Caster Semenya : Avantage ou pas ?

A l’heure où l’IAAF s’est prononcé une nouvelle fois sur la situation des athlètes hyperandrogynes en dévoilant de nouvelles règles d’éligibilité aux compétitions féminines, Lepape info vous propose de verser au dossier une étude factuelle de notre expert Jean Claude Vollmer ( publiée en août 2017 ) sur le site Spé15 sur le cas Caster Semenya . Les chiffres et analyses permettront d’alimenter et ( peut-être ) d’éclairer le débat sur cette coureuse d’Afrique du Sud championne olympique sur 800 m à Rio et double médaillée aux championnats du monde de Londres en 2017.

Source : beinsports.com

Les doublés ( 800 m – 1500 m)  lors de grands championnats.

 

A le lecture du tableau suivant, on constate que le doublé de Semenya aux championnats du monde de Londres 2017   n’est pas une première et que de nombreuses coureuses l’ont tenté et terminé avec succès sur le podium des 2 épreuves dans le passé .

 

Année 800 m 1500 m
JO 76 Kazankina 1 ère 1:54.94 1 ère 4:05.48
JO 80 Olizarenko 1 ère 1:53.43 3 ème 3:59.6
Monde 83 Podkopayeva 3 ème 1:57.58 3 ème 4:02.25
JO 84 Melinte 1 ère 1:57.60 2ème 4:03.76
Monde 95 Holmes 3 ème 1:56.95 2 ème 4:03.04
JO 96 Masterkowa 1 ère 1:57.63 1 ère 4:00.83
Monde 99 Masterkowa 3 ème 1:56.96 1 ère 3:59.53
JO 2004 Holmes 1 ère 1:56.38 1ère 3:57.90
Monde 2017 Semyena 1ère 1:55.17 3 ème 4:02.90

 

Le Profil  de performances des meilleures coureuses par décennie depuis 1971

 

Le tableau suivant, tiré de l’ouvrage collectif «  Le 800 mètres . Analyse descriptive et entraînement » ( éditions INSEP ) qui présente les profils des 10 meilleures par décennie montre que Semeyna présente ( pour ses performances de la décennie 2011 =>2017)  un profil particulier.

En simplifiant les contenus du tableau on peut classer les coureuses de 800 m  en 3 catégories :

Profil 400 m – 800 m :  coureuses de 400 m ayant réalisé moins de 50.50

Profil 800 m : coureuses qui ne présentent que des performances sur 800 mètres

Profil 800 -1500 m : coureuses de 1500 mètres ayant réalisé moins de 4’02 

Si le profil  400 m – 800 m est plutôt rare avec Minyeva ,Kratochvilova  – qui est principalement une coureuse de 400 m (47.99 ) et qui n’a couru qu’une saison (1983) sur 800 m – , Quirot , Miles Clarke,   le profil 800 m – 1500 m est le plus courant avec 18 filles dans la zone à 4 :02 au 1500 mètres .

Le reste des 40 profils présentés étant des profils spécifiques 800 m , sans performances sur les distances périphériques ou avec des performances ne leur permettant pas d’atteindre des podiums sur ces distances.

 

