La météo, un paramètre extérieur de la performance

Le rendement de la locomotion humaine n’est pas très bon : seulement 25% de l’énergie issue de la dégradation des substrats énergétiques (lipides, glucides) est transformée en mouvement. Le reste (75%) est évacué sous forme de chaleur.

Courir par temps froid Gore

D’un individu à l’autre, cette capacité à évacuer la chaleur est différente. En absence de mouvement, un individu a un équilibre thermique situé aux alentours de 20°C. Cela veut dire qu’il ne consomme d’énergie, ni pour refroidir son organisme, ni pour le réchauffer. En revanche pendant l’effort, c’est autour des 15°C qu’il est le plus facile d’évoluer.

L’augmentation de la température extérieure est toujours synonyme de baisse de performance en endurance, notamment parce qu’une partie de la circulation sanguine va être amenée en périphérie pour assurer des fonctions de refroidissement. Cette dérivation sanguine entraînera la nécessitée d’une augmentation du débit cardiaque (phénomène de dérive cardiaque) pour assurer un même apport d’oxygène aux muscles. Si l’athlète veut conserver la même intensité d’effort (mêmes FC), il va devoir réduire sa vitesse de progression. D’autres moyens existe aussi pour lutter contre la chaleur: l’hydratation afin de compenser les pertes sudorales, ou bien le refroidissement du corps par aspersion d’eau. Notons toutefois que l’organisme montre des adaptations à la chaleur après 7 à 10 jours en conditions chaudes, grâce à la modification du contenu de la sueur.

En conditions froides, le corps dépense de l’énergie pour assurer une température interne stable. L’alimentation et le port de vêtements adaptés est alors, la meilleure prévention contre le froid. Mais la météo ne se limite pas qu’à la température. Le vent, les précipitations et l’hygrométrie (niveau d’humidité de l’air) jouent également un rôle important. Ce dernier paramètre est important car il ne suffit pas de transpirer pour lutter contre la chaleur, il faut aussi que cette chaleur soit évacuée. En conditions très humides, la transpiration n’est pas évacuée, ce qui devient très vite insupportable. C’est là que réside la principale difficulté des courses tropicales pour des organismes non adaptés. On peut l’affirmer, la gestion des aléas climatiques sur les courses d’endurance est un facteur important de performance. Les amplitudes thermiques dépassent souvent les 20°C sur un ultra alors que ces conditions sont quasi stables sur la route.

Stratégiquement, l’individu doit alors conserver une température interne la plus stable possible et proche des 37°C. Pour cela, il doit soigner son alimentation et son hydratation. il est également important que l’athlète se vêtisse au gré des conditions météo. Sur le Tor des Géants, dans le Val d’Aoste, on a constaté des hypothermies dès la première nuit à cause du froid et de la pluie, tout comme des coups de chauds lors de la deuxième journée. Au même titre que la gestion de l’intensité de l’effort (le pacing), la gestion de son équilibre thermique est un enjeu majeur de la performance en trail.

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