Running : cinq choses à savoir sur l’amorti d’une chaussure

Vous entendez et lisez beaucoup de choses sur l’amorti d’une chaussure de running ? En voici cinq essentielles à retenir.

Mur chaussures
  • Ce que c’est

C’est le fait de limiter l’impact de l’énergie produite lorsque vous courez sur votre corps. En clair, la semelle de votre chaussure absorbe une partie de cette énergie et la dissipe, au lieu de la renvoyer sur vos os, muscles et articulations.

  • Il n’y a pas de norme

« Il y a des normes en matière d’abrasion, de flexion, par exemple, mais pas pour l’amorti », explique Christophe Cumin, responsable chaussures au sein du CTC (Comité Professionnel de Développement Economique Cuir Chaussures Maroquinerie Ganterie) à Lyon. Au sein de leur laboratoire, lui et les spécialistes qu’il encadre effectuent donc des tests selon un procédé et des critères qu’ils ont élaborés. Mais ce ne seront pas forcément les mêmes que ceux d’un autre pays. Certes, on n’ira pas jusqu’à dire que les conclusions varieront d’un extrême à l’autre. Mais il faut savoir qu’il n’y a pas de références clairement établies.

  • Ça ne se voit pas

Pas la peine de chercher à voir à l’œil nu si tel modèle présente un meilleur amorti qu’un autre. « Non, pour le savoir, il faut faire des tests en laboratoire », tranche Christophe Cumin. En revanche, vous pourrez voir facilement la matière utilisée : l’EVA (éthylène-acétate de vinyle ) ou le TPU (polyuréthane thermoplastique, ce dernier étant utilisé par adidas pour sa technologie Boost). Mais attention : c’est bien la formulation de l’EVA ou du TPU, sa qualité, qui font la différence entre un amorti de bonne facture et un amorti défaillant. Et ça, évidemment, ça ne se voit pas en un simple coup d’œil.
De la même manière, impossible selon le spécialiste, de savoir, sans tests, quand une chaussure (et par extension l’amorti) est usée. Tout au plus peut-on avoir des indices : « des rides qui apparaissent sur la semelle, le caoutchouc en dessous qui est abîmé ». Mais vous pouvez aussi très bien ne rien voir alors que votre paire doit être remplacée. Gardez toutefois en tête qu’au-delà de 1 000 kilomètres parcourus avec, il est vraiment temps de remercier vos runnings pour services rendus.

  • En pratique, ça se passe comment ?

Tout se passe dans la semelle. La très, très, grande majorité des fabricants utilise un matériau principal pour l’amorti d’une chaussure de running : l’EVA, dans sa forme expansée. « C’est la base. Seul adidas a réussi à utiliser du TPU, également dans sa forme expansée, pour sa technologie Boost », explique Christophe Cumin. Hormis cette exception, la grande majorité des semelles sont donc confectionnées à base d’EVA. « Plus certains additionnels (du gel, du TPU, de l’air, du Wave …) », qui viennent en complément de l’EVA afin d’apporter des spécificités propres à chaque marque, leur permettant ainsi de se différencier.

Enfin, précisons qu’il est impossible d’obtenir de réels effets sur l’amorti avec la seule semelle de propreté placée à l’intérieur de la chaussure. « Pour qu’il y ait amorti, il faut qu’il y ait dissipation d’une partie de l’énergie, rappelle Christophe Cumin. Cela nécessite une possibilité de tassement de la matière pour absorber et dissiper cette énergie. Il faut donc une certaine épaisseur ». Et de comparer avec les amortisseurs dans l’univers automobile : « Une Ferrari et une voiture de rallye n’ont pas le même écrasement. La seconde a besoin d’en avoir beaucoup pour amortir les nombreux chocs et secousses. La première quasiment pas ».

  • Amorti ne veut pas dire confort

Attention ! « L’amorti ne se sent pas », prévient Christophe Cumin. Et de compléter : « Souvent, les coureurs confondent l’amorti avec la sensation de confort d’accueil. C’est mou, on se sent bien, et on en conclut que l’amorti est bon. Or l’amorti, ce n’est pas ça ». Le spécialiste nuance ses propos en précisant : « Le coureur peut le sentir au bout de quelques heures de course parce qu’il ressent des douleurs par exemple. Mais encore faut-il que ce soit dû à l’amorti… » Or pour mesurer réellement l’amorti, malheureusement, l’être humain et ses sensations ne suffisent pas, il faut en passer par des tests en laboratoire. En clair : amorti et confort sont des notions différentes. Toutes deux essentielles évidemment. Mais au moment de vos achats, ne vous laissez pas duper : en termes de sensation, ce que vous parviendrez à jauger, c’est uniquement le confort (mais c’est déjà bien !).

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