  Meilleure perf. 400 m 1500 m 100 m/ 200 m 1 000 m /2000 m 3000 m /5 000 m
1971  à 1980 Olizarenko 1:53.43 50.96 3:56.8      
Mineyeva 1:54.81 50.3        
Kazenkina 1:54.94 54.0 3:52.47   5:28.77 8:22.62
Shtereva 1:55.42   4:05.32 i      
Providokhina 1:55.46 51.86 3:58.37   2:30.6  
Zinn 1:55.60          
Weisss 1:55.74       2:31.74  
Gerasimova 1:56.00          
Petrova 1:56.2 51.82 3:57.4   2:33.00  
Kämpfert -steuk 1:56.21       2:30.85  
Moyenne 1:55.381 51.8 ( n=5) 3:58.27 ( n=5)      
1981 à  1990 Kratochvilova 1:53.28 47.99   11.09 /21.97    
Quirot 1:54.44 49.61 4:13.08 23.07    
Melinte 1:55.05 52.5 3:56.7   2:31.85  
Grau 1:55.26       2:31.77  
Wachtel 1:55.32 54.36     2:30.67  
Gurina 1:55.56 51.38 4:02.47   2:32.97  
Kovacs 1:55.68       2:32.40  
Podyalovskaya 1:55.69          
Veselkova 1:55.96 51.77 4:20.89      
Podkopayeva 1:55.97 52.74 3:56.65   2:37.27  
Moyenne 1:55.221 51.42 ( n=7)     2:32.82 ( n=7)  
1991 à 2000 Quirot 1:54.84 49.61 4:13.08 23.07    
Mutola 1:54.19 51.37 4:01.50 23.86 2:29.34  
Melinte 1:55.05   3:56.7   2:31.85  
Van langen 1:55.54   4:06.97   2:35.21  
Dong Liu 1:55.55          
Masterkova 1:55.87 52.12 3:56.77   2:28.98  
Nuritdinova 1:55.99       2:35.03  
Holmes 1:56.21 53.8 3:57.90 25.29 2:32.55  
Yunxia Qu 1:56.24   3:50.46     8:12.18
Miles Clark 1:56.40 49.40 4:34.25 * 11.78/23.03    
Moyenne 1:55.648 51.48 ( n=5) 4:00.65 (ss*)      
2001 à 2010 Jelimo 1:54.01 52.14        
Batageli 1:55.19 54.31 4:02.44   2:31.66  
Semenya 1:55.45 52.54 4:08.01      
Andrianova 1:56.00   4:12.02      
Busienei 1:56.04   4:02.32   2:37.98  
Calatayud 1:56.09 50.87        
Benhassi 1:56.43   4:02.54      
Khrushschleva 1:56.59 51.49        
Klyuka 1:57.04 53.12        
Kostetskaya 1:57.07 54.72 4:01.77      
Moyenne 1:56.07 52.74 ( n=7) 4:04.87 ( n=6)      
2011  à …. Semenya 1:55.16 50.40 4:01.99      
Niyonsaba 1:55.41          
Wilson 1:55.61 54.43 4:12.10   2:44.05  
Jelimo 1:56.76 52.14        
Hassan 1:56.81       2:34.68 8:29.38
Wambui 1:56.99 51.39        
Jepkoech Sum 1:56.99   4:01.54     8:53.12
Bishop 1:57.01 56.46 4:09.58   2:38.75  
Kostetskaya 1:57.19 54.74 4:01.77      
Montano 1:57.37 52.96        
Jowzyck 1:57.37 55.16     2:34.93  
   Moyenne 1:56.60 53.46 4:05.40      

 

Comment se situe Caster Semyena dans cette catégorisation ?

 

Lors de la décennie 2001 => 2010 elle présente clairement un profil « 800 m spécifique » .

Depuis son retour au plus haut niveau en 2016 avec ses 50.40 au 400 m et 4 :01.99 au 1500 m , elle est tout simplement  ..Unique car pouvant être à la fois un profil 400 m et un profil 1500 m.

Et encore  n’ a-t-elle  abordé que très rarement les disciplines du 400 m et du 1500 m.

400 m : Pour son seul 400 mètres couru au niveau international en 2016 à Bruxelles et remportée en 50.40 , elle a battu Okolo (USA) 2 ème  avec 50.51 et McPherson (Jamaïque ) 3 ème avec 50 .51. Les meilleures performances de ces athlètes sur 400 mètres sont respectivement de 49.71 et de 49.94 .

On peut donc raisonnablement penser qu’elle vaut mieux sur 400 mètres .

