10 mythes VS 10 faits à connaître sur le mal de dos

Dans cet article et les infographies associées, l’objectif est de mettre à terre une croyance populaire consistant à diaboliser le mouvement dès lors qu’une douleur en bas du dos survient (ou lombalgie).
Pourquoi ? Car c’est précisément la posture inverse qu’il s’agirait d’adopter. Explications.

mal de dos

La lombalgie est la principale cause d’invalidité dans le monde et est souvent associée à des soins coûteux, inefficaces, parfois nuisibles.

Les croyances négatives à son égard ont la peau dure :

– elles sont statistiquement associées à des niveaux plus élevés de douleur, d’invalidité, d’absentéisme au travail, de prise de médicaments et de recours aux soins de santé.

– elles sont courantes chez les personnes souffrant ou non de lombalgie.

– elles sont renforcées par les médias, les groupes industriels et cliniciens intéressés.

 

Face à un tel constat, un groupe d’experts australiens a décidé de mettre en lumière 10 croyances courantes – et tout simplement improductives – sur la lombalgie et d’y opposer 10 faits importants.

 

10 CROYANCES IMPRODUCTIVES

Celles-ci sont courantes, imprégnées culturellement mais non défendues par les recherches scientifiques.

  • Mythe n°1 : La lombalgie est généralement une maladie grave
  • Mythe n°2 : La douleur deviendra persistante et s’aggravera avec l’avancée en âge
  • Mythe n°3 : Une lombalgie qui persiste est toujours liée à une lésion des tissus
  • Mythe n°4 : Des radios sont toujours nécessaires pour détecter la cause de la lombalgie
  • Mythe n°5 : La douleur à l’exercice est toujours un avertissement que la colonne vertébrale est touchée, et un signal pour arrêter ou modifier l’activité
  • Mythe n°6 : La lombalgie est causée par une mauvaise posture en position assise, debout et en soulevant des objets
  • Mythe n°7 : La lombalgie est causée par la faiblesse des muscles de la sangle abdominale
  • Mythe n°8 : Des charges appliquées régulièrement sur la colonne vertébrale entraînent une usure et des dommages
  • Mythe n°9 : Les pics de douleur sont le signe de lésions des tissus et imposent du repos
  • Mythe n°10 : Les traitements tels que les médicaments puissants, les injections et la chirurgie sont efficaces et nécessaires pour traiter la lombalgie

 

Comportements liés à ces croyances

Ces croyances peuvent conduire à des comportements inutiles, tels qu’éviter des postures normales (ex : s’asseoir accroupi), des mouvements (ex : fléchir la colonne vertébrale) et des activités utiles (ex : les activités physiques et sociales de la vie quotidienne et/ou du travail).

Des convictions négatives peuvent également conduire à des comportements préventifs inutiles, tels qu’économiser ses muscles ou adopter des mouvements lents et prudents.

Pire, elles peuvent amener une personne à opter pour des interventions biomédicales et/ou invasives pour tenter d’atténuer les symptômes (pharmacologie, thérapies passives, injections), de corriger les soi-disant « mauvaises » postures (ex : exercices posturaux) ou les tissus prétendument endommagés (ex : traitements à base de cellules souches, chirurgie).

 

Psychologie liée à ces croyances

Les croyances négatives sur ce type de douleur contribuent par ailleurs à un état d’esprit négatif, avec une sur-vigilance à la douleur, une peur de s’engager dans des activités utiles et des inquiétudes sur l’avenir.

Associés à un faible sentiment de compétence (ou « auto-efficacité ») et d’auto-gestion, ces facteurs peuvent alors nuire à la santé mentale de la personne : hausse du stress, de l’anxiété, de la dépression.

