Les résultats de la Wings for life (Hennebont, 56), le 4 mai 2014

617 coureurs en France, 35 397 dans le monde. Nathalie Vasseur et Thibault Baronian s'imposent en parcourant respectivement 51,26 km et 59,350 km.

Wings for life 2014
Nathalie Vasseur et Thibault Baronian, vainqueurs de l'édition française de Wings for life

Un concept inédit et une belle réussite pour la première édition de la Wings for life. Une aventure toute particulière pour une bonne cause : la recherche sur les lésions de la moelle épinière.

Sur la ligne de départ en ce dimanche 4 mai 2014, à Hennebont à quelques kilomètres de Lorient, l’ambiance est décontractée. Personne ne sait vraiment ni combien de temps il va courir, ni même sur combien de kilomètres. Pourquoi ? Parce ce que ce n’est pas eux qui vont rejoindre la ligne d’arrivée mais la ligne d’arrivée qui va fondre sur eux sous la forme d’une voiture qui va leur signifier que leur effort est terminé. La règle est simple, 30 mn après le départ, la voiture « catcher »  s’élance à 15 km/h puis augmente sa vitesse toutes les demi-heures.

La bonne stratégie ? Partir vite et tenir ? Prendre une allure et ne plus en bouger ? Partir lentement et accélérer ? Personne ne sait, c’est une première, alors beaucoup optent pour la plus simple : prendre une allure régulière et attendre d’être doublé.

L’événement a fédéré : il y a du beau monde au rendez-vous . Gérard Houiller, ancien sélectionneur de l’équipe de France de football est là pour encourager les coureurs, Luc Alphand salue les hommes et femmes qui figurent parmi les favoris en leur disant « Je viens vous souhaiter bon courage et vous faire la bise car je ne vous reverrai plus. » Il fera au final 22,08 km. Cyril Despres, multiple vainqueur du Paris-Dakar en moto n’a pas non plus manqué de prendre le départ et parcouru 29,04 km.

Si côté coureur, on est plutôt décontracté, côté organisation on se tend de plus en plus alors que midi arrive. Tout est au cordeau, rien ne doit dépasser car toutes les courses doivent s’élancer ensemble avec une retransmission en direct sur internet et à la télévision, le tout pour les épreuves du monde entier. De fait, les coureurs doivent tous être rentrés dans les sas 30 mn avant le départ et ne plus en sortir. Pour les faire patienter et leur permettre de s’échauffer, un coach assure l’ambiance et contribue largement à la bonne humeur.

Courir pour une causeWings for life 2014
« Je suis venu me faire plaisir. Je cours deux à trois fois par semaine et le seul dossard que j’avais déjà pris avant aujourd’hui était une course organisée par le CE de mon entreprise, » explique Clément Saint Georges, 24 ans venu de Saint-Nazaire. « C’est une superbe organisation avec une super ambiance. J’avais décidé de partir à mon rythme en espérant faire 30 km. Je me suis fait « catcher » par la voiture après 32,5 km. Lorsque la voiture est arrivée sur moi, il y avait des vélos qui m’ont avertis. J’ai bien tenté de sprinter mais j’ai à peine tenu 100 m ! Quand elle est là, elle fond sur vous. »

La cause a permis à beaucoup de se dépasser. « Courir pour ceux qui ne peuvent plus le faire » était le slogan de la Wings for life, et les participants ont essayé de l’appliquer aux pieds de la lettre. Pompier professionnel à Rennes, Rachel Le Guillou court au moins une fois par semaine mais n’avait jamais fait plus de 14 km avant de s’élancer depuis Hennebont. « Tout m’a séduit. Le principe de la course, le fait de savoir que l’épreuve se déroulait partout dans le monde en même temps et surtout la cause… Hier, j’étais au stade de France pour la finale de la Coupe de France entre les Bretons, en supportrice, on est rentré à deux heures du matin, mais ce matin ça allait. J’ai tenu 20 km. Au début, j’étais avec Luc Alphand mais je n’ai pas pu suivre son rythme. Il y avait un public incroyable qui n’était pas avare en encouragements, tout était parfait. J’ai bien sprinté sur la fin mais cela ne servait pas à grand-chose. Vraiment cette voiture qui arrive sur vous c’est top et puis le fait que ça se déroule à Hennebont était un plus ! Je trouve ça encore mieux car il n’y a pas que dans les grands villes que l’on court ! »

