Trail : Juliette Benedicto, un appétit sans fin

Elle a un cabinet de diététicienne libérale, deux enfants pleins de vitalité et un conjoint aussi sportif qu’elle. Rencontre avec Juliette Benedicto, ancienne triathlète, qui devrait fêter ses 29 ans en endossant le maillot de l’équipe de France sur les championnats du monde de trail 2015.

Des parents triathlètes. Des débuts dans l’athlétisme à six ans. Une « cuisine équilibrée » dès son enfance. Quoi de plus logique que cette petite fille qui a « toujours aimé courir » soit aujourd’hui une jolie maman, diététicienne, et sélectionnée en équipe de France de trail après une belle carrière en triathlon ? Juliette Benedicto fêtera ses 29 ans le 1er juin, deux jours après les championnats du monde de trail 2015 à Annecy-le-Vieux. Pas encore le pied dans la trentaine et déjà tant de choses à raconter.

Pourquoi ? Parce que c’est le genre de femme à mener plusieurs choses de front. Pendant longtemps, de solides séances de vélo, de course à pied, et de natation. « Mais nager, c’est toujours ce que j’ai le moins aimé, j’ai toujours été nulle, en tout cas pas d’un niveau international », lâche-t-elle sans concession. Une faiblesse qui ne l’a pas empêchée de devenir, entre autres, championne du monde junior de triathlon sprint en 2004. Et de rester au pôle France de Montpellier pendant deux ans.

Energivore et chronophage ? Assurément. Mais en parallèle, Juliette Benedicto a décroché une licence de maths… avant de se demander « quoi faire avec ? ». Alors, comme elle « parlait souvent de diététique » dans le cadre de son activité et « lisait pas mal de bouquins » sur la question, elle s’est lancée dans des études dans ce domaine. A distance, pendant deux ans. Tout cela en se familiarisant avec son nouveau statut de maman, après la naissance de son fils Clément en 2007. « Il était dans le transat et je lisais mes cours en même temps ». Une polyvalence payante : diplôme validé en 2010 et une embauche directe.

Mais Juliette Benedicto et son conjoint Julien rencontré sur un triathlon – ça ne s’invente pas ! –, sont du genre à passer tous leurs week-ends à la montagne. Alors, la vie méditerranéenne à Montpellier avait beau être confortable, ils ont logiquement posé leurs valises en Haute Savoie depuis 2012. De la petite terrasse ensoleillée de Cluses où elle déguste sa galette complète et sa crêpe beurre/sucre avant sa séance de côtes de l’après-midi, elle pointe le doigt : « J’habite là-haut, dans la montagne. L’adaptation ? Nickel ! Le calme, la gentillesse des habitants… Et puis, on s’entraîne en sortant de la maison ».

Juliette BenedictoVoilà qui l’a amenée au trail. « Naturellement, on s’est mis à courir dans la montagne », explique Juliette Benedicto. Trois ans après avoir pris son premier dossard sur le trail du Gypaète en 2012, la voilà donc en équipe nationale, forte de sa deuxième place (première Française) sur la Grande Course des Templiers 2014.

Entre-temps ? Elle s’est installée en tant que diététicienne libérale à son domicile de Mont-Saxonnex. Elle qui rigole sans problème de ses « nombreux péchés mignons comme le chocolat et le fromage » et tente d’expliquer à ses patients les principes d’une alimentation saine et équilibrée. Où les « compléments alimentaires » n’ont pas d’intérêt si l’on « mange n’importe comment ».  Où l’on s’en remet à des produits simples plutôt qu’à des pseudos recettes miracles. D’ailleurs, elle s’amuse : « Je me disais l’autre jour que si un champion disait qu’il réussit parce qu’il mange dix bananes par jour, beaucoup se mettraient à faire comme lui ».

Elle a monté son site Internet pendant qu’elle était enceinte de sa fille Elise, née en 2013. Elle a donné ses premières consultations enceinte. Avec deux enfants, l’emploi du temps est millimétré. Juliette et son kiné/entraîneur de conjoint se « relaient » pour s’occuper des enfants pendant que l’un d’eux s’entraîne. Au mois de mai, la petite famille s’envolera d’abord pour la Transvulcania pour soutenir papa, puis effectuera le court déplacement vers la Maxi-Race d’Annecy, cette fois pour applaudir maman. A condition que la vilaine douleur aux ischios qui gêne Juliette Benedicto depuis sa reprise probablement trop rapide en mars (après une fracture de fatigue), lui laisse la possibilité de s’exprimer. Et d’honorer cette sélection qui « ne se refuse pas ». Elle a tiré les leçons de son abandon sur la Maxi-Race un an plus tôt. La faute surement à un « manque d’entrainement et de kilomètres. Du coup, pour préparer les Templiers, j’ai fait beaucoup moins de courses, mais je me suis beaucoup entraînée. C’est ce qu’il faudra faire pour les Mondiaux ». Cet hiver, elle a fait du ski de rando. Du vélo. Parce qu’elle était blessée, mais aussi parce qu’elle a le sport dans le sang. Comme leur petite Elise, montée sur ses premiers skis à un an et demi, dans la droite lignée de son grand frère que maman n’arrive « déjà plus à suivre en ski ». « Les week-ends où il fait beau, c’est interdit de rester à la maison », sourit Juliette Benedicto. « D’ailleurs, c’est rare que l’on reste dans le canapé ». On l’aurait deviné.

Juliette Benedicto en bref

Née le 1er juin 1986 à Neuilly-sur-Marne (93)
Club : Entente Athletique de l’Arve
Membre du Team Salomon

Palmarès principal en trail

Vainqueur du Trail du Ventoux 2014
Vainqueur du Trail du Larzac 2013
Vainqueur du 37 km de la Montagn’Hard 2012

Palmarès principal en triathlon

Vice-championne de France longue distance en 2011
Championne du monde junior (sprint) en 2004
Championne de France junior (sprint) en 2004 et 2005
Championne de France cadette (sprint) en 2003
Championne d’Europe (sprint) par équipe en 2002

1 réaction à cet article

  1. J’apercevais Juliette il y a 8 ou 9 ans quand je faisais de la piste à Clermont. Elle m’a donné envie de faire du triathlon. Plus tard, je l’ai croisée enceinte et j’ai été étonnée de voir cette si jeune femme mettre sa carrière et ses études « en l’air ».
    Je l’ai suivie de loin par la suite : en fait cette jeune femme est surdouée, pas étonnant qu’elle réussisse toute ce qu’elle fait. Elle a également une énergie sans pareil.
    Bravo.

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