Au cœur du semi-marathon de Paris (75), le 8 mars 2015

Retour sur le semi-marathon de Paris après quatre ans d’absence. Une magnifique fête de la course à pied par un dimanche de mars digne des premiers jours de printemps.

Semi marathon de Paris 2015

Rien à redire. Le semi-marathon de Paris est sans aucun doute possible l’un des plus grands rendez-vous de la course à pied en France. Et lorsque la météo est de la partie, c’est pratiquement le summum. Nous étions plus de 43 000 inscrits, nous avons été 34 879 à l’arrivée.

Pour moi tout a commencé il y a quelques mois lorsque je me suis dit : cela suffit, tu dois reprendre un dossard ! Voilà quatre ans maintenant qu’une belle tendinite du tendon d’Achille et une opération au niveau de la plante du pied (sur l’autre jambe évidemment) m’avait écartée des pelotons. Je voulais y revenir, regoûter à ces sensations, cette ambiance….

Il faut être honnête, le retour running aux pieds s’est fait avec un entraînement difficile, de nombreux kilos en trop et un manque de sensations flagrant. Mais l’avantage lorsque l’on a pris un dossard c’est que l’on ne peut pas, plus, flancher. Evidemment les semaines puis les jours approchaient et ce fut un petit rappel du tendon qui n’aimait pas trop que je revienne à la course à pied. Mais qu’importe, j’allais gérer ?

Vendredi 6 mars 2015. Passage au Parc Floral pour aller retirer le dossard. En début d’après-midi, c’est la bonne heure. Peu de monde, la seule attente se fait lors de la vérification des sacs en raison du plan Vigipirate. Mais voilà, je suis venue en touriste.. J’ai oublié les impressions de ma convocation et de mon certificat médical ! Qu’importe, SOS Runners est là pour ça et en quelques minutes le problème est réglé. Ouf ! Un petit tour dans le village. Ça sent la reprise de la saison. L’ambiance est bon enfant, les stands de course sont là pour vous faire rêver à de nouveaux objectifs… Mais bon aller, il est temps de rentrer.

Samedi 7 mars 2015. Préparation du sac. Je dois prendre le départ à 11 h 25 donc pas de stress. Cuisine avec la préparation d’un gâteau sport et plat de pâtes. Les réflexes reviennent.

Dimanche 8 mars 2015. Départ direction le RER à 8 h 30. J’ai envie d’aller applaudir le départ des élites et de sentir l’ambiance. semi-marathon de Paris 2015Voilà tellement longtemps que je ne me suis pas retrouvée en situation de coureuse que je veux en profiter et ne pas stresser. J’arrive juste à temps pour voir les fusées s’envoler ! Retour vers la place du château de Vincennes. C’est un peu la panique dans certains sas. On ne peut pratiquement plus circuler. Certains veulent revenir, d’autres veulent avancer ou rentrer dans leur SAS. Ça bouchonne ! En ce qui me concerne pas de soucis, j’ai largement le temps. Je me paye même le luxe d’aller voir la ligne d’arrivée afin de visualiser la zone et de me donner du courage. Retour à la consigne. Et je joue encore au boulet ! L’étiquette de mon sac s’est volatilisée ! Et on refuse de prendre mon sas. Heureusement une bénévole me sauve la mise et me crée mon étiquette. Allez cette fois on donne tout, même le téléphone portable. Pas question de courir avec, je veux savourer sans me préoccuper des textos, mails ou appels qui pourraient survenir.

Me voici dans le sas comme demandé, 30 min avant le départ. C’est l’heure de l’arrivée des premiers. Ils sont dans notre dos à plus de 500 m et malheureusement on n’entend rien sauf la musique des départs. J’aurais aimé un écran géant ou au moins l’ambiance de l’arrivée, histoire de ne pas avoir la sensation complète de faire une autre course !

11 h 35, c’est parti. Top chrono. La dernière fois que j’avais couru le semi-marathon de Paris, je l’avais fait dans l’autre sens avec un super souvenir. Il est vrai que j’étais en meilleure forme mais ce sens m’avait semblé plus facile. Dis donc, arrête de te poser des questions et cours ! J’ai mis mes écouteurs et la radio, RMC histoire de rester dans le monde du sport. Et tandis que j’écoute une analyse de l’Équipe de France de rugby, où encore les résultats de biathlon, je prends mon petit rythme. « Essaye de rester à 8 km/h on verra aprèsÇa fait 4 ans que tu n’as pas fait 21 km, n’oublie pas! ». Jusqu’au 7e km, tout va bien. L’ambiance est sympa, tout le monde est à son rythme. Jamais seule mais jamais gênée. Le rêve. Pas sûr que devant ce soit le même scénario d’autant que je sais que les coureurs ont tendance à se mettre dans un sas plus fort que leur niveau, gênant inévitablement ceux qui sont restés honnêtes. Là pas de soucis, on a tous le même rythme !

