Julien Rancon découvre les sentiers Réunionnais

En ce mois de Juillet 2015, Julien Rancon s'est rendu à la réunion, 16 ans après sa première visite. Il nous raconte son périple réalisé à l'occasion du Trail du Colorado auquel il participait et où il s'est imposé.

Julien Rancon à la Réunion juillet 2015

Réunion Trail Trip

Vendredi 10 juillet 2015, 8h. Me voilà, à St Denis de la Réunion. Cela fait près de 16 ans que je n’avais pas posé les pieds sur l’île intense, c’était lors d’un stage équipe de France pour mes premiers Championnats du monde de course en montagne. Une éternité !

Jérôme le speaker du Trail du Colorado est là pour m’accueillir avec son fils et son beau chapeau bariolé 😉
Direction la caserne de gendarmerie qui nous accueillera pour ce séjour pour rejoindre Landie et Martin, deux coureurs Sud-Africains arrivés la veille.
Les « Sud-Af » sont déjà dans l’ambiance et veulent aller sur le parcours avec Jérôme. Pour ma part, ce n’est pas l’envie qui manque, mais j’aurais bien fait une petite sieste ! Un voyage de nuit sans dormir beaucoup, cela laisse des traces. Je les laisse partir seul avec Jérôme pendant que je m’assoupi un peu (2h tout de même…) pour récupérer.

L’après-midi, nous faisons tous les quatre une petite balade vers le pic Adam dans la forêt luxuriante, avant de redescendre en ville pour une petite rencontre avec quelques journalistes et l’organisation. Une organisation aux petits soins et un accueil des plus chaleureux.
Les autres coureurs invités sont arrivés (Malgaches, Mauriciens, Mahorais….). On entre progressivement dans l’ambiance du Trail du Colorado et de l’océan Indien.

La famille Lacroix m’accueille ensuite chez elle pour un dîner typique et fort sympathique. On aurait pu discuter toute la nuit entre passionnés mais il faut quand même récupérer un peu avant la course de dimanche.

Samedi matin rando-course en reco sur les 5 premiers et 5 derniers kilomètres (en Aller-retour) en compagnie des invités de l’océan Indien et d’Eric Lacroix. On en profite pour manger quelques goyaviers, riches en antioxydants.

Retour à la voiture, pour redescendre en ville, mais problème technique sur la clio d’Eric, impossible de la démarrer. Heureusement un fin mécanicien métropolitain va remettre tout ça en ordre, lol.

Bref, la matinée est passée à une vitesse grand V.

On récupère les dossards en début d’après-midi puis les Malgaches et Mauriciens veulent aller faire un tour dans un magasin de grande distribution de sport, c’est un rituel parait-il quand ils viennent à la Réunion 😉

Ensuite René, membre de l’orga nous propose deux petite visites :
– la cascade de Bassin la Paix, où j’en profite pour tremper les jambes
– le point de vue de Takamaka
C’est pour nous mettre en appétit pour le reste du séjour 😉 et ça marche plutôt bien, il faut dire que les arguments sont bons ! On oublierait presque que demain il y a la course.

La Course

La course démarre à 7h, nous arrivons assez tôt dans le parc du Colorado, il y a déjà pas mal de monde, pourtant il fait encore nuit noire.
Quelques minutes d’échauffement pendant que le jour se lève puis c’est parti.
Il y a une petite boucle avant d’entamer le sentier jusqu’au kiosque d’Affouches. Cela part relativement vite, je discute un peu dans le peloton puis reviens sur la tête de course. Jeannick Boyer mène grand train. La première partie est globalement montante et cela me convient bien, sans le vouloir je creuse un petit écart mais je ne souhaite pas faire le trou tout de suite.
J’arrive donc tranquillement au premier ravitaillement. L’accueil des bénévoles est hyper sympa, aux petits soins une nouvelle fois. Je souhaite simplement remplir mon bidon  mais il y a un paramètre que je n’avais pas prévu ! Il me faut répondre à un journaliste radio en direct. Il est clair que le Trail running est très populaire à la Réunion, j’avais pu m’en rendre compte les jours précédents la course, mais là je suis tellement surpris que je ne dois pas être très loquace même si l’ambiance est très détendue. Jeannick arrive à son tour et ne s’arrête pas, je repars dans sa foulée.
On entame alors le fameux sentier des lataniers qui nous mène jusqu’à Dos d’Ane : 12km sur un petit sentier très étroit relativement plat mais sans cesse en virages, relances, trous,  bref ce n’est pas facile de courir vite. Joachim, le malgache revient sur nous comme une fusée. Nous poursuivons notre chemin tous les trois jusqu’à Dos d’Ane avec une extrême vigilance sans prendre de risques. On essaie de profiter de quelques points de vue sur la côte Ouest mais il faut rester bien concentré sur le sentier.
Mes compagnons me paraissent faciles, difficile de les tester sur cette partie car il n’est pas facile de faire la différence.
Arrivé à Dos d’Ane, la petite remontée avant le ravito me permet de me tester et de  les « tester » un peu, Jeannick décroche tout de suite et Joachim assez rapidement aussi, c’est plutôt rassurant !

Je prends le temps de me ravitailler, toujours dans une ambiance très sympathique. Joachim n’arrive pas encore, je me dis que finalement en peu de temps un bel écart s’est fait.

Je monte sans trop trainer sur la crête, là le paysage devient grandiose avec Mafate sur la droite, le sentier est moins technique, c’est l’occasion de profiter au maximum du paysage et de cette ambiance unique.

