Cyclisme : comment lutter contre les échauffements du périnée ?

Si l'amélioration du matériel et des textiles a permis de considérablement réduire les problèmes d'échauffements du périnée, il convient néanmoins de respecter quelques règles. Le point avec notre médecin du sport Jean-Claude Gardiol

selle de vélo

Pour pouvoir propulser son vélo dans les conditions optimales,  le cycliste va transmettre « toute » son énergie en appuyant sur les pédales, assis sur une selle dans la quasi-totalité de sa pratique;  la position « en danseuse » n’étant utilisée que pour les ascensions, relancer le braquet ou soulager son séant.

Des premiers engins en bois propulsés par la course, sans pédale, du pilote aux magnifiques machines actuelles, le matériel a considérablement évolué réduisant les nuisances de la pratique cycliste, surtout chez les professionnels (victoire sur le fil dans la dernière étape de G. LEMOND devant L. FIGNON-tour de France  1989 pour 8 secondes, ce dernier souffrant d’une inflammation à l’entre-jambe depuis 48h).

Parmi celles-ci figuraient les pathologies liées à l’appui prolongé de la région anatomique humaine (périnée), qui, par l’intermédiaire du légendaire cuissard, venait se positionner sur la selle.

Escalope de veau, ou autre viande crue positionnées entre le périnée, le cuissard et la selle, trou dans la selle,  l’histoire du cyclisme abonde d’anecdotes  toutes plus croustillantes les unes que les autres, témoignant d’un réel problème.

Le périnée, région définie anatomiquement comme la partie du corps comprise entre l’anus et les parties génitales, va être soumis à trois types d’agression : des frottements liés au pédalage, des compressions dues à l’appui prolongé sur la selle et des microtraumatismes selon les irrégularités des sols.

Des affections cutanées : rougeur, kyste sébacé,  kyste sudoral, furoncles, anthrax, hypodermite, hygroma, bursite ischiatique, etc… pourront survenir chez les néophytes annihilant toute velléité de poursuivre la carrière ou chez les plus chevronnés freinant leurs ardeurs.

Une insensibilité de la verge, des fuites urinaires, une anesthésie transitoire des organes génitaux, des infections gynécologiques récidivantes, une possible intrication avec les pathologies prostatiques viennent compléter ce triste tableau !

MAIS, avec l’évolution de la structure des selles, le confort apporté aux nouveaux cuissards et les astuces de pratique quotidienne ces nuisances deviennent anecdotiques.

Pour la selle, la forme, la qualité du matériel, l’orientation (parfaitement horizontale chez l’homme permettant le glissement constant lors du pédalage, légèrement inclinée vers le bas chez les lemmes) et un parfait réglage (hauteur/ tige de selle, avancée/ chariot de selle, etc…) devront être respectés.

Pour le cuissard, on choisira des vêtements  ayant de grande qualité d’amortissement sans couture apparente qui seront l’objet de soins attentifs : lavage et état irréprochable. Il faut « investir » dans un cuissard de qualité.

La peau fera l’objet d’une hygiène parfaite (savons neutres ou à PH acides enrichis en substances antiseptiques) et de soins attentifs (pommades cicatrisantes, antiseptiques, adoucissantes, anti-inflammatoires) lors du constat de la survenue d’une anomalie irritative ou autre ou en prévention.

Quant à la qualité des routes, ce n’est pas du ressort du médecin mais des responsables politiques vers lesquels il conviendra de se tourner pour l’obtention d’un réseau routier moins traumatisant !!!!!

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