Running Championships sur la distance de 21km, avec 3000 dollars aux vainqueurs H et F.

ADIDAS n’est pas en reste et organise également un Mondial de Trail qui aurait dû se tenir en Autriche en juin. Enfin, le circuit SPARTAN a mis sur pied son  championnat du monde de trail  par étapes, certaines épreuves faisant étonnamment partie Ultra-Trail World Tour.

Et quand on parle d’ultra-trail, on peut considérer que l’Ultra World Tour constitue une coupe du monde de l’ultra, basée sur des épreuves réunissant l’élite mondiale de la discipline. 

Et le skyrunning dans tout cela ?

 

Tout d’abord la fédération de skyrunning est rattachée à l’International Climbing and Mountaineering Federation et non à une fédération athlétique. Elle propose chaque année des mondiaux sur Kilomètre vertical, sur un format dit « Sky », et sur Ultra. Les mondiaux se tiendront en 2020 du 4 au 6 septembre en Espagne dans le cadre du Buff Epic Festival. 

 

Et oui, on ne rêve pas mais 6 compétitions prétendent décerner un titre de champion(ne) du monde de trail. L’arrivée de prize money importants, et la communication de grands groupes,  pourraient définitivement changer la donne dans un milieu qui peine à se structurer. A suivre…

 

2 réactions à cet article

  1. D’accord avec vous Pascal,

    Mais comme le rappelle le titre de votre article « Les mondes du trail »… le monde dont vous parlez concerne principalement l’élite. Et une immense partie de traileurs n’en fait pas partie.

    Concernant la multiplication des épreuves -mais aussi leur gigantisme avec une frénésie toujours plus grande de kilomètres et de dénivelé… avec la mode « je suis finisher » et qu’importe dans quel état j’ai fini la course… !!!

    Dawa Sherpa dénonçait cet effet « mode » et avait notamment répondu que désormais il se refuserait à faire des épreuves de plus de 100km… Car « pendant ce temps là avec la multiplication du kilométrage, du nombre d’épreuves sur le circuit, l’organisme trique » disait-il.

    C’est une leçon à méditer : il faut infiniment plus de temps -et de privations- pour préparer un ultra trail qu’un trail court ou long. Il faut également beaucoup plus de temps pour récupérer… -sans parler des blessures à répétition dont certaines deviennent chroniques-

    Combien de traileurs adeptes de cette « fuite en avant » ont craqué et sont sortis définitivement, non seulement du circuit de l’ulttra-trail, mais aussi de celui des petits trails tout court…

    Des petites courses de 10 à 40 km, lieux qui sont souvent source de convivialité et que l’on peut faire en plus grand nombre dans une saison sans se blesser (si on s’y prépare bien). Et l’enjeu de la compétition y est tout aussi excitant ! Après tout, le marathon n’est pas la compétition la plus prisée aux jeux olympiques comparativement aux courses courtes et notamment aux sprint… Pourquoi n’y aurait-il pas un regain d’intérêt pour les compétitions trails courts et long au détriment de l’ultra-trail ? Cette question mérite d’être posée

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  2. Petite faute de frappe :
    « pendant ce temps là avec la multiplication du kilométrage, du nombre d’épreuves sur le circuit, l’organisme trinque » (et non trique !) mais chacune, chacun aura corrigé…

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