Environ 10 000 kilomètres sur un home trainer en 23 jours, le nouveau défi du « doux dingue » Pascal Pich

Pascal Pich adore les défis de taille et cela ne date pas d'hier. Cet ultra-triathlète français qui vient de fêter ses 57 ans fut notamment champion du monde d'ultra-triathlon en 2000 sur déca-triathlon.
Actuellement au Fort de Nogent à Fontenay-sous-Bois (Val de Marne) qui héberge la Légion étrangère, Pascal Pich réserviste pour la Légion s'est lancé depuis le 7 avril comme nouveau challenge de rouler environ 10 000 km sur un home trainer et récolter des dons pour l'association OPPH (Ondes positives pour l’hyperinsulinisme).
Objectif : rallier virtuellement d'ici au 30 avril Paris au village mexicain de Camerone, théâtre d’une bataille où 63 légionnaires français ont résisté à une armée mexicaine de plus de 2 000 hommes, le 30 avril 1863 et qui a contribué à la légende de la Légion étrangère.

Lepape-info : Pascal, comment avez-vous entamé votre défi ?   

Pascal Pich : C’est super bien parti lors des 3 premiers jours. 4ème jour je prends 1 kg, idem le lendemain et 1,3 kg en plus le 6ème jour, on se posait des questions, on s’est demandé ce qu’il se passait. Verdict : rétention d’eau et que faire ? On a trouvé la solution et tout va de nouveau pour le mieux.

 

Lepape-info : Combien de kilomètres par jour ? 

P.P : Les jours où cela allait bien je faisais environ 550 km, les jours plus compliqués 400-420 km. Au départ le défi devait se faire en 36 jours vu la distance de 18 000 km (moyenne de 500 km par jour). Avec la précipitation, les détails logistiques et respecter la date d’arrivée fixée au 30 avril pour être en phase avec la symbolique de la bataille de Camerone on a réduit le défi à 23 jours (7 au 30 avril). Il va falloir raccourcir le parcours, sur la distance initialement prévue entre Paris et Camerone (en partant vers la Russie) il y’a la mer de Béring on va jouer là-dessus en se disant qu’on la traverse un peu plus en amont pour qu’on arrive bien à Camerone le 30 avril pour la symbolique (sourire).

 

Lepape-info : Comment en êtes-vous arrivé à vous lancer ce défi ? 

P.P : J’aime les défis et avec la COVID-19 on ne peut rien faire. Mon objectif était de réaliser 100 triathlons Ironman dans l’année et avec la pandémie je suis bloqué depuis l’année dernière et il faut que je reste en forme. Pour rester en forme il faut être motivé et je le suis uniquement quand j’ai un challenge à relever. La Légion fête Camerone, je me suis dit : « Allez on va à Camerone virtuellement ».

 

Lepape-info : Quelle est votre source de motivation? 

P.P : Mon moteur c’est la préparation parce que c’est important, l’autre motivation c’est de défendre une association ou faire rayonner la Légion pour qui je suis réserviste. Pour ce défi les deux aspects sont présents avec le soutien auprès de l’association OPPH (Ondes positives pour l’hyperinsulinisme). Les ingrédients sont réunis pour le défi. Cette maladie touche 1 enfant sur 50 000, l’association a peu d’aide, avant le départ on espérait récolter 1 800 euros là nous en sommes déjà à 1 450 euros donc il est fort possible que l’on dépasse l’objectif escompté au début.

 

Lepape-info : Le temps ne vous paraît pas trop long ? 

P.P : Je pédale du matin 6 heures jusqu’au soir 23h. C’est très long et on a chance d’être soutenu par beaucoup de VIP qui viennent (le chanteur Vianney, Michel Drucker, Philippe Candeloro…), on fait le show il y’a des interviews décalés avec eux lors du journal quotidien animé en live vidéo sur la page Facebook à la mi-journée. On est en direct sur Facebook du matin au soir, toutes les 2h on fait un point information et le temps ainsi passe plus vite, cela me permet de me vider la tête et d’évacuer la monotonie de rouler du matin au soir.

 

Lepape-info : Vous êtes installé avec le home trainer, le lit de camp et tout ce qu’il faut 

P.P : Cela fait 30 ans que je fais des défis à travers le monde et je sais ce qu’il faut faire ou pas. L’INSEP mène une étude sur le sommeil et la récupération qui servira aux futur(e)s athlètes olympiques. Du coup j’ai un lit à côté du home trainer, une douche à deux pas. Je descends du vélo, je vais à la douche, je me couche, je mets les appareils qui vont servir à la recherche, je dors et 5h après je suis debout le lendemain matin et on recommence.

 

Lepape-info : Quel est le message que vous voulez faire passer à travers ce défi et ceux que vous avez réalisé depuis des années ? 

P.P : J’ai 57 ans je n’ai pas vu un toubib depuis 20 ans, faites du sport pour rester en bonne santé. On l’entend de plus en plus mais les gens n’ont pas l’air de se rendre compte à quel point c’est important de faire du sport. Pas besoin d’en faire 17h par jour, restez en bonne santé et vous verrez que vous ne prendrez plus de médicaments, vous n’irez plus voir le médecin, vous serez bien dans votre peau et puis faire du sport cela rend sympa.

