Swimrun : Analyse des Règlements 2017

Tom Ralite, Elfie Arnaud - Pratiquants et Experts Swimrun

Les fondateurs du swimrun et de l’Ötillö Race, Michael Lemmel et Mats Skott, ont écrit une première version de règlement pour les championnats du monde en 2006. Ils ont légèrement modifié ces règles au cours des années et la dernière version 2016 présente encore quelques modifications. En swimrun, les règles sont encore peu nombreuses, elles permettent uniquement d’encadrer l’activité, la rendre sure et responsable. Elles garantissent aussi une compétition équitable. En effet, le swimrun et ses fondateurs prônent la liberté, l’éco-responsabilité et le passage le plus naturel possible dans la nature de la discipline.

Source photo : p3trisports

 

Vous pouvez retrouver l’intégralité des règles du circuit ÖTILLÖ sur : http://otilloswimrun.com/rules/

Si l’on retrouve à peu de chose près les mêmes règles dans la majorité des épreuves, il existe cependant quelques différences subtiles ou fondamentales dans certaines courses internationales.

C’est donc à vous de bien vous renseigner avant le jour J, surtout en ce qui concerne le matériel obligatoire, les Cut-off etc…

 

Revenons sur les quelques règles majeures du circuit ÖTILLÖ  et sur ce qui se fait en France :

 

  •  Prérequis d’entrée sur les courses du circuit ÖTILLÖ :

Pour pouvoir participer à une ÖTILLÖ SWIMRUN WORLD SERIES, vous devez former une équipe composée de deux personnes d’au moins 18 ans et vous devez savoir nager. Chaque membre de l’équipe doit avoir une assurance valide pour participer à la compétition. Il est permis de changer un membre de l’équipe du même genre.
En Français des Règles Techniques de Sécurité (RTS) pour le swimrun sont en cours d’élaboration. Cela est dû à la récente implication de la Fédération Française de Triathlon (FFTri) qui a demandé la délégation du swimrun. La FFTri propose un cadre de distances maximales pour les enfants. Si le principe est bon afin que les plus jeunes puissent découvrir le sport, se sera avec plus de recul que nous pourrons juger si les valeurs proposées sont adéquates ou si elles doivent être ajustées. A noter aussi qu’il n’y jamais eu de classe d’âge en swimrun. A notre connaissance, il n’existe pas encore de Swimrun « Kids » en France seul quelques courses en Suède proposent des formats pour les plus jeunes ou des formats famille. Pour ce qui concerne les modalités d’inscriptions (Assurance, licences tri, pass compétition, certificat médical ou autres..) sont très variables et il faudra bien vous renseigner directement auprès de l’organisation concernée. Attention également au changement de membre au sein d’une équipe qui n’est pas toujours autorisé.

 

  • L’équipe, Le Binôme : une règle fondamentale qui fait même partie des prérequis en ce qui concerne le circuit Ötillö.
Source photo : Breca Swimrun
Source photo : Breca Swimrun

Le swimrun est donc un sport d’équipe et de partage, il a été créé en ce sens et ses fondateurs continuent de prôner cet esprit d’équipe presque fraternel qui se créé au sein de chaque binôme lors d’un swimrun. Dans une course d’endurance en binôme, les niveaux en natation et en course à pied ne sont jamais identiques. Chaque athlète est susceptible d’avoir des hauts et des bas. Il faut donc s’accommoder des différences de condition physique et de moral à chaque instant de la course. La grande majorité des courses se déroule exclusivement en binômes, hommes, femmes ou mixtes. La notion de partage et d’entraide est complètement perdue dans les courses solos qui se multiplient dans le monde. Les courses solos sont souvent réservées aux distances les plus courtes, seul l’Italie à un circuit avec des courses exclusivement solo. Du format originel de binôme découlent plusieurs règles importantes :  

– L’équipe doit passer tous les points de contrôle temps et la ligne d’arrivée ensemble. Il est donc impossible de finir la course seul.

Pendant la course les deux membres de chaque équipe doivent rester ensemble en tout temps et ne pas se séparer de plus de 10 mètres quelle que soit la discipline.

– L’organisation de la course peut refuser à une équipe de continuer si elle juge un athlète ou le binôme incapable de terminer la course en raison de la fatigue ou de mauvaise condition physique. Il est inutile de prendre des risques, des médecins se situent sur la course afin d’assurer la sécurité des sportifs.

 

  • Équipement, généralités, matériel obligatoire, équipement interdit et ce qu’on retrouve couramment dans le matériel autorisé.

Toutes les équipes doivent porter TOUT leur équipement du début à la fin, si une équipe ne parvient pas à transporter tout son équipement jusqu’à la ligne d’arrivée, ils seront disqualifiés. D’où l’importance du choix de l’équipement.

Le matériel obligatoire par équipe et directement corrélé à la notion de sécurité, il se compose : d’un bandage de pression de premiers soins étanche à l’eau, de 2 Combinaisons néoprènes, une par personne adaptée à la température de l’eau de 10 degrés Celsius (pour Ötillö), d’une boussole ou montre GPS, et de 2 Sifflets (1 par personne). Les dossards, les bonnets, les cartes et la puce sont fournis par l’organisation et font également partis du matériel obligatoire. Les chasubles doivent être portés et visibles tout le temps pendant la course et les bonnets sont obligatoires pour chaque portion de natation. Les dossards de course ne peuvent être modifiés d’aucune façon et doivent être portés tout au long de la course.

