Qu’est-ce que la claudication du cycliste ?

Les médecins utilisent le terme d'endofibrose artérielle. Dans les faits, le cycliste de compétition développe un claudication de la cuisse ou de la fesse lors d'un effort intense qui se caractérise par des crampes et/ou une sensation d'engourdissement au niveau de la cuisse. Ce mal, une fois diagnostiqué, à une solution. Les explications du docteur Jean-Claude Gardiol.

peloton professionnel

Le terme de claudication désigne une boiterie. En séméiologie médicale le terme de claudication peut faire référence à deux types de pathologie.

Une artérielle qui peut être due à une obstruction totale ou partielle des artères des membres inférieurs, iliaques, fémorales, tibiales ou autres qui généra une boiterie à l’effort du fait d’un mauvais approvisionnement des muscles en oxygène et nutriments.

Une neurologique, le plus souvent en rapport avec un rétrécissement du canal lombaire responsable aussi d’une claudication à l’effort, cette fois-ci du fait d’une commande nerveuse défectueuse pour les muscles sous sa dépendance.

Sachez que des études ont démontré que 50% des cyclistes atteints avaient entre 20 et 30 ans et 25% entre 30 et 40 ans et que les sportifs touchés faisaient en moyenne 120 000 km*. Les deux causes peuvent bien sûr cohabiter chez un même individu.

Lorsque l’on parle de claudication chez un cycliste; on fait référence à une maladie artérielle assez spécifique des cyclistes professionnels qui est l’ENDOFIBROSE ILIAQUE EXTERNE.

Cette anomalie touche l’artère iliaque externe issue de l’artère fémorale, qui va passer sous l’arcade crurale au niveau du pli de l’aine pour acheminer le sang au niveau des membres inférieurs et de la cuisse en priorité. L’endofibrose va consister en une obstruction de la lumière de ce « tuyau » artériel.

Pour simplifier, cette artère mobile entre deux points fixes va être « traumatisée » par les mouvements répétés de pédalage (modification de trajet et rétrécissement), traumatisme responsable d’un ralentissement significatif du débit artériel et de douleurs de la cuisse et de la jambe à l’effort obligeant le cycliste à arrêter son effort.

Les signes vont apparaître progressivement avec soit une impression de manque de force dans tout le membre inférieur soit une sensation de « grosse cuisse ». Ces deux types de symptômes vont apparaitre, uniquement,  lors d’efforts très violents. Ils seront à dissocier des manifestations décrites en préambule et des douleurs survenant quelle que soit l’intensité de l’effort, que l’on pourra rapporter à un mauvais entraînement ou à un effort trop important pour le pratiquant.

Le traitement de l’endofibrose iliaque externe est chirurgical. Il n’existe pas de conseil préventif, les causes de cette maladie étant inconnues à ce jour. Les médecins ont aussi constaté que ce mal peut aussi toucher les marathoniens et les triathlètes.
Le cycliste opéré, pourra, dans les suites, reprendre son activité sans difficulté.

* source : présentation de Jean-Michel Chevalier, A. Millon, Th. Lemonnier, P. Feugier, Hôtial Edouard Herriot (Lyon), en juin 2010.

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