1500 mètres : aux championnats du monde à Londres,  elle termine 3 ème à quelques dixièmes de Kipyegon dans une course tactique sur une distance qu’elle abordait pour la première fois au niveau international et qu’elle ne maîtrise pas encore.

Elle a pourtant terminé sur les talons ou battu des filles qui ont déjà réalisé  des chronos impressionnants sur la distance : Kipyegon : 3 :56.41, Simpson (2ème) 3 :57.22, Muir ( 4ème) 3 :55.22, Hassan ( 5 ème 3 :56.05 ).

Sur cette distance aussi on peut supposer qu’elle vaut nettement mieux ? Rien de banal mais unique !

 

Trouve-t-on ce profil particulier chez les coureurs de 800 m masculins ?

 

Amusons- nous à mettre en perspective les meilleures performances de Semyena en 2016 avec le meilleur coureur de 800 m masculins en 2016 ( Rudisha )

En 2016 , Caster Semyena est :

1 ère au bilan mondial sur 800 m avec1 :55.28 sur 800 mètres 

12 ème au bilan mondial sur 400 mètres avec 50.40

14 ème au bilan mondial sur 1500 mètres avec 4 :01.99 

Si Rudisha , premier au bilan mondial sur 800 m avec 1 :42.15 présentait le même registre de course que Semyena et par conséquent le même ranking mondial dans les différentes disciplines voici les performances  qu’ il aurait dû faire en 2016 :

  • Sur 400 m : 44.60
  • Sur 1500 m : 3.33.36

Il en est loin !

On peut affirmer que jamais un tel profil de cette nature n’a existé sur 800 mètres masculins.

En effet , les meilleurs coureurs de 800 m présentant des performances de haut niveau sur 400 m ont été :

Juantorena : 1 :43.44 et 44.26  sur 400 mètres – avec un chrono sur 1500 m de 3 :45.5

Korir : 1 :43.0 et 44.53 sur 400 mètres

Everett : 1 :43.20  et 44.56 sur 400 mètres

Ce sont les seuls ayant réalisé moins de 44.60 . On peut encore citer :

Lopez : 1 :43.07 et 45.11 sur 400 mètres

Rudisha : 1 :40.91 et 45.50 sur 400 mètres

Amos : 1 :41.73 et 45.56 sur 400 mètres.

Le constar est simple, les coureurs de l’élite du 800 m avec des performances de haut niveau sur 400 m ne présentent jamais de performance notable sur 1500 m donc dans le secteur aérobie.

Ce profil, physiologiquement improbable sinon impossible n’existe pas chez les hommes alors que  chez les femmes Semyena est la seule à vraiment le posséder.

 

Le déroulement des courses de 800 mètres féminines

 

La course de 800 mètres est une course où l’on meurt à petit feu c’est-à-dire qu’on a une vitesse qui décroit fortement sur les derniers 100 mètres ( voir l’ article de C. Hanon et B. Gajer : «  répartition des efforts au cours du 800 m masculin couru avec une optique de performance »  dans l’ouvrage cité plus haut.

Lors des courses de championnats , ce constat n’est pas systématiquement vérifié chez les masculins car pendant ces courses l’aspect tactique prend une dimension primordiale . On peut alors assister à des courses en négative split avec un fraction terminale plus rapide que le début de course.

Chez les femmes , l’analyse  ( voir tableau suivant ) des finales de  tous les grands championnats féminins ( JO et  monde ) depuis 1964 montre que cette tendance ne se vérifie pas chez les féminines et que sur 26 courses analysées  seules 3 finales ont été courues avec un 2 ème 400 m plus rapide que Le premier.

Ce sont les finales  d’Edmonton (2001 ) , Paris ( 2003 ) avec la même coureuse victorieuse : M. Mutola  en 1 : 57.17 ( 59.3 + 57.87 ) et 1 :59.80 ( 61.30 + 58.5 ) et celle d’Helsinki avec Calatayud en 1 :58.82 ( 60.72 + 58.11).

