Quelles solutions pour une cruralgie ?

Un internaute pense souffrir d'une cruralgie et demande conseils à Yannick Guillodo pour sa pratique de la course à pied. Notre médecin du sport lui répond.

La question :  J’ai 50 ans et je pratique la course à pied depuis 10 ans. Hier, j’ai ressenti de violentes douleurs dans la cuisse gauche et plus précisément au niveau de l’adducteur, m’empêchant de marcher, de lever la jambe facilement et de me baisser. La douleur était si violente que j’ai fait un malaise vagal au cours de la nuit en me levant. Le lendemain, j’ai consulté un médecin qui m’a prescrit un dopler pour vérifier l’existence éventuelle d’une phlébite. Cet examen s’est révélé négatif. D’après le médecin, cela pourrait être une cruralgie ou un problème purement musculaire. Je suis sous anti-inflammatoires depuis hier soir et cela s’est nettement amélioré. Bien évidemment, je ne cours plus depuis quelques jours et j’ai décidé de faire une pause d’une semaine ou deux (ayant accumulé pas mal de compétitions ces dernières semaines). Quel est votre avis sur ce problème? Dois-je envisager autre chose? Un arrêt de deux semaines est-il raisonnable?

La réponse de Yannick Guillodo, médecin du sport

Je ne pense pas qu’il puisse s’agir d’un problème musculaire. En effet, votre douleur se situe à la face antérieure et interne de la cuisse. Les muscles en regard (quadriceps, adducteurs) sont rarement lésés lors d’un effort de course. Ces lésions musculaires se rencontrent généralement chez les footballeurs (frappe du ballon). Donc  j’exclus par principe une lésion musculaire aiguë type claquage mais seul un examen clinique bien conduit et éventuellement une échographie musculaire peuvent éliminer cette lésion.

Comme le dit votre médecin,  la cause doit être neurologique (atteinte du nerf cural). En effet, l’absence de traumatisme et la violence de la douleur sont des éléments en faveur d’une cruralgie.

Souffrez-vous du bas du dos (région lombaire) ? La douleur est-elle  augmentée  lorsque vous mobilisez la région lombaire (se pencher en avant, notamment) ? La douleur est-elle plus vive lorsque vous toussez ou lorsque vous éternuez ? Des réponses positives à ces questions permettent de confirmer le diagnostic de cruralgie, d’origine discale.

Dans ce cas, le repos relatif c’est-à-dire le respect des douleurs (mais tout ce qui ne fait pas mal est autorisé) et  les anti-inflammatoires (qui manifestement vous soulagent  bien) sont le traitement de base de cette cruralgie.

Si les manifestations douloureuses durent, il faut compléter le bilan par une radiographie du rachis. Même s’il existe un tassement discal, la pratique de la course à pied n’est pas formellement contre-indiquée.

Ceci est une réponse à une question posée à notre médecin du sport, Yannick Guillodo : vous aussi posez votre question à notre médecin

2 réactions à cet article

  1. J’ai principalement de l’engourdissement des jambes pendant la nuit’
    Est-ce du à la position couchée…si oui quelle serait la solution ?
    Est-ce du à l’inactivité qui compresse les nerfs du bas du dos….si oui quelle serait la solution?
    LORSQUE JE ME LÈVE LE MATIN MES JAMBES TRÈS ENGOURDIES….. 10 À 15 MINUTES PLUS TARD LORSQUE JE BOUGE ET QUE JE MARCHE UN peu …..LES ENGOURDISSEMENTS DISPARAISSENT PRESQUE TOTALEMENT.
    Qu’est-ce qui se passe au bas du dos ?

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    • Bonjour,
      Vos symptômes semblent très curieux mais à priori peu inquiétants puisqu’ils disparaissent après quelques minutes en position debout. Je vous avoue que je n’ai pas d’orientations sur le plan du diagnostic à vous proposer et il serait sans doute intéressant que vous consultiez votre médecin traitant. Les origines de ces engourdissements peuvent être, en premier lieu, articulaires, neurologiques ou vasculaires. Un examen clinique complet de votre dos, de votre bassin et des vaisseaux qui irriguent les deux jambes va permettre probablement de mieux comprendre l’origine des engourdissements. Des examens sanguins et radiologiques seront sans doute à envisager si les symptômes persistent.
      Tenez-nous au courant.
      Cordialement

      Dr J.Pruvost
      Marseille

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