GR 7 : des Cévennes aux Montagnes noires, sous le ciel de Neptune.

Nous avions effectué une première reconnaissance “Trail Running” du GR7 dans le Massif Central sous le soleil d’octobre, de Mâcon aux Cévennes. La deuxième fut bien plus arrosée, à travers les paysages caussenards et les dénivelés de l’Aigoual et du Haut-Languedoc. Des terrains de choix pour courir et marcher, même sous la pluie de l’automne !

Lorsque nous sommes repartis, dix jours après notre première arrivée au bout des 350 kilomètres du premier tronçon de notre GR7, le soleil brillait sur la Bastide Puy Laurent.

Les contreforts des Cévennes nous accueillaient à nouveau, Damien et moi, dans la douceur automnal. Nous avons donc bien profité de cette première journée, où nous mettions nos foulées dans les pas de l’écrivain Robert Louis Stevenson, qui était aussi passé par là, dans un autre siècle, avec son ânesse.

Les sabots de Modestine avaient dû rencontrer des chemins un peu moins bien tracés que nous chaussures de trail aujourd’hui. Son maître naviguait à vue, nous n’avons qu’à suivre les balises rouges et blanches mis en place par la FFRandonnée.

Pourtant, découvrir les Cévennes à pied vous plonge encore aujourd’hui dans une France rurale et préservée, à travers une nature forte en contrastes et en rudes beautés.

Sur les hauteurs du mont LozèreIMG_20161120_163005

Les pentes se font déjà bien plus raides le lendemain, lorsque nous repartons du Bleymard. Nous quittons le tracé du Stevenson, jusqu’alors commun au GR7, pour retrouver les hauteurs du Mont Lozère et courir à travers les grands espaces découverts du plateau. Le vent et la pluie annoncés nous ont rattrapé. Un “épisode cévenol” est prévu pour les prochains jours. Le brouillard nous cache les belles vues, nous nous abritons un moment dans un hameau abandonné en cette saison pour déjeuner, avant de repartir braver les éléments.

Trois jours durant, nous devons affronter vents violents et pluie battante. Notre progression est difficile, nous sommes heureusement bien équipés et protégés par nos vestes et nos ponchos. Ces étapes plus qu’arrosées, nous transportent pourtant vers des paysages vraiment splendides et des secteurs où il fait bon courir et randonner: les Cévennes culminent ici jusqu’aù Mont Aigoual. Les terrains sont variés, entre drailles rocheuses et pistes forestières, les panoramas, lorsque les nuages nous les laissent entrevoir, splendides. Les villages, où nous trouvons refuge à l’étape, sont bien construits de belles pierres de pays. Malgré le déluge, nous prenons un certain plaisir à gambader ici.

Sous l’épisode Cévenol!


IMG_20161124_180848Ce n’est qu’en redescendant vers Le Vigan que nous apercevons à nouveau un bout de ciel bleu. Nous sommes parvenus dans une région vraiment méridionale. Le lendemain, nous traversons sans doute l’endroit le plus spectaculaire de toute notre itinérance sur ce GR 7 : le cirque de Navacelles. C’est un site naturelle des plus étonnants, où la rivière et les vents ont creusé une oeuvre d’art. Un cirque profond et très encaissé, d’autant plus surprenant à découvrir que l’on ne peut se douter de son amplitude en traversant le large plateau qui le domine. Ces terrains techniques et très pentues sont sans doute un régal pour les traileurs.

Nous traversons ensuite le plateau sud du Larzac avant de replonger vers Lodève. La pluie nous y rejoint, décidément elle ne nous laissera guère tranquilles lors de cette deuxième reconnaissance. Le ciel restera ainsi bien chargé jusqu’à la toute fin de notre périple. Nous abordons le parc naturel du Haut Languedoc entre éclaircies et nuages menaçants, qui nous font admirer les ondulations des belles collines aux abords de Lamalou-les-Bains, entre champs, forêts et beaux villages fortifiés.

Le Haut Languedoc sous les nuages…

Le mauvais temps reprend vraiment le dessus lorsque nous traversons le massif du Caroux, où les roches et les sentiers très techniques sont bien difficiles et glissants dans une telle humidité. Il faudra revenir aux beaux jours pour profiter pleinement de ces terrains, par ailleurs très adaptés à la pratique du trail.

Nous abordons ensuite la toute fin de notre parcours, à travers les montagnes noires. En cette fin d’automne, ces vastes collines boisées et sauvages portent bien leur nom. Le brouillard nous cache les vues mais son jeu de lumières sur les pins offre parfois de beaux effets. Nous devons nous en contenter en arpentant ces allées forestières où il fait bon dérouler sa foulée.

Ce n’est que parvenus aux Cammazes, où le sentier suit la rigole de Riquet qui descend jusqu’au canal du Midi, que l’astre du jour perce enfin. Il nous promet une bien agréable dernière journée de balade. Elle nous mène à Castelnaudary, à travers sentiers et chemin de halage au bord du canal. Le massif central s’arrête ici, nous aussi. Le GR7 poursuit sa route jusqu’en Andorre, toujours le long de cette ligne de partage des eaux qui fut notre fil d’Ariane 750 kilomètres durant.

Si ce sentier reste pratiqué par les grands randonneurs, il l’est un peu moins qu’il y a quelques années. L’IPAMAC, une association qui regroupe tous les parcs naturels du Massif Central, entend relancer l’intérêt autour de ce GR7 en attirant traileurs et randonneurs sportifs. Les terrains et le dénivelé rencontré sur son tracé à travers le vieux massif sont tout à fait propices à ces nouvelles itinérances sportives. Ainsi, nous avons parcouru en moyenne 35 kilomètres et 1100 mètres de dénivelé au quotidien sur notre parcours.

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