Mutola posait déjà, elle aussi,  question à l’époque de sa domination sur 800 mètres féminin.

image1

 

Source : athleticsweekly.com
Source : athleticsweekly.com

 

Analyse de la course des championnats du monde de  Londres

 

Temps de passage

200 m : 27.02 ( Niyonsabo et Wilson)

400 m : 57.98 ( Niyonsabo) – 58.53 pour Semenya

600 m : 1 :27.07 ( Niyonsabo et Wilson) – 1 :27.5 pour Semyena

Arrivée : 1ère 1 :55.16 Semyena – 2ème Niyonsabo 1 :55.92 – 3ème Wilson 1 :55.61

Nous avons donc la répartition suivante :

Semyena : 58.53 + 56.63 ( différentiel : – 1,9 sec)

Niyonsabo : 57.98 + 57.94 ( -0,04 )

Wilson : 58.21 + 58.44 ( +0,23 )

Semyena a donc couru un 2 ème 400 m plus rapide que le 1 er sur une base chronométrique très élevée ( les autres finales courues  par le passé en négative split se sont courues en 1 :57.17- 1 : 59. 80 – 1 :58.82 ). Ce chrono final est, dans ce contexte, particulièrement impressionnant.

En prenant le détail de la course de Semyena on a pour le 2 ème 400 m les fractions de 100 mètres suivantes :

400=> 500 m : 14.87

500=> 600 m : 14.1

600=> 700 m : 14.0

700=> 800 m : 13.6

Semyena adonc réalisé :

  • 41.7 pour son dernier 300 m,
  • 27, 6 pour  le dernier 200
  • et avalé  la ligne droite en 13.6 .

Enorme ! Rappel historique, le meilleur 200 m en finale de tous les temps a été réalisé en 27.5 par Mutola en 2003 mais  pour une victoire en 1 :59.80 .

A Londres le chrono est inférieur de 3, 7 secondes à cette performance.

800 mètres féminins et 800 m masculins

Osons la   comparaison avec la partie terminale de la course victorieuse de Pierre Ambroise Bosse lors des championnats du monde de Londres  , on a les fractions suivantes :

  • Dernier 300 m  en 39.7
  • Dernier 200 m en 27.02

N.B. : Le  200 mètres du 500 au 700 mètres a été couru en 25/4 25.5 ce qui a fait très mal à ses adversaires  mais a lui aussi rendu le dernier 100 m de son 800 m particulièrement difficile.

  • Ainsi PAB court son dernier 100 m en :14.2

 

Les chronos sont là : Semenya est allée plus vite que PAB sur les derniers 100 mètres !

La différence se fait essentiellement dans les derniers 50 à 40 derniers mètres. Ainsi un chrono pris à partir d’un même point fixe situé dans cette zone donne 6.1 pour PAB et 5 .7 pour Semyena .

Epoustouflant !

 

Quelle sont les particularités de Caster Semyena sur le plan des qualités physiques?

 

Si on compare ses performances avec les meilleures coureuses de 400 – 800 mètres,  on constate qu’elle ne dispose pas avec ses 24. 35 ( -1,4 m/s ) sur 200 m du niveau  de vitesse de Kratochvilova (21.97 ) , Quirot ( 23.07 ) , Miles Clarke ( 23.03) et pourtant…elle finit plus vite ses courses.  

L’ hypothèse serait  que pour réaliser des performances dans ce secteur (anérobie )  sans avoir la vitesse intrinsèque , elle doit disposer probablement  d’ un niveau de force musculaire très nettement supérieur à ses concurrentes,  lui permettant ainsi de finir plus vite.

Il serait particulièrement intéressant de connaître les résultats de Semenya à différents tests couramment pratiqués dans le monde athlétique que ce soit des tests dans le domaine aérobie ( Vo² max , niveau des seuils aérobie… )  et anaérobie ( lactate max , test de Wingate , tests de force isocinétiques , détente verticale , horizontale , vitesse maximale …).

