Petit tour d'horizon des 10 blessures les plus courantes des adeptes du cyclisme avec le docteur Jean-Claude Gardiol.

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Le cyclisme est une affaire de passionné(e)s. Mais malheureusement comme pour toute pratique sportive, elle engendre des blessures. Petit tout d’horizon rapide des plus courantes.

  1. L’appui sur la selle et la fragilité du périnée qui peut occasionner des problèmes cutanés (irritation locale, 3° testicule, induration), une irritation des muqueuses chez les femmes, des mycoses, des infections locales, …et peut-être favorisé la survenue du cancer de la prostate chez l’homme. Des troubles de la sensibilité à type d’anesthésie transitoire au niveau des organes génitaux externes, chez l’homme, ont été rapportés à la compression du nerf honteux interne par l’appui sur la semelle et le port de vêtements trop serrés.
  2. La position du pied du cycliste sur la pédale et l’absence de « dérouler du pas », facteur important de drainage veineux,  qui peut créer ou aggraver des troubles veineux des membres inférieurs à type de varices.
  3. Des douleurs cervicales en rapport avec une arthrose de cette région, très fréquente et d’apparition précoce dans la vie, du fait de l’obligation de lever le regard pour appréhender les pièges de la chaussée, essentiellement dans le cadre de la pratique du vélo sur route, moins avec un guidon « plat ».
  4. Les douleurs du genou essentiellement d’ordre tendino-musculaire, le plus souvent en rapport avec une mauvaise position sur le vélo (cadre, hauteur de selle, cale sous les chaussures, etc…), l’utilisation de braquets inadaptés, ou bien encore un entraînement insuffisant qui pourront handicaper le néo-cycliste.
  5. Des fourmillements ou des sensations d’engourdissement dans les trois premiers doigts de la main (pouce, index, majeur) qui peuvent s’expliquer par un syndrome du canal carpien (région anatomique du poignet où passent les tendons fléchisseurs de la main et du poignet et le nerf médian) du fait de l’appui prolongé des mains sur le guidon et des secousses en rapport avec les aspérités des routes et chemins. Plus rarement les troubles de la sensibilité concerneront les deux derniers doigts en rapport avec une souffrance du nerf cubital au poignet ou au coude. Ces fourmillements peuvent, aussi, être la conséquence d’une irritation des racines nerveuses lors de leur sortie au niveau des cervicales, avec des irradiations dans l’omoplate.
  6. En période estivale, des douleurs de la plante du pied du fait d’une inflammation de l’aponévrose qui oblige à quitter la chaussure et à appliquer du froid.
  7. La fringale, en cas de sorties longues avec l’impossibilité de s’alimenter du fait de troubles digestifs «hauts » qui rendent difficile l’absorption d’eau et d’aliments comme dans la plus part des sports d’endurance.
  8. Des douleurs Thoraciques en rapport avec la position sur la machine qui correspondent le plus souvent à des douleurs articulaires (jonction côte-sternum) ou musculaires (muscles de voisinage). Ces douleurs seront à distinguer des signes de souffrance cardio-vasculaire qui nécessiteront, en cas de doute, l’arrêt immédiat de l‘effort et un bilan spécialisé.
  9. Chez les cyclistes professionnels et chez les amateurs qui ont une pratique intensive a été décrite une pathologie artérielle des membres inférieurs qui n’est retrouvée que chez les pratiquants de ce sport. Il s’agit de l’endofibrose iliaque externe. La situation anatomique de cette artère et le pédalage vont engendrer un rétrécissement du calibre de ce vaisseau et un moindre afflux sanguin à l’effort, responsable  d’une sensation de paralysie de la totalité du membre inférieur concerné ou d’une impression de « grosses cuisse ». Après explorations vasculaires, le traitement sera toujours chirurgical.
  10. Les phénomènes d’allergie ou de troubles respiratoires, comme dans la quasi-totalité des sports pratiqués en plein air, que l’on peut rapporter à la pollution et aux différentes particules inhalées de façon plus intensive lors d’un effort physique. Une altération de la qualité des différentes composantes de l’arbre respiratoire expliquerait le recours plus fréquents des pratiquant aux médications à visée ventilatoire.

Des maux que nous ne manqueront pas de détailler dans les prochaines semaines.

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