 

Lien de la cagnotte pour aider les enfants malades #OPPH https://paypal.me/pools/c/8ytVy007CV

Pour suivre Pascal Pich en direct :  https://www.facebook.com/pascalpichtriathlete

 

 

Pascal Pich est bien installé et encadré tout au long de son défi de 23 jours. Comme il l’a expliqué son lit, sa douche, son ravitaillement sont à portée de main de son home trainer. Les précisions d’Alain Roux son ami depuis 32 ans qui veille sur lui quotidiennement pendant ce défi :

« Le centre du sommeil de l’INSEP fait une étude à l’occasion du défi de Pascal. Il a une montre connectée, un casque qu’il met sur la tête toute la nuit, des aimants de part et d’autre du matelas, dans sa couette pour avoir sa température. Chez le sportif le plus important en terme de récupération c’est le sommeil. Il utilise aussi un bracelet d’acupression comme un point d’acupuncture (Dispositif Anti Douleur par Acupression fabriqué par la société Easy DaDa) qu’il met à la base du tendon d’Achille pour mieux récupérer la nuit. Il le met à chaque fois au début de ses défis. Il a un grand oreiller sur lequel il y’a aussi un aimant qui permet d’analyser les phases de son sommeil profond. Toute son alimentation, jusqu’au moindre carré de chocolat, est notée pas scientifiquement dans le sens où l’on ne pèse pas son alimentation. Dans la journée, il mange régulièrement quelques fruits secs, des amandes, des noix de cajou. Quand il ressent un besoin de sucres, il a une salade de fruits citronnée avec bananes, pommes, kiwis, mandarines que je lui prépare. En dehors de cela il a un plat chaud régulier autour de 11h-11h30 et un autre vers 18h. Il mange de la dinde, du poulet, du rôti, du jambon cru, de la brandade de morue qu’il aime bien. Parfois il peut avoir des envies un peu comme une femme enceinte, il peut avoir envie d’un couscous, de fraises, de framboises, on fait en sorte que cela lui fasse du bien moralement. Manger c’est quasiment son seul plaisir en dehors de ceux et celles qui viennent lui rendre visite pour le soutenir sans oublier les encouragements des réseaux sociaux. »

 

 

Lepape-info : Quel défi de taille pour Pascal Pich ! 

Alain Roux : Pascal se lance tout le temps des défis un peu hors-norme. Les 18 000 km de Paris à Camerone c’était le projet initial, toute la communication avait été lancée ainsi. Avec les contraintes matérielles, opérationnelles et administratives notamment vis-à-vis de la Légion étrangère, le défi a démarré plus tard que prévu le 7 avril. il ne restait plus que 23 jours et donc pour faire les 18 000 km escomptés il fallait rouler environ 830 km par jour et lui était plutôt parti sur maximum 500 km par jour. L’idée est qu’il fasse environ 9800 kilomètres qui est en fait la distance la plus directe sur une carte entre Paris et Camerone.

 

Lepape-info : Vous êtes à ses côtés au quotiden (logistique, intendance, communication…)

A.R : Je suis un peu sa nounou en quelque sorte. Je prépare ses salades de fruits, je fais ses courses, je suis là pour noter ses faits et gestes, supporter ses sauts d’humeur. C’est un être humain, il a des aléas mécaniques par exemple il a cassé l’axe de sa roue il a fait sa commande sur internet avec un fournisseur italien et je suis là pour l’aider matériellement. Pour ce qui est de la médiatisation du défi, je ne suis pas son agent, je suis son ami de 32 ans qui du jour au lendemain a décidé de venir l’aider sur ce défi. Il fait cela pour le rayonnement de la Légion étrangère et soutenir l’association OPPH. Pascal est quelqu’un qui a un grand cœur et il se lance des défis toujours pour une bonne cause. Son premier défi était les 3×10 h pour le Téléthon de 1990. Depuis il a été 5 fois champion du monde, il est  dans son 15ème record du monde, c’est un personnage hors-norme, il a sacrifié sa vie pour se lancer des défis assez dingues. Personne n’y croit, il est en direct, il pédale de 6h à 23h devant une caméra, il y’a tout ce qu’il faut pour qu’il puisse s’alimenter. La Légion lui fournit 2 repas chauds par jour et comme il dit avec son langage fleuri : « Roule ma poule, on verra bien ce qu’il se passe ! »  À chaque fois qu’il s’est lancé un défi même lors de ses 13 Ironman à la suite (50 km de natation, 2 350 km à vélo et 525 km à pied) il est allé jusqu’au bout avec les jambes en bois mais il l’a fait. C’est un doux dingue mais on l’aime comme cela Pascal.

 

 

1 réaction à cet article

  1. complètement fou, chapeau ! Pendant le confinement, il y a même plusieurs triathlètes qui ont fait un ironman sur place, avec home trainer et perche de nage. Il faut quand même une sacré volonté pour souffrir comme ça en intérieur, sans paysage, sans adversaires … !

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