Le principe a séduit tout autant qu’un tracé permettant d’allier la ville à la campagne avec 100 km répartis entre 40 km de bitume et 60 km sur les bords du chemin de halage du Blavet. Un parcours guère simple et pas toujours plat puisqu’il comportait plus de 400 m de dénivelé positif sur la totalité des 100 km. Des difficultés, situées surtout dans la première partie. « Ce n’est pas un mur mais deux que nous avons pris aux 31e et au 34e km avec deux côtes bien difficiles, » commente en souriant Christine. « Mais c’était très chouette. Je suis une ancienne coureuse sur route avec un record sur marathon en 3h12 mais sans jamais avoir fait de préparations spécifiques. Maintenant que je suis en trail, je n’ai pas souvent l’occasion de faire des sorties aussi longues sur route. J’ai connu quelques baisses de régime mais il suffisait de se rappeler pourquoi on était là pour retrouver un peu d’énergie. J’ai réussi à faire 40,5 km, » conclut Christine Tarbis, deuxième féminine de la course française.

50 km : plus que deux hommes et une femme en courseWings for life 2014
En course, au fil des heures, il reste de moins de moins de monde. Sur le sentier du hallage, les trois derniers sont Nathalie Vasseur, David Pasquio et Thibault Baronian. Dernière femme en course, la Brestoise figure alors parmi les trois premières féminines au monde. « J’ai halluciné, elle est vraiment impressionnante, » commente Myriam Nicole, championne de VTT en descente qui a accompagné la première féminine sur toute la course. « Elle n’était pas essoufflée, et on a discuté tout le temps. Elle a une pêche ! C’est fou. « A 49 ans, il est vrai que la coureuse du team Lepape/lepape-info, qui a bouclé son marathon de Rotterdam il y a trois petites semaines en 2h46, a impressionné par sa fraîcheur. Pensant partir pour » 2h 2h30 de course« , elle a parcouru la plus grande distance qu’elle n’ait jamais faite à l’entraînement ou en compétition. « Je n’ai jamais couru aussi longtemps non plus ! 3h40 et 51,250 km, j’avoue que je ne pensais pas mais je suis partie sur une bonne allure. Je voulais débuter à 4mn30 au kilo mais au final, j’étais à 4mn15 tout du long pratiquement. Il faisait beau, le parcours était vraiment sympa et je me suis prise au jeu. Lorsque je suis arrivée au marathon, je me suis dit « allez jusqu’au 45 », puis au 45 hé bien…. « allez va jusqu’à 50″ ! Mais je peux vous assurer que lorsque la voiture est arrivée, je n’ai pas sprinté, j’avais même hâte. » Elle termine 3e au scratch France et deuxième mondiale derrière une jeune Norvégienne de 18 ans qui a parcouru 54,79 km.

Après 3h40, il ne reste donc plus que David Pasquio et Thibaut Baronian. Depuis quelques kilomètres David Pasquio est perclus de crampes après avoir pris la tête autour du 44e km. Chez les hommes, la hiérarchie a ainsi été difficile à se faire avec Thibault Baronian tout d’abord en tête puis David Pasquio avant que l’ordre s’inverse définitivement. « En fait, le but était de rester le plus longtemps possible autour de 15 km/h. Il y a eu quelques jeunes qui ont pris la tête mais qui n’ont pas tenu. Je suis resté à mon rythme et je suis passé devant mais après le 50e mes muscles n’en pouvaient plus, j’alternais course et marche pour lutter contre les crampes mais c’était peine perdue. Thibault est revenu au train », raconte David Pasquio. « J’ai tout donné je crois, je n’en pouvais plus et j’avais faim. Il n’était pas facile de savoir combien de ravitos il fallait emporter. Au final, il ne fallait pas s’énerver et attendre le sentier de hallage mais ce n’était pas simple, car en course on se demandait tout le temps s’il fallait laisser partir ou pas ? Je suis resté à mon allure en attendant de voir ce qui allait se passer, ce fut la bonne stratégie. Ensuite, je peux vous dire que lorsque la voiture arrive sur vous à 20 km/h, ça va très vite. C’était sympa, c’est ma première course sur route et je suis plutôt satisfait avec 4h04 mn de course et 59,350 km. Pour info, j’ai 360 m de dénivelé à ma montre ! »

