Dilatation de l’aorte, prudence

Yannick Guillodo, médecin répond aux interrogations d'une coureuse après la détection d'une anomalie cardiaque.

Question : j’ai 45 ans, je suis une femme, et je fais du sport depuis trois ans, et de la course à pied depuis un an et demi. J’ai passé un examen cardiaque en mars, juste pour me rassurer, et là on m’a découvert une bonne dilatation de l’aorte, je dois donc courir à 70 % de ma fréquence cardiaque maximale mais pas plus…

La réponse de notre médecin, Yannick Guillodo

Il est toujours très difficile pour ne pas dire impossible de faire une réponse étayée telle que vous la demandez sur un cas médical touchant l’activité sportive et une maladie cardiaque. En effet, pour vous répondre d’une façon sereine au niveau médical, il faudrait avoir plus d’éléments sur votre dossier médical et notamment les éléments donnés par l’échographie cardiaque et le test d’effort.

Premier élément : vous avez passé un examen cardiovasculaire systématique (pour vous rassurer, dites-vous) c’est-à-dire sans douleur ou plainte,  à l’effort,  en rapport avec une anomalie cardiaque, ni facteur de risque, a priori  (si ce n’est votre âge) ;  il n’est pas illogique de faire ce bilan d’aptitude cardiovasculaire, à partir de 45 ans, chez une femme qui désire faire du sport d’une façon assez intensive. Ce bilan cardiaque doit se composer d’un électrocardiogramme de repos, d’une épreuve d’effort et d’une échographie cardiaque. Ce bilan  a pour but de découvrir des anomalies cardiaques pour le moment asymptomatiques (même lors d’efforts sportifs) mais qui pourraient entraîner des ennuis sérieux, ultérieurement, en cas de poursuite d’une activité sportive « non contrôlée » ( mort subite notamment).

Deuxième élément : si ce bilan est normal, il « rassure » le patient qui peut continuer toutes activités physiques et sportives. Mais si cet ensemble d’examens  dépiste une anomalie cardiaque, comme dans votre cas, il ne faut pas « faire l’autruche » et suivre médicalement l’évolution de cette anomalie. Dans un premier temps, il ne faut donc pas « forcer sur le cœur », faire ce que l’on vous a dit (rester à 70 % de la FCM) et contrôler le profil évolutif de votre maladie cardiaque (nouveau bilan dans quelques mois).

Troisième élément : je comprends votre frustration mais l’objectif essentiel est de ne pas aggraver votre maladie cardiaque et donc de rester dans une pratique sportive douce, en variant peut être les sports d’endurance (vélo, natation,  jogging doux). Faites confiance au cardiologue du sport qui sera vous guider aussi bien dans votre suivi médical cardiologique que dans votre pratique sportive, adaptée à votre problème.

Ceci est une réponse à une question posée à notre expert médecin, Yannick Guillodo : vous aussi posez votre question à notre expert médecin

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