L’équipement qui N’EST PAS autorisé se limite (pour le circuit Ötillö) à une aide à la flottaison supérieure à 100 cm x 60 cm, des palmes ou la voilure dépasse 15 cm. La mesure est de l’orteil à la fin de la palme et bien entendu tout engin motorisé. Attention car certains organisateurs de swimrun peuvent augmenter la liste de l’équipement non autorisé pour des raisons personnelles ou parfois par obligation de l’assureur.
Précision importante, qu’il s’agisse de matériel, de ravitaillement ou de tout autre chose, Il n’est pas permis de recevoir de l’aide d’autres personnes que l’organisation de course. Chaque équipe doit faire son chemin du début à la fin sans aucune aide extérieure.

 

L’écologie fait partie intégrante de l’esprit du swimrun, tout détritus jetés dans la nature entrainera donc une disqualification immédiate du binôme. 

En dehors de l’équipement obligatoire à avoir sur soi toute la course, vous êtes libre de choisir le matériel de votre choix (sauf matériel interdit), à condition de le garder avec vous toute la course.

Faisons un point rapide sur ce que l’on retrouve le plus souvent comme équipement en swimrun. 

La combinaison néoprène est obligatoire dans beaucoup d’épreuves, mais pas sur toutes. Cela dépend évidemment de la température de l’eau. (Obligatoire pour Ötillö). Vous avez cependant la liberté d’opter pour la combinaison de votre choix, type bodysurf, triathlon ou plus adapté les nouveaux modèles type swimrun comme la combinaison triathlon Huub Atlante dont nous vous avions parlé dans notre article sur le matériel. Vous pouvez également modifier comme vous le souhaitez votre combinaison en coupant par exemple les manches ou les jambes au-dessus du genou si votre combinaison a les bras ou les jambes longues. Il est cependant interdit de floquer ou d’écrire sur sa combinaison avec un produit susceptible de se répandre dans l’eau une nouvelle fois pour des raisons évidentes directement en lien avec un souci d’écologie.

Source photo : Kalmar Swimrun
Source photo : Kalmar Swimrun

En général le port ou l’interdiction des combinaisons n’est pas imposé en fonction d’une limite des températures de l’eau au degré près, comme on le voit en triathlon. Pourtant certaines épreuves ont commencé à imposer ce genre de règlement avec des limites  très précises, avec par exemple des interdictions quand la température de l’eau est au-dessus de à 24°. Il faut espérer que le swimrun évite ce genre de sur-législation. Jusqu’à présent personne n’a limité la taille des combinaisons ou l’épaisseur des panneaux néoprène dont elles sont composées. Il faut espérer que les règles strictes qui régissent déjà la pratique de l’eau libre ou du triathlon n’impactent pas cette nouvelle discipline qui prône un esprit de liberté. 

Le Pull Boy, le double pull-boy ou encore le bricolage de deux bouteilles d’eau sont des engins de flottaisons quasiment omniprésents en Swimrun. Le pull-boy avantage les non-nageurs en maintenant une position plus horizontale, il compense le poids des chaussures, préserve les jambes pour la course à pied et apporte un élément de sécurité de par sa flottabilité. Généralement sanglé sur la cuisse au accroché dans le dos, le pull boy est un équipement far du swimrun. Les swimrunners sont libre de choisir leur système de flottaison et d’accroche. 

Les plaquettes qui sont depuis longtemps un outil d’entraînement en natation sont aussi devenues un accessoire indispensable du swimrunner. Elles augmentent la propulsion et donc la vitesse des nageurs. Mais attention, elles peuvent aussi favoriser l’apparition de blessures aux épaules. Pour le moment aucune limite sur leur taille n’existe, probablement parce que peu de personnes peuvent tirer avantages de plaquettes démesurées.

La longe/corde est un filin souple liant les deux swimrunners du binôme. Cela permet au plus fort  d’aider le plus faible en le tirant. La longe permet également de ne pas se séparer sur les portions de natation. Le meilleur nageur peut ainsi retransmettre au travers de la longe son surplus de vitesse à son coéquipier tout en orientant le binôme. Toutes les courses autorisent les longes sans spécifier leur longueur maximale. Par contre, quand beaucoup de binômes se trouvent dans l’eau en même temps les longes peuvent s’emmêler et créer des situations déplaisantes voire dangereuses. Le règlement de l’ÖtillÖ stipule maintenant que les longes ne sont plus autorisées pendant la première section de natation pour éviter ses situations. Il est important de bien se renseigner. Il est important de rappeler que la corde n’est pas obligatoire.

Les palmes peuvent vraiment augmenter la vitesse en natation, elles sont le plus souvent tolérées sans limite de taille (sauf ötillö limite la palme a 15cm à partir des orteils). Cependant les palmes demandent un effort physique considérable sur les muscles des membres inférieurs ce qui peut être très pénalisant par la suite pour la course à pied. Elles ralentissent également considérablement les transitions. Pour augmenter la vitesse en transition, des palmes spécifiques swimrun sont apparues, elles peuvent s’enfiler par-dessus les chaussures mais en course à pied il faudra les porter. Le nouveau règlement de l’Ötillö 2016 qui désormais limite la taille maximale à 15cm rend leurs efficacités obsolètes.

En conclusion, si les règles sont encore peu nombreuses en swimrun elles sont susceptibles d’évoluer, surtout dans un sport jeune. L’influence du règlement Ötillö est évidente et reconnue. On trouve pourtant des variantes dans les règlements, ce qui  peut compliquer la compréhension du sport pour les novices. L’important est surtout que les règles et leurs évolutions restent fidèles à l’esprit du swimrun qui est de se déplacer de la manière la plus simple et autonome dans un environnement naturel, tout en le respectant. Pour l’instant, la longueur des swimruns, le pourcentage Nat/Cap ou encore le type de terrain n’est pas règlementé. Espérons que les règles restent aussi simples et minimales pour un sport libre en pleine nature.

Team Belove

 

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