Marathon de Paris 2015 : dans le sillage des meneurs d’allure

Ils seront 34 meneurs et meneuses d'allure, sélectionnés par Dominique Chauvelier, sur la ligne de départ du marathon de Paris le dimanche 12 avril 2015. Rencontre avec ces coureurs qui vous emmènent vers vos objectifs.

Marathon de Paris 2014 allure

50 000 coureurs s’élanceront sur le marathon de Paris, dimanche 5 avril 2015, avec chacun un objectif et un chrono a réaliser. Parmi eux, 30 hommes et 4 femmes seront chargés de les emmener à bon port et dans les temps, les fameux meneurs d’allure !
Aujourd’hui, on les croise sur de nombreuses courses et les drapeaux de couleurs qu’ils portent sur leur dos font partie du paysage de la course a pied.
A l’origine de cette initiative, Dominique Chauvelier et son collectif Free Runners qui importe l’idée, née aux Etats Unis, en 1998 en France.
« Les meneurs d’allure que j’envoi sur les épreuves viennent quasiment tous de ce club » explique le détenteur d’un temps de 2h11mn24s sur les mythiques 42,195 km. « Comme ça je les connais tous bien et je connais surtout leurs performances, je sais que je peux leur faire confiance », poursuit-il. Basés dans la région du Mans (73), les coureurs se retrouvent régulièrement pour s’entraîner ensemble et préparer leurs échéances tout au long de l’année. Dominique Chauvelier ajoute, « on essaye d’être le plus professionnels possible dans nos prestations. Les coureurs qui suivent un meneur d’allure doivent être surs de réaliser le chrono qui correspond au meneur! »
Des meneurs d’allure qui doivent aussi bien avoir des qualités de coureurs que de psychologues lors d’épreuves aussi longues que les marathons. « Pendant une trentaine de kilomètres ils sont vraiment là pour coacher et faire respecter le rythme. Ensuite, le mental entre en compte. Il s’agit de mettre une bonne ambiance et de déconner avec les coureurs pour leur faire oublier les kilomètres restants », détaille encore Dominique Chauvelier.

« Humainement très intense »
Un avis partagé par Jean Noël Cerisay, qui avec une douzaine de marathons au compteur, a choisi depuis 4 ans de mener la danse. Pour lui, pas d’objectif de performance, il aura pour but de faire terminer la course à tout le monde avec sa flamme des 5h30. « Je me considère plus comme un accompagnateur qu’un véritable meneur. Pour les coureurs qui me suivent, le chrono est secondaire, on court en 7mn30s au kilomètre. Ce qui les motive c’est de passer la ligne d’arrivée » explique-t-il.
A grands renforts d’encouragements, il veillera donc à ce que tous les coureurs de son groupe puissent mettre autour de leur cou la précieuse médaille de finisher. Une expérience « humainement très intense » pour ce meneur lorsque tout le monde le remercie à l’issue de la course. « Les voir tous arriver et atteindre leur but, ça m’apporte beaucoup plus de satisfaction que lorsque je courrais seul. C’est vraiment émouvant comme moment » glisse-t-il dans un sourire.

« Je me lance dans l’inconnu »
Ces émotions, Cyril Esnault va les vivre pour la première fois. Membre lui aussi du collectif Free runners, il va découvrir le rôle de meneur d’allure. Et si cela ne suffisait pas, ce marathon sera également son premier en tant que coureur!
Une double découverte qui ne le rassure pas forcément, lui qui est plus habitué aux 10 km et aux semi-marathons. « C’est vrai que j’appréhende un peu cette course, la pression monte, je ne vais pas dire le contraire. Je n’ai jamais couru de course avec plus de 3 000 participants et je me lance dans l’inconnu… Je me suis entraîné avec sérieux mais c’est lorsque l’on s’élance sur un marathon, l’appréhension est toujours là, surtout si c’est le premier ! »
Bien conseillé par Dominique Chauvelier, il n’est néanmoins pas là par hasard :  » je choisis mes meneurs avec soin et je n’ai eu pour l’instant aucune défaillance à déplorer. Un meneur s’est blessé une fois sur un marathon, mais cela peut arriver à n’importe quel coureur » précise-t-il.

4 femmes seulement cette année
Des meneurs en grand partie masculins mais certains seront emmenés par des femmes et pas de moindres.
Murielle Brionne, ex-coureuse internationale ayant pris le départ de plus de 100 marathons, emmènera par exemple les coureurs qui rallieront l’arrivée en 3h30.
Une excellente façon de continuer à courir pour cette championne mais également de transmettre ses connaissances de gestion de course. « C’est toujours un vrai bonheur d’aider les coureurs à réaliser les chronos qu’ils ont passé tant de temps et d’heures d’entraînement à préparer. Je prends toujours autant de plaisir à courir, et comme je ne peux plus réaliser les mêmes temps que lorsque j’avais des jeunes jambes (Ndlr : 2h42mn43s en 2004), autant en faire profiter les autres! « , termine-t-elle dans un éclat de rire.

Un avis partagé par Dominique Chauvelier pour qui les hommes sont « très impressionnés d’être emmenés par une femme. Il y a toujours beaucoup de respect pour les meneuses d’allure et j’essayerais d’en avoir au moins une dizaine l’année prochaine » conclut-il. 

Un « Chauchau », comme on le surnomme, qui faute de courir, endossera le rôle de photographe sur ce marathon de Paris 2015. Posté au 10eme et 27ème kilomètres, il immortalisera ces moments de partage et de joie. Avant de prendre la direction de Genève les 2 et 3 mai 2015, où il endossera à son tour la fameuse flamme des 3 heures.

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