Jusqu’au 7e je suis plus souvent à 9 km/h qu’à 8 et je sens que mon petit déjeuner avec un gâteau sport est un peu loin. Au 6e km lors du premier ravitaillement j’ai gardé ma bouteille, je bois en me disant que je ne dois pas marcher avant le 10e km. Je profite de Paris. Pas beaucoup de spectateurs mais c’est beau ! Le ciel est bleu et on est en tee-shirt un 8 mars ! C’est simplement parfait. « Allez la rue de Rivoli est là, regarde au loin la tour du Châtelet après tu vas tourner et retrouver les quais. »

J’avoue j’ai alors commencé à alterner un peu marche et course en parvenant toutefois à ne pas perdre trop de temps. 35 min pour les premiers 5 km, 37 min pour les 5 suivants. Ce n’est pas si mal ! Il faut bien trouver un peu de positif.

Et là les difficultés commencent, car ce n’est qu’une succession de faux plats montants. Marcher pour ne pas trop perdre d’énergie ? « Tu n’es pas sur un trail ! Mais en même temps tu ralentis tellement ! Allez marche, mais pas trop longtemps. Tiens le coup, tu dois arriver, ne pas lâcher. »

Je regarde la Seine, j’applaudis les musiciens qui sont là pour nous encourager tous les 500 m depuis le début du parcours. Je rencontre même des amis. Ici Jean Marc qui accompagne un groupe. Ici Jérome qui accompagne sa femme avec son drapeau pour son association pour les diabétiques. Ça fait du bien. Je ne les reverrai plus… mais qu’importe ces quelques moments donnent du courage.

La route de Charenton, une côte, non, une montagne !

Bon, c’est pas le tout voilà la rue de Charenton. Une montagne ! J’exagère mais quand même qu’est ce que ça fait là ? Je l’avais oublié celle là ! Je marche. Je sais que ces derniers kilomètres vont être durs. Un deuxième gel (j’avais pris le premier au 11e avec le ravitaillement), un coup d’eau et go. Entre le 14e et le 18e j’alterne marche durant 10 s et course jusqu’à ce que je voie le panneau du prochain kilo où je m’accorde une nouvelle pause. Ok elles deviennent un peu plus longues, le moindre faux plat me fait marcher. Les organisateurs ont ici décidé de nous faire serpenter dans le bois, ça fonctionne. Pas trop de lignes droites alors que l’on commence à pêcher. La photo au 19e ! Ouah. Des arches roses et orange, ça commence à sentir bon. Une autre côte ! « Merde allez tiens, tu ne vas pas flancher maintenant ».

Sur les bas-côtés des coureurs qui ont terminé prennent le temps de lire votre prénom et de vous encourager. Trop top. Ca donne l’envie d’aller chercher les dernières forces. On entend tout le long des « Allez c’est fini, vas-y, donne tout, bravo, c’est bien. »

Trois jeunes sont à l’arrêt devant moi, un monsieur qui est avec moi depuis quelque temps leur dit, « allez les jeunes, donnez-nousDSC_0172 l’exemple c’est fini, vous allez pas tout arrêter maintenant ! » Et les voilà repartis comme si ces quelques mots avaient remis de l’essence dans le moteur. Et avec tout ça, les mètres ont défilé, il ne reste plus qu’un kilomètre ! « Allez accélère tu seras plus vite arrivée ! Tu peux faire moins de 2 h 45″ (OK ce n’est pas terrible mais au moins je suis là). Je retrouve mon allure des premiers kilomètres, j’ai presque l’impression que mes jambes ont oublié qu’il y a 200 m elles ne voulaient plus avancer. Je franchis la ligne. C’est fait. 2 h 43 ! Yes !

Me revoilà sur la place ! Je reprends mon sac. Pour aujourd’hui, c’est terminé mais je reviendrai.

En revanche, pas convaincue du tout que dans ce sens le parcours est plus facile !

 

 

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