Car connaître ces valeurs seraient d’une grande utilité pour la compréhension de ses performances.

 

Conclusion :

A l’analyse de ces chiffres, il y a lieu de penser que Semyena représente vraiment un cas particulier tant au niveau de son profil que de son plan de course. D’où lui vient ce particularisme ?

 

Un petit regard sur sa progression.

D’abord footballeuse, on trouve une première trace de ses performances dans les bilans en 2008, à  17 ans avec un chrono de 2 :04.23 mais elle se fait éliminer dès les séries du 800 mètres lors des championnats du monde juniors à Bydgoszcz en 2 :11.98 .

Une année plus tard , elle explose son record sur 800 mètres en 1 :55.45 et devient championne du monde à Berlin !

Fulgurant et là encore …unique.

Ce type de progression peut ressembler à ces progressions que l’on rencontre parfois dans les clubs chez les masculins. Des cadets solides physiquement ( qui en ont pratiquement  terminé avec leur puberté ) commencent la course à pied après une pratique intense d’un autre sport où ils ont déjà fait preuve d’aptitude de vitesse et de résistance à la fatigue.

Et très souvent ces garçons performent rapidement sur leurs seules capacités physiques et cela sans une grande charge d’entraînement.

Une petite anecdote : lors d’une mission à Prétoria en Afrique du Sud en 2010, j’ai eu l’occasion de la voir lors d’une séquence d’entraînement. Son groupe était composé de jeunes athlètes avec des  benjamins, minimes et l’ entraînement réalisé ce jour n’avait rien à voir aussi bien en termes de contenus que d’intensité avec un entraînement standard d’une fille valant moins de 2 ‘ au 800 mètres.

Tout comme il serait intéressant de connaître quelques valeurs physiologiques connaître un peu ses contenus et charges d’entraînement permettrait de mieux appréhender le sujet.

 

Quel avenir ?

Si en 2009 , son temps sur 800 mètres ( 1 :55.45 ) a été acquis sur ses seules qualités physiques et peu d’entraînement -ses performances de l’époque sur 400 mètres ( 52.54 ) et sur 1500 mètres ( 4 :08.1) peuvent raisonnablement confirmer cette hypothèse – elle s’est probablement , depuis septembre 2014 , date où elle a rejoint le groupe d’entraînement de Jean Verster à Potchefstroom , engagé dans un véritable travail ( à quel niveau, je ne suis pas en mesure de le dire )  de préparation et d’entraînement qui lui a permis de gagner en vitesse (50.40 ) et de progresser nettement dans le domaine aérobie.

En ayant progressé dans les domaines périphériques, elle restera imbattable sur 800 mètres, c’est une évidence.

Avec Semyena au départ d’un 800 m,  le résultat est connu d’avance et c’est bien là le problème car l’essence même de la compétition c’est l’incertitude.

Elle pourrait très sûrement courir beaucoup plus vite et battre le record du monde mais est-ce souhaitable pour elle de le battre ou même de s’en rapprocher et donc de rejoindre le niveau de performances datant de la pire période de l’athlétisme féminin ?

Imbattable sur 800 mètres ou son potentiel force joue à plein, elle aura plus de mal à s’imposer sur 1500 mètres car l’aérobie lui fera probablement toujours un peu défaut. Sur 1500 mètres , il suffit ( mais encore faut -il le faire )  à ses adversaires de passer sur des bases élevées dans la première partie de course , l’obligeant ainsi à aller précocement dans le lactique et ainsi affaiblir son secteur favori.

L’avenir nous dira ce que Caster Semyana  est en mesure de réaliser et avec la nouvelle règlementation de l’IAAF ( qui ne manquera pas d’être attaquée devant les tribunaux ) on verra s’il  y a une évolution de sa courbe de progression.

 

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