Aliments ultra-transformés : Comment les reconnaître ? Quels risques ?

Que de transformations technologiques du potage de légumes fait « maison » au sachet de soupe lyophilisé! De gondole en gondole, les aliments ultra-transformés envahissent les rayons. Comment les reconnaître ? Présentent-ils des risques pour la santé ?

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Qu’est-ce qu’un aliment ultra-transformé ?

Selon la définition générale, un aliment ultra-transformé est un aliment reconfiguré. Il ne se présente plus sous sa forme brute d’origine. L’aliment a subi différents traitements mécaniques, chimiques,… en vue de «déstructurer» son enveloppe. L’aliment fractionné sert de base à de nouvelles recettes enrichies en sucre, sel et/ou matières grasses ou est recombiné à d’autres ingrédients isolés,… On a peine à retrouver son origine naturelle. De l’aliment, nous passons à des assemblages de composants créés de toutes pièces par l’Homme. Pour exemple, « simili-carnes » et steaks de soja supportent de multiples transformations avant d’arriver sur les rayonnages des magasins.

L’ajout d’additifs relooke le produit nouvellement créé. Une teinte un peu pâlotte… on lui redonne un coup d’éclat artificiel et de la couleur grâce aux recours de colorants. Un goût peu attractif… quelques grammes de sirop de glucose-fructose pour assurer l’envie d’en remanger. Et, pour ne rien arranger, ces aliments ultra-transformés sont souvent pauvres en minéraux et en vitamines bio-disponibles. Peu importe l’origine de l’aliment, végétale ou animale, fruits et légumes, produits laitiers ou légumineuses… Chacun peut y passer !

 

Il y a transformation et transformation

Le problème n’est pas la transformation de l’aliment mais plutôt son ultra transformation.

Les légumes cuisinés maison subissent une faible transformation, les légumes poêlés surgelés sont peu affectés par la dénaturation. Mais, la fabrication industrielle de légumes en croquettes ou en chips va beaucoup plus loin dans la transformation. Ces aliments sont-ils tous équivalents sur le plan de la santé? Bien sûr que non!

Si je reprends l’exemple précédent, le terme « légumes » est toujours présent mais le potentiel « santé » de la recette diffère totalement. L’alimentation ne doit pas être considérée comme une simple somme de lipides, glucides, vitamines synthétiques,… et de calories. 

Steak de soja  Source - Fotolia
Steak de soja
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Le tout est supérieur à la somme des parties. C’est l’effet cocktail. Les aliments peu transformés sont des entités complexes constituées de centaines de nutriments regroupés dans une matrice protectrice. Cet ensemble est la condition pour obtenir l’action synergique positive des nutriments. Leur délocalisation dans des  recombinaisons diverses diminue la qualité de la nourriture et peut conduire à des déficiences nutritionnelles. Trouvez vos vitamines dans les aliments peu transformés plutôt que de tenter de corriger les déséquilibres avec des produits enrichis ou des compléments alimentaires!

Les chiffres de l’OMS* montrent qu’une alimentation trop riche en énergie et excessive en aliments ultra-transformés fait le lit de bon nombre de pathologies comme le diabète 2, les maladies cardio-vasculaires,…

 

Pas le temps de s’activer derrière les fourneaux

Inutile de culpabiliser si vous consommez de temps en temps pizzas préparées, céréales petit déjeuner pour enfants ou crèmes dessert. Ces produits peuvent être utiles dans certaines situations de la vie courante. Dans notre vie moderne, il y a des jours où le temps manque pour cuisiner, il y a des jours où nous ne sommes pas disposés à « perdre » le temps des loisirs dans l’élaboration des repas.

Pour vous éviter de les retrouver dans les placards de votre cuisine, ne vous fiez pas au simple packaging mais prenez le temps de lire la liste des ingrédients qui ne doit pas s’avérer trop longue (pas plus de 5, c’est une moyenne).

Aussi souvent que possible, jouez la «carte» des aliments bruts et peu transformés. Vous pouvez faire le meilleur avec très peu en cuisine.

Et, le coût du panier diminue grandement ! 

 

« Halte aux aliments ultra transformés ! Mangeons vrai » du Docteur FARDET

Moubarac, J.-C., et al. (2014). « Processed and Ultra-processed Food Products: Consumption Trends in Canada from 1938 to 2011. » Canadian Journal of Dietetic Practice & Research 75(1) : 15-21

 

*Organisation mondiale de la Santé


Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport. http://www.nutritionniste-dieteticien.fr


 

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