COVID-19 et entraînement trail : comment faire ?

En quelques semaines, les informations relatives au COVID-19 sont devenues de plus en plus pessimistes et ont restreint les libertés individuelles auxquelles les coureurs nature sont particulièrement attachés. Face à une menace invisible, le temps d’adaptation est relativement long mais il faut se rendre à l’évidence : le risque est élevé, pour soi et pour les autres, et chacun doit réagir !

Une année blanche ?

 

Tout d’abord, préparons-nous à une longue période sans compétition et avec un entraînement modifié dans ses modalités, sa qualité, sa quantité. En prenant des mesures de confinement, le gouvernement tente de réduire le pic de cas positifs pour permettre à nos soignants de faire face, notamment en termes de nombre de systèmes de réanimation. Moins de cas en même temps est par contre synonyme d’une épidémie plus durable dans le temps, mais c’est un choix réalisé par la majorité des pays européens.

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Premier enseignement, il faut se résoudre à l’idée que la saison 2020 est largement compromise. Les prévisions actuelles estiment un pic de l’épidémie mi-avril et une « fin » vers le début du mois de juin. Mais ce ne sont que des projections statistiques. En Corée du Nord par exemple, on assiste actuellement à un rebond du nombre de cas positifs. Annulation après annulation, les pratiquants font le deuil des compétitions programmées. Par exemple, les compétitions de l’Ultra World Tour sont annulées jusqu’au 16 mai, et cela risque de se prolonger au-delà. https://www.ultratrail-worldtour.com/coronavirus-covid-19-update/ 

 

 

S’entraîner différemment

 

Dans ce contexte, il s’avère difficile de planifier le reste de sa saison et de réaliser une programmation d’entraînement cohérente et motivée par la préparation d’objectifs. De plus, le confinement restreint les possibilités de sortie. Certes, on peut négliger les consignes de sécurité et poursuivre son entraînement comme si de rien n’était, mais ce comportement individualiste et puéril met en danger sa santé et celle des autres. Voyons pourquoi !

Tout d’abord, rappelons-nous que l’activité physique intense déprime notre système immunitaire et ouvre la porte aux infections. Le rapport activité physique/immunité suit une courbe en J caractéristique. C’est en ce sens que les recommandations ministérielles de conserver une activité physique modérée sont importantes. L’inactivité comme la suractivité sont déconseillées en période d’épidémie. Ainsi, en poursuivant, voire en intensifiant les entraînements pour ceux qui comptent profiter de leur nouveau temps libre, on augmente les risques de contracter le virus et de le transmettre aux autres.

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Ensuite, en poursuivant un entraînement spécifique trail, couplé à une discipline croisée (vélo de route/VTT), on prend le risque de se blesser et de solliciter des services de secours et de soins largement débordés par la pandémie. Ainsi, le vélo en extérieur devient prohibé pour des raisons évidentes. A ce propos, citons Pierre Lebreton, coureur amateur élite, et médecin au service de réanimation de l’hôpital du havre. « Si certains se demandent encore s’ils peuvent aller s’entraîner dehors, la réponse est non. Ne pas aller rouler, d’une part permet d’éviter de se contaminer, et d’autre part, d’éviter d’avoir le moindre accident qui pourrait surcharger les hôpitaux. S’entraîner dehors, c’est totalement illogique, même dix kilomètres autour de chez soi. On aurait l’air malin d’appeler les secours parce qu’on a voulu aller rouler ». 

Et tout comme le vélo est prohibé, il faut rester extrêmement prudent sur les sorties nature, pour ceux qui habitent en montagne, pour éviter toute blessure. 

 

Alors comment faire pour conserver une activité physique qui limite le désentraînement ? En fait c’est très simple : on part de chez soi pour des sorties courtes à intensité modérée, on remplace le vélo par du home trainer (si on en possède) et du renforcement musculaire. On en profite pour mettre en place des routines de stretching, de préparation mentale, et toute autre activité indoor bénéfique à la pratique outdoor. Cette période particulière révèle actuellement les conduites addictives de nombreux athlètes qui exposent leur irresponsabilité et leur immaturité sur les réseaux sociaux. Face à cela, des structures officielles, des entraîneurs et des athlètes réagissent, à l’instar du Grand Besançon Trail Académie, une structure associative qui guide de jeunes traileurs vers la pratique de haut niveau. Cette structure s’est réunie, en accord avec le médecin responsable, pour édicter des règles de bonne conduite que chaque jeune, majeur ou non, doit respecter pour le bien de tous.