 

 

10 FAITS UTILES SUR LES DOULEURS DE BAS DU DOS

Dans la logique inverse à celle décrite ci-dessus, un état d’esprit positif vis-à-vis de la lombalgie est statistiquement associé à des niveaux moindres de douleur, de handicap et de recours aux soins de santé. En effet, une fois les pathologies graves exclues, la recherche montre que :

  • Fait n°1 : La lombalgie n’est pas une maladie grave mettant la vie en danger
  • Fait n°2 : La plupart des épisodes de douleur s’améliorent et ils ne s’aggravent pas avec l’âge
  • Fait n°3 : Un état d’esprit négatif, un comportement d’évitement basé sur la peur, des attentes négatives en matière de rétablissement et une mauvaise gestion de la douleur sont davantage liés à une douleur persistante que ne l’est une lésion des tissus
  • Fait n°4 : Les radios ne permettent pas de déterminer l’avenir d’un épisode actuel de douleur ou la probabilité d’un futur handicap
  • Fait n°5 : L’exercice et les mouvements progressifs, dans toutes les directions, sont sûrs et sains pour la colonne vertébrale
  • Fait n°6 : La posture de la colonne vertébrale en position assise, debout et lors des soulevés ne permet de prédire ni la lombalgie ni sa persistance dans le temps
  • Fait n°7 : Une sangle abdominale « fragile » ne provoque pas de lombalgie et certaines personnes atteintes de lombalgie ont même tendance à mettre ces muscles en sur-tension. S’il est bon de maintenir la force des muscles du tronc, il est également utile de les détendre lorsqu’ils ne sont pas sollicités
  • Fait n°8 : Charger et bouger la colonne vertébrale est sain et renforce la « résilience des tissus » lorsque ces actions sont progressives
  • Fait n°9 : Les poussées de douleur sont davantage liées à des changements d’activité, de stress et d’humeur qu’à de véritables dommages des tissus
  • Fait n°10 : Les soins efficaces contre la lombalgie sont relativement peu coûteux et sûrs. Cela comprend : un état d’esprit positif, la recherche d’une santé physique et mentale (ex : pratique d’une activité physique et sociale, habitudes de sommeil et poids corporel sains).

 

Mythes 1

Mythes 2

 

À partir de là, où aller ?

L’exploration des préoccupations, des craintes et des croyances sur la lombalgie offre une véritable occasion de discussion constructive : en motivant les personnes à s’engager avec confiance dans des postures variables, des mouvements, une charge graduelle, une activité physique, un mode de vie sain, un engagement social et professionnel, on peut créer un état d’esprit positif vis-à-vis de la douleur.

Pour l’équipe d’experts australienne, l’enjeu est donc des plus simples : « contribuer à réduire la détresse et à renforcer l’auto-efficacité des personnes pour qu’elles puissent mieux se gérer et prendre des décisions plus éclairées concernant leurs soins. »

 

 

Source : O’Sullivan, Caneiro, O’Sullivan et al. BJSM 2020

2 réactions à cet article

  1. Je suis en train de m’en sortir. Pas évident, j’ai rencontré un excellent kinésithérapeute, qui a ciblé mon problème avec l’aide de mon généraliste, et m’a bien dit que cela ne se réglera pas  » en cinq minutes  » . J’avais cette douleur à la fesse , au bas du dos et cette jambe qui « traîne » , « s’accroche » . Hormis la grosse crise , qui m’aurait fait partir pied nu le matin, je n’ai plus vécu ce phénomène, c’est ce « fil » , cette gêne dans l’arrière de ma cuisse gauche qui a été difficile a faire disparaître. C’est venu petit à petit, sans oublier le massage du dos que je peux me faire seul,ainsi que les mouvements que m’a conseillé mon kiné . Au tout début, je me massais l’arrière de la cuisse bien évidemment sans grand résultat. Mon généraliste et kiné avec quelques examens m’ont confirmé que cela venait de mon dos , d’une zone précise. J’ai ainsi vu mes massages sur cette zone faire un effet, le soulagement était là. Mais cela ne suffit pas , j’ai continué mes activités physiques avec leurs conseils bienveillants, plein de bon sens.
    C’est bien de ne plus ressentir cette gêne a l’arrière de ma cuisse qui m’a fait bizarre. Depuis tout ce temps que je la supportais.
    Bien du courage à toutes et tous qui en passent par là.
    Merci pour cet article dans lequel je retrouve la vision de mes praticiens.

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    • Bonjour,
      Même problème que vous depuis bientôt 1an.Comme vous cette douleur qui apparaît sur le trajet du nerf sciatique, de la fesse au pied. Comme vous je poursuis mes activités sportives sans avoir la chance d’avoir rencontré kiné ou médecin compétents…J’aimerais connaître le massage ou les exercices qu’on vous a indiqués. Merci.

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