Au cœur du marathon de Paris 2015 avec Maryse Le Gallo

Maryse Le Gallo. Un record sur marathon à 2h35mn09s réalisé en 1998. Une athlète, une entraîneuse, qui court encore sur toutes les distances avec de superbes chronos et qui sera au départ de la Wings for life Run le 3 mai 2015. Récit de son marathon de Paris au coeur du peloton. Un marathon vécu en sortie longue.

Maryse Le Gallo Marathon de Paris 2015

Une sortie longue ? Vous allez me dire pour préparer quoi ? Et bien dans 3 semaines, je prends le départ d’une course sans ligne d’arrivée !!!

J’ai prévu de courir la 2ème édition de Wings For Life qui se déroule le 3 Mai 2015 à Rouen. L’an passé, Hennebont ma ville avait été retenue pour l’organisation de la 1ère WFL France et j’étais personnellement très impliquée dans l’organisation, je n’ai donc pas pu prendre le départ (lire le compte rendu de la 1ere édition de la Wings for life).
Cette année j’y sera et après une préparation de cross contrariée par une blessure, j’ai commencé à allonger les séances depuis 4 semaines et fait le choix d’inclure dans ma préparation le marathon de Paris en mode sortie longue avec un temps envisagé autours 3h30.

Et voici la stratégie que j’avais mise en place
1 ère partie : Le mode échauffement pendant 15 km allure 4mn55/5mn au km soit 12-12,2 km/h
2 ème partie : Accélérer légèrement sans à coups sur 15km (10s à 15s plus vite) en 4mn40/4mn45 au km soit 12,5/12,7 km/h
3ème : revenir à la vitesse initiale pour les 10 derniers kilomètres.

J’ai donc pris mon 1er départ dans le sas des 3h30 non sans aller auparavant voir l’espace Elites et retrouver mes connaissances entraîneurs, accompagnateurs et athlètes en partance pour le départ. La tension se lit sur leur visage.

Je me suis alors rappelée qu’il fallait que je parte pour mon SAS avant 8h45 avec mon dossard 22625. Je ne pouvais donc pas voir le départ !

Je l’avoue, j’appréhendais d’être dans le SAS et de me retrouver comme dans une boite de sardines. Mais non, il y avait de la place avec des athlètes calmes, beaucoup d’étrangers et surtout des athlètes relativement jeunes.

« Je découvre l’ambiance du marathon »

Le départ est donné. Mon GARMIN est en mode Start, le GPS ON, voilà j’ai mes données en instantanée. Je trouve mon allure très facile mais je m’interdis d’accélérer. Je suis relâchée. Pour la 1ère fois, je suis en mesure d’apprécier la beauté du parcours, alors que j’en suis à ma huitième participation depuis 1992 ! Mon meilleur chrono à Paris ? C’était en 2000 en 2h35mn16s (8ème femme). Lorsque l’on est ainsi à la recherche de la meilleure performance possible, la concentration est telle que nous sommes dans une bulle. Conséquence, le parcours est beau mais nous n’en profitons pas.

Dans le peloton, certaines personnes me reconnaissent et ne comprennent pas ce que je fais avec eux. J’explique et les accompagne un moment. Je vais leur prendre la bouteille d’eau au ravitaillement et leur demande leur objectif.
J’en profite pour donner également des conseils sur les nécessités de s’hydrater à tous les points de ravitaillement, de prendre un gel et surtout quand et comment les prendre. Je suis aussi entraîneur, je ne manque donc pas de rappeler quelques conseils de sécurité et l’importance de rester régulier car le marathon commence après le 30ème km. Et c’est alors que je rejoins la meneuse d’allure des 3h30, Muriel Brionne. Nous partageons une moment, c’est bien agréable.

Outre le fait de regarder les abords du marathon, mes yeux s’attardent sur de jolis déguisements, des tenues plus ou moins attrayantes voire très flashies pour certaines. Et pour au moins un coureur, rien. Certainement un coureur étranger. Il est très légèrement vêtu avec une simple bande de tissu dorsale… je ne peux vous décrire l’autre face…. Je regarde les sourires des spectateurs lorsqu’il passe et ceux des coureurs aux alentours qui sortent alors de leur concentration et sourient également. Un court moment bien sympathique, puisqu’il remontait le flot de coureurs en toute décontraction.

J’ai découvert aussi l’ambiance animée par les groupes de musique tout au long du parcours. Et les encouragements des spectateurs toujours admiratifs, les tapes dans les mains des enfants quand je passe, les drapeaux bretons qui s’agitent sur le parcours, les cris, les Go-Go nous accompagnent dans notre aventure… Que de plaisir !

Mais voilà qu’avec toutes ces distractions, les kilomètres se passent. Je contrôle mes chronos et me concentre un peu plus après le 25ème kilomètres car je ne sais pas comment je vais réagir après 30/35 kilomètres.

J’ai beau être facile, les kilomètres s’accumulent. J’ai pris soin de me prendre mes gels avant le 15ème et au 25ème pour ne pas avoir une fringale. Je m’hydrate à chaque ravitaillement et m’humidifie la tête avec la bouteille d’eau. J’avale à petites gorgées et garde la bouteille avec moi un petit moment.

Le 30 ème passé, je me concentre sur l’allure, je dois redescendre à 4mn50 et suis bien contente.

« C’est 42km quand même ! »

Les raideurs musculaires sont là, mais ça va, je ne fais que remonter les coureurs. Psychologiquement je suis bien, je vais finir c’est certain, mais il faut maintenir l’allure.

Au 35 ème les pavés font mal aux pieds, on rentre dans le bois de Boulogne… Je sais que ça va se durcir. Je fais mes calculs de temps d’arrivée, je me perds un peu, je m’évade.

Effectivement au 37ème, le compte à rebours commence, il reste 5 km, je ne perds pas de temps, mais j’ai les jambes tendues.

En fait ça se durcit au 41ème kilomètre, je trouve qu’il en fait 1,5 km, je le passe en 5mn14. Puis je relance pour terminer en 4mn50 le dernier.

Et voici une arrivée franchie en 3h25mn46s. Je suis heureuse de terminer… C’est quand même 42 kilomètres ! Me voilà rassurée sur la possibilité de tenir 42 km sur la Wings for life, mais attention ce sera une autre course. Ce sera dans 3 semaines et je n’aurais pas de ligne d’arrivée, c’est une voiture qui me rattrapera et me dira que s’est terminé ! Top départ à Rouen à 13h. (Voir la présentation de la Wings for life run) 

Ma course en chiffres ?
Voici mes temps de passage en tronçons de 5 km et allure km/h

Temps de Passage de Maryse Le Gallo sur le marathon de Paris 2015
La carte de visite de Maryse Le Gallo
Née le 27/04/1960
Hennebont (56)

Vice-Présidente du club de l’AP L’Orient (Fondatrice du club en 2004 et présidente de 2004 à 2014)

Ses records personnels
3 000 m : 10mn27s83 (Vannes, le 4 avril 2008)
10 km Route : 34mn06s (Laval, le 25 mars 2001)
15 km Route : 58mn16 (Lanester, le 13 juillet 2010)
20 km Route : 1h13mn05s (Perros-Guirrec, le 22 juillet 2001)
Semi-Marathon : 1h15mn14s (Nice, le 28 mars 1999)
Marathon : 2h35mn09 (Rotterdam (Pays-Bas), le 19 avril 1998)
9 sélections en Equipe de France

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