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Face à une pandémie, les libertés individuelles, dont celle de courir, doivent passer au second plan, car l’énergie de chacun doit être mise au service de la communauté. Dans un prochain article, nous verrons comment articuler les différents entraînements pour rester en forme.

 

11 réactions à cet article

  1. Faites comme tout le monde…. Restez chez vous !!!! Il y a des gens bien plus en peine que les trailers.

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  2. Tout à faire d’accord avec Michèle. De plus, il n’y pas de dérogation pour footing de 40 mn maximum mais seulement pour une sortie de 2 km . https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/un-ou-deux-kilometres-en-restant-seul-et-dans-son-quartier-le-ministere-des-sports-precise-les-regles-pour-aller-courir-durant-le-confinement_3876255.html

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  3. Tout à fait mais vous savez que les règles évoluent chaque jour et que celle du 2 km a été précisé tardivement, le 20 mars, alors que l’article a été rédigé le 19 mars. De plus les consignes sont loin d’être claires puisqu’on parle de 2 km puis un peu plus loin de 40 min. « Cela ne doit pas dépasser le temps qu’on passe pour aller faire ses courses, donc environ une demi-heure ou 40 minutes maximum. »
    Par conséquent, au lieu de critiquer ce que nous mettons en place avec nos jeunes, et de dire comme Michèle « restez chez vous », il serait plus constructif de positiver et d’adopter un comportement citoyen, ce que je demande en tant qu’entraîneur à chacun de mes athlètes, et ce qui ressort de cet article. Cordialement

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  4. On dit CONFINEMENT donc c’est CONFINEMENT. Nul besoin de dire ou d’écrire autre chose .

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  5. JE SUIS COUREUR expérimenté , et les personnes que je vois aller courir devant chez moi , meme si elles stoppent
    pendant 1mois et demi ca ne va pas les faire aller plus vite !!!! LA VIE c’est tout de meme plus important, je reste chez moi !!!!
    PHILIPPE

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  6. bonjour, il faut respecter ce qui est demandé. pas de vélo, des entraînements possible autour de chez soit avec un maximum de 2 km. attention cela est interprétable car il est dit de 1 à 2 km, ce qui fait que si vous êtes contrôlé ce sera selon ce que pense l’agent qui est en fasse de vous. Les entraînements sont autoriser en individuelle. pensez à votre santé en maintenant une activité physique modéré, et pensez aux autres en respectant les consignes.

    bon courage et relativisez, car si ce n’est pas facile de rester enfermé, ce n’est rien comparé à ceux qui souffre de la maladie.
    organisateur des 5 et 10 km de pont-audemer qui doivent avoir lieu le 12 juillet 2020. En espérant que d’ici là la situation sera redevenu normale.
    sportivement

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    • Merci Gilles, c’est tout à fait cela : le respect des règles.
      Bon courage pour votre course

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  7. C’est marrant comme là il faut respecter les règles, du jour au lendemain, sans quoi on devient quasiment un paria.
    Cette espèce de paranoïa collective rend les gens complètement insensés.
    OU est le risque de courir 1h en solo dans les montagnes ou la forêt alors que les gens se pressent dans les supermarchés ou que les grands groupes continuent à faire marcher leurs industries.
    Les règles ça me fait bien rire. Personne ne les respecte quasiment jamais au quotidien au détriment de la vie et là on se fait vilipender dès qu’on court !!!! Incroyable société !

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    • Bonjour,
      le problème n’est pas tant de sortir courir que le nombre de personnes qui vont le faire en même temps.
      Là ou je vous rejoint c’est qu’on laisse les transports en commun circuler sans aucun contrôle.
      Les bus Milan-Grenoble ont continués à circuler jusqu’à début Mars par exemple.

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  8. L’engagement et la prise de risque pour soi et pour les autres fluctuent beaucoup en fonction des secteurs d’habitation de chacun. Plus la densité de population dans le km alentour diminue, plus le risque se rapproche de zéro.
    Nous ne sommes pas tous égaux en ce qui concerne le confinement. Personnellement, je continue la course (en respectant les consignes) temps que cela sera autorisé, légal. Il est vrai que sur le plateau du Vercors, on croise moins de monde qu’en plaine ville.
    En revanche, je ne publie pas mes sorties sur Strava pour éviter de créer des jalousies. Tout le monde n’est pas sur le plateau du Vercors…

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  9. Merci pour toutes ces explications qui font sens.
    Bien à vous

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