Je sais que si je gère bien cette ascension sur piton Bâtard, la fin de course devrait bien se dérouler.
Je me régale sur cette partie de la course, c’est du gros plaisir !
Seule une petite chute dans la descente sur le 3ème ravito (au même endroit que le premier) en voulant m’écarter pour croiser un randonneur me fait perdre quelques secondes mais sinon tout « roule ».

Deuxième petite interview de la radio au ravito, je suis confiant et pas surpris cette fois-ci même si je ne sais pas trop où sont mes poursuivants. Il ne me reste qu’à dérouler jusqu’à l’arrivée malgré 2 ou 3 coup de cul. Je connais ces 8 derniers kilomètres pour les avoir fait à l’aller.
Je peux savourer cette victoire devant Joachim et Jean-Louis qui remporte pour le coup le titre de Champion de la Réunion.
Pas mal de photos, d’interview et de sollicitations, pas de doute le trail est très populaire sur l’ile ! D’ailleurs dès que l’on est sur les entiers on croise sans cesse de coureurs/randonneurs.
Il faut dire que le Grand Raid y est pour beaucoup, il est dans toutes les têtes.

Riziki (Mayotte) termine 4ème puis arrivent Simon, Fabrice et le défilé de tous les coureurs dans cette ambiance festive.

Repas créole pour se requinquer puis on redescend à l’hôtel pour se reposer avant de se retrouver pour boire un coup sur le Barachois où se prépare le défilé du 14 juillet.
Repas très convivial entre les invités et  l’organisation le soir puis retour à l’hôtel. Le rideau se referme sur ce Trail du Colorado

Julien Rancon à la Réunion juillet 2015Réunion l’ile Intense

Quasiment tout le monde repart le lendemain, sauf les Sud-Af qui veulent aller au volcan le lendemain. De mon côté, je ne repars que jeudi matin, j’ai donc trois jours pour profiter de l’île.
Lundi matin, je dois rendre la voiture de prêt et récupérer une voiture de location pour le reste de mon séjour. Je les laisse donc partir avec Thomas.
Pour ma part, je décide de me rendre au Maido où je dois rejoindre Jean-René un ami réunionnais pour une petite balade dans Mafate. Entre temps petit coup de fil de Jérôme un ami commun qui se joint à nous. Le temps de monter au Maido et c’est parti pour environ  4h de rando-course : La brèche, Roche plate, Le Bronchard …. on en prend plein les yeux dans ce magnifique cirque de Mafate. Cela donne envie de déjà y revenir avec plus de temps devant soi.

On prend le temps de se ravitailler un peu puis retour à St Denis avant de nouvelles escapades.

Le lendemain, direction Cilaos pour essayer de faire le Piton des Neiges, toit de la Réunion au-delà des 3000m d’altitude.
Je pars très tôt pour arriver au lever du jour au départ du sentier du bloc. Le temps n’est vraiment pas terrible sur le sommet, je tergiverse un peu, mange un bout, revérifie la météo et décide de monter malgré tout. Sur la partie sommitale, les gens qui ont dormi au refuge redescendent, il bruine et tout le monde a froid. Mais par chance le temps se découvre un peu, il y a quelques passages d’éclaircies, le soleil apparait, le sommet est dégagé. Les nuages qui jouent avec le relief donnent un beau spectacle. Cilaos, Salazie, les cirques sont à nos pieds, le grand Benare, la côte Ouest, dommage que le volcan et la côte Est soient bouchés mais cela ne m’empêche pas d’en prendre plein les yeux et de me donner des dizaines et des dizaines d’idées de balades.
Redescente sur le village de Cilaos et petite nuit tranquille dans le village.

Mercredi matin, dernier jour de visite, direction le Sud pour le Volcan.
Julien Rancon à la Réunion juillet 2015La route est plus longue que je ne l’avais imaginé, entre la sortie escarpée du cirque de Mafate et la montée sur le volcan, me voilà en fin de matinée au pas de Bellecombe pour approcher le cratère.
Durant cette montée, on change complètement de décor, de la plaine de Cafres à la plaine des sables l’univers volcanique se dessine progressivement pour devenir finalement presque lunaire.
Mon temps est limité car je dois rendre visite à des amis et rejoindre Raymond Fontaine à Petite-île pour un petit entrainement en commun avant d’aller dîner.
Je fais donc une espèce de rando-course sur la lave durcie et la roche volcanique jusqu’au cratère Dolomieu et j’ai bien fait de pas trop trainer en route car le brouillard arrive seulement 5 minutes après moi sur le cratère.
On se croirait dans un autre monde à courir sur cette roche et cette ambiance volcanique.

Je redescends à Petite-île boire un coup chez Gilles et Flo et je suis juste à l’heure pour l’entrainement du COS Petite-île où m’attend mon ami Raymond Fontaine. Quel plaisir de le revoir dans son cadre de vie après toutes ces escapades à travers le monde pour les championnats de course en montagne.
On partage un petit entrainement bien sympathique avec quelques membres du club et on termine la soirée avec Samuel et Alexandre pour un dernier dîner sur l’île, car jeudi matin il est déjà l’heure de rentrer en métropole.

Cette fois je ne pense pas attendre 16 ans avant de revenir car ces quelques jours ne peuvent que mettre en appétit pour une séjour plus long !!

 

 

La galerie Photo du périple de Julien Rançon à la Réunion

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