Asthme et sports d’endurance, des précautions mais pas d’interdiction

Maladie très fréquente, l'asthme est handicapant pour un ou une sportive mais cela ne doit pas pour autant ne pas inciter les personnes touchées à s'élancer. Quelques conseils de notre médecin du sport.

asthme enfant

L’asthme est une atteinte inflammatoire le plus souvent chronique de l’appareil respiratoire. Il existe le plus souvent une prédisposition familiale et l’on retrouve la notion de phénomènes allergiques. Cette maladie évolue par poussées qui peuvent être déclenchées par différents types d’allergènes (pollen, poussières de maison, poil d’animaux, pollution atmosphérique, fumées de tous types, etc…).

Il existe aussi des asthmes d’effort qui vont être déclenchés par la pratique d’une activité physique et/ou sportive. Le nombre croissant « d’asthmatiques » chez les sportifs de « haut niveau » et la suspicion de conduites dopantes dues à la prise de certains médicaments ont conduit à mener des études qui ont pointées du doigt la possibilité d’une altération de l’appareil respiratoire dans les sports d’endurance pratiqués en plein air. Seraient en cause, entre autre, l’augmentation des échanges respiratoires provoquée par l’effort et la pollution de l’air respiré.

C’est une maladie très fréquente, plus ou moins invalidante selon la fréquence et l’importance des crises et l’efficacité des traitements, qui toucherait 10 % des enfants en âge scolaire et plus tard persisterait chez 5 à 6 % des adultes.

Il va se traduire par des quintes de toux, une gêne respiratoire et une sensation d’oppression thoracique. Ces signes s’accompagneront de sifflements respiratoires perçus à distance. La crise durera plus ou moins longtemps. Les crises répétées en l’absence de traitement pourront conduire à une insuffisance cardio-respiratoire chronique.

L’absence de prise en charge thérapeutique ou la non réponse aux traitements seraient responsables de 1 500 décès par an.

IL s’agit donc d’une pathologie qu’il conviendra de diagnostiquer le plus tôt possible, qui nécessitera un bilan, un suivi et une prise en charge thérapeutique par un spécialiste (pneumologue, allergologue).

La maladie asthmatique, prise en charge et suivie médicalement, ne représente pas une contre-indication à la pratique du cyclisme en loisir ou en compétition, même si l’on a vu que cette pratique ainsi que l’athlétisme et le ski de fond sont les activités les plus à risque du fait des conditions de pratique.

Ce que l’on va conseiller au cycliste asthmatique c’est de respecter les conseils d’échauffement, d’être toujours en possession d’un spray qui devra être utilisé avant en préventif, selon les conseils du médecin traitant, ou en cas de survenue d’une crise qui justifiera l’arrêt de tout effort. Il devra s’abstenir, plus que quiconque, de toute pratique sportive en cas d’épisode infectieux. Le port d’un masque protecteur s’il parait utopique peut être un facteur de protection utile contre l’air ambiant et la température extérieure (nocivité de l’air sec et froid).

La maladie asthmatique se traite par des bronchodilatateurs, la prise de corticoïdes associés à des anti-inflammatoires, un traitement de fond de la maladie, une éventuelle désensibilisation ou de la rééducation adaptée.

En ce qui concerne la réglementation « anti-dopage » la législation a évolué. Les déclarations d’usage thérapeutique n’existent plus. En ce qui concerne les produits utilisés pour l’asthme sont autorisés, à condition qu’ils le soient  à des doses thérapeutiques, le Salbutamol (Ventoline/ Airomir Autohaler), le Salmétérol (Sérétide, Sérévent), le formotérol(Foradil/Formoair/Flutiform/Formodual/Innovair/Symbicort) en inhalation. La présence d’une concentration de produits dans les urines supérieure à la normale thérapeutique sera considérée comme un résultat d’analyse anormal et pourra entrainer une procédure disciplinaire. En cas de contrôle vous devrez signaler au médecin préleveur que vous avez pris de tels médicaments. Si le résultat du contrôle s’avérait positif, vous devrez adresser un dossier médical complet justifiant la prise de ce type de médicaments.

La prise de Cortisone par voie orale, intramusculaire ou intraveineuse est interdite et ne répond à aucun justificatif thérapeutique sauf en cas d’urgence (crise aigüe ne répondant pas aux autres traitements) qui pourrait nécessiter un tel usage. Signalez toujours votre statut de sportif évoluant à un « haut »niveau au médecin, pharmacien ou autre intervenant de Santé qui pourrait être amené à vous prescrire des médicaments.

 

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