Radicaux libres de l’oxygène : Docteur Jekyll ou Mister Hyde ?

L'activité physique régulière est reconnue comme moyen de contribuer à une bonne santé. Mais, l'exercice physique d'intensité élevée, sous l'effet de l'augmentation de la consommation d'oxygène, molécule indispensable à la respiration, stimule la fabrication de substances chimiques très instables et délétères : les radicaux libres de l’oxygène (RLO). Que fait l’organisme pour protéger l’imprudent sportif ?

Radicaux libres : Docteur Jekyll et Mister Hyde

 

Bien sûr, les radicaux libres produits temporairement lors d’exercices physiques sont fort respectables et fort utiles pour permettre le fonctionnement des contractions musculaires. La production de radicaux libres est indispensable à la fonction contractile des muscles.

Toutefois, la présence continuelle et excessive de RLO n’est pas souhaitable puisqu’ils ont plusieurs effets secondaires néfastes.

Au-delà d’un certain seuil, les RLO très réactifs deviennent agressifs, potentiellement toxiques et créent un stress oxydant. Ils vont tenter de se stabiliser au détriment des autres éléments biologiques de l’organisme. Cette propriété endommage les macromolécules lipidiques, glucidiques, protidiques, les membranes cellulaires et les tissus de l’organisme, pouvant entrainer des altérations de la fonction musculaire.

 

Rencontre avec les antioxydants et les pro-oxydants

 

Pour se protéger de la propagation et des effets des radicaux libres, l’organisme a développé différents et très efficaces mécanismes de défense :

  • L’intervention de composés bloquant les réactions de formation des molécules réactives, avec l’aide d’oligo-éléments (cuivre, zinc, fer, sélénium)
  • L’utilisation de substances piégeant les radicaux libres dès leur apparition. Ces  molécules de contrôle dites « anti-oxydantes » (ou « éboueurs » dans le jargon scientifique) neutralisent les radicaux libres. Les principales d’entre elles connues à ce jour sont : le bêta-carotène, la vitamine C et la vitamine E.

 

Une alimentation vitaminée faite d’aliments de saison et une cuisine « maison » s’impose dans l’assiette du sportif. Comment ?

  • La vitamine C est apportée par les fruits et légumes.
  • La vitamine E anti-oxydante provient des huiles végétales de germe de blé ou de colza, thon, œuf… Les besoins de l’organisme sont facilement couverts par l’alimentation. Il n’existe pas de carence spontanée sauf en cas extrême de très grande dénutrition. La vitamine E intervient en association de la vitamine C.
  • Le bêtacarotène et le rétinol, deux formes de vitamine A, (fruits et légumes, jaune d’œuf, foie de poisson,…) complètent l’action des deux vitamines C et E.

 

Les qualités antioxydantes protectrices des vitamines dépendent des quantités consommées. Des prises excessives de compléments alimentaires transforment toutes ces vitamines en agents pro-oxydants générant une production accrue de radicaux libres. Des études montrent que les supplémentations commerciales n’ont pas les effets positifs escomptés et n’induisent aucune amélioration des performances sportives.  Mais, une consommation régulière de fruits et légumes, intéressants en antioxydants naturels, jumelée à une nutrition diversifiée avec des aliments simples à cuisiner, comblent correctement les besoins des sportifs amateurs, voire très entrainés.

 

Et, que le sportif continue de s’entrainer ! Au-delà de la qualité de l’alimentation, des entrainements réguliers optimisent le travail de mécanismes de défense de l’organisme.

 

Source : « Nutrition du sportif ». Xavier Bigard et Charles-Yannick Guezennec. Edition MASSON. 2017


Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport : http://www.nutritionniste-dieteticien.fr

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