Le syndrome de l’essuie-glace chez le cycliste

Douleurs du bord externe du genou, responsables d’une gêne fonctionnelle plus ou moins invalidante lors de la pratique sportive, le syndrome de l’essuie-glace dit du facia-lata touche les coureurs à pied mais aussi les cyclistes. Explications

VTT

Le sydrôme du facia-lata appelé plus communément le syndrome de l’essuie-glace est une atteinte du tractus ilio-tibial c’est à dire un épaississement du fascia lata,  bandelette longitudinale de tissu élastique tendu du bord externe de la hanche au bord externe du genou, qui a pour fonction de maintenir les masses musculaires de la cuisse (voir schéma).

Cette bandelette a un rôle de stabilisation des mouvements de la hanche et du genou.

Des phénomènes de cisaillement et de compression lors des mouvements de flexion du genou (au-delà de 30 °) seraient responsables d’une inflammation des différents tissus au niveau de l’insertion basse du tractus  associés à des excès de traction (tissu cellulo-graisseux, tendon, périoste, …).

Comme pour toutes les « tendinopathies » des facteurs favorisants seront à rechercher : intensité et volume de la pratique sportive, modifications des réglages du vélo (cadre, selle,… mais aussi position des cales sous les chaussures, …), mauvaise position sur la selle, ajout d’une autre activité physique majorant les contraintes, etc…

schéma du genouL’interrogatoire de notre sportif complété par un examen clinique rigoureux orientera rapidement le diagnostic. Ce dernier se plaindra d’une douleur d’apparition progressive du compartiment externe du genou, survenant au bout d’un certain kilométrage, parfois perçue comme une brûlure, obligeant à arrêter l’effort. Cette douleur disparaîtra au bout de 2 à 3 jours pour réapparaître de plus en plus rapidement finissant par interdire toute pratique sportive. L’examen clinique du genou recherchera un éventuel épanchement de synovie, des signes de souffrance rotulienne, de laxité ligamentaire, de souffrance  méniscale, une atrophie des muscles de voisinage, pour confirmer le diagnostic : test de Renne (appui monopodal c’est à dire sur une jambe et mouvement de flexio-extension)  et test de Noble (pression sur le zone sensible genou fléchi à 90° puis extension passive), dans les deux cas une douleur apparaîtra à 30° de flexion.

Une échographie, une radiographie simple du genou et dans certains cas une IRM permettront de confirmer le syndrome de l’essuie-glace et d’en apprécier l’importance, mais aussi d’éliminer d’autres causes de douleurs du genou. Une atteinte dégénérative du cartilage et/ ou du ménisque latéral, une anomalie rotulienne, une excroissance osseuse (exostose),  ou des causes plus rares pourront être mises en évidence et nécessiter un traitement approprié.

Le cycle et la position peuvent être la cause

Pour un cycliste, le traitement de cette pathologie associera donc la correction des côtes (réglages) du vélo, la modification de la position du cycliste, un traitement symptomatique local et/ou par voie générale, des séances de massages-physiothérapie-rééducation, un repos sportif dans un premier temps et une reprise progressive de la pratique dans les suites. Ce n’est qu’exceptionnellement c’est à dire en cas d’échec et de persistance des troubles que l’on pourra faire appel à des traitements chirurgicaux (ablation des tissus inflammatoires de voisinage, allongement ou incision sur la bandelette).

PS : cet article concernant le cycliste, aucune mention n’a été faite sur la recherche de troubles statiques au niveau des membres et leur correction éventuelle : éléments dont il faudrait tenir compte chez le coureur à pied, ces anomalies semblant négligeables chez son collègue cycliste.

7 réactions à cet article

  1. Bonjour, ce problème touche beaucoup de sportifs visiblement. J’ai eu ce soucis le week-end du 15 août lors de la descente en randonnée mais j’ai du mal à m’en débarrasser. Je n’ai plu de douleur au genou à ce jour mais au niveau de la bandelette sur le côté de la jambe notamment lors que je force un peu trop en vélo. C’est difficile d’identifier toutes les causes et les remèdes aux problèmes…

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  2. En conclusion, que conseillez-vous pour un cycliste? En pédalant trop vite, on sollicite trop la bandelette et en tirant un gros braquet, on sollicite trop le mollet, c’est un peu pris de tête…

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    • Moi aussi, je fait du vélo de route et je ne peux pas aller au delà de 60km sinondations la douleur et trop intense. A par le repos, que faire ?

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  3. Bonjour,
    Tout d’abord j’ai trouvé l’article bon et complet. J’ai eu ce problème durant une course à pied en aout dernier et je suis allé voir un ostéopathe grâce à un article que je vous met ici (http://reflexosteo.com/le-syndrome-de-lessuie-glace/). Cela m’as fait un plus grand bien et j’e peux maintenant reprendre un activité sportive normale.

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  4. Bonjour,

    Merci pour cet article. J’ai ce problème uniquement en vélo (pas en CAP du tout). Malgré quelques réglages chez mon vélociste, cela n’a pas changé.
    Est-ce que quelqu’un a résolu son problème par des réglages ? (E.g : selle plus basse ? Cales réglées pour orienter le pied vers l’extérieur ?) Si quelqu’un a trouvé SA solution, qu’il nous la partage !

    Cheers,

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  5. Bonjour, moi c’est pareil survenu en vélo et uniquement. La dernière fois était le 15 et 1 novembre. Cela a commencé lors d’une sortie longue de 203 kms le 18 octobre où j’avais commencé à avoir mal au 190 ème kilomètre. Là ça fait 15 jours et je ne sais pas trop quand reprendre mon vélo. Ça va mieux maintenant pour toi ? Qu’en penses tu de la durée à respecter sans faire de vélo après la dernière apparition ?

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  6. Merci pour ces deux articles très bien faits (Medecin et osteopathe).
    Depuis 4 ou 5 ans, je tiens à distance mon syndrome de l’essuie glace à vélo en changeant la position du pied sur le pédalier des que je ressens le début d’une brûlure. Plus précisément, à partir de la position classique ou le pied est dans l’axe de la route, je tourne le pied de quelques degrés vers l’extérieur. Cela suffit pour éloigner puis faire disparaître la douleur.
    A l’apparition du syndrome, il y a plusieurs années, j’avais subi tous les examens décrits dans l’article de Jean-Claude Gardiol et suivi 10 séances de kinésithérapie durant 2 mois d’arrêt de Vtt. Les divers réglages du vélo n’avaient rien apporté.

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