Alors que les champions du jour parlent et reparlent du concept, Luc Alphand passe et crie haut et fort : « Vraiment je suis bluffé, vraiment blufflé. C’est vraiment super ce que vous avez fait. »

Une phrase évoquant les performances des deux vainqueurs mais qui résume parfaitement cette journée si particulière du côté de Hennebont. Rendez-vous le 3 mai 2015. Nathalie Vasseur et Thibault Baronian ont gagné la possibilité d’aller défendre leur titre dans le pays de leur choix.

Les résultats

  • France 

Hommes
1. Thibault Baronian, 59,35 km
2. David Pasquio, 56,68 km
3. Christophe Nicolas, 50,03 km
4. Damien Arlot, 47,47 km
5. Diboan Bleogat, 46,06 km
6. David Le Broch, 45,31 km
7. David Vega, 44,29 km
8. Najim Chilhi, 44,26 km
9. Ange Le Bras, 42,81 km
10.François Mahe, 40,23 km

Femmes
1. Nathalie Vasseur, 51,26 km
2. Christine Tarbis, 40,47 km
3. Marie Cavell, 32,05 km
4. Françoise Lauvernie, 27,23 km
5. Catherine Noblet, 26,11 km
6. Françoise Lizoret, 25,22 km
7. Lucie Martin, 25,22 km
8. Julie Loyer, 24,67 km
9. Céline Clément, 24,63 km
10. Mélanie Crier, 24,06 km

Le classement complet de Wings for life France 2014

  • Monde 

Hommes
1. Lemawork Ketama (Eth) – Donautal, Autriche -, 78,58 km
2. Remigio Huaman Quispe (Per) – Lima, Perou -, 78,49 km
3. Evgenii Glyva (Ukr) – Donautal, Autriche -, 78,4 km
4. Giorgio Calcaterra (Ita) – Verone, Italie  -, 72,96 km
5. Paul Martelletti (Gbr) – Silverstone, Grande-Bretagne  -, 69,37 km
6. Dabiele Palladino (Ita) – Verone, Italie  -, 65,24 km
7. Wouter Decock (Bel) – Ieper, Belbgique -, 65,11 km
8. Rainer Predel (Aut) – Donautal, Autriche  -, 65,02 km
9. Hemann Achmuller (Ita) – Verone, Italie -, 64,07 km
10. Wolfgang Wallner (Aut) – Donautal, Autriche -, 64,02 km
….
20. Thibault Baronian (Fra) – Hennebont, France -, 59,35 km

Femmes
1. Elise Selvikvg Molvik (Nor), (Stavanger, Norvège -, 54,79 km
2. Nathalie Vasseur (Fra) – Hennebont, France -, 51,26 km
3. Svetlana Shepeleva (Mda) – Alanya, Turquie -, 48,29 km
4. Mfunzi Ntombesintu (Rsa) – Cape Town, RSA – , 47,57 km
5. Lea Bauscher (All) – Darmstadt, All -, 46,23 km
6. Haley Chura (USA) – Sunrisa, USA -, 45,61 km
7. Joanna Zakrzewski (GB) – Silverstone, GB -, 45,39 km
8. Edwina Sutton (GB) – Silverstone, GB -, 45,38 km
9. Maria Lundgren (Sue) – Kalmaroland, Suède -, 45,24 km
10. Daniela Ryf (Sui) – Olten, Suisse – , 44,44 km

20. Christine Tarbis (Fra), (Hennebont, France -, 40,47 km

Le classement complet de Wings for life Monde 2014

Quelques photos

La vidéo de la course mondiale

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