Mais où s’arrêtera Aleksandr Sorokin ?

Le Lituanien Aleksandr Sorokin à réalisé le week-end du 17-18 septembre un véritable exploit en explosant le record du monde des 24h sur route à Vérone.
Certes, il avait déjà la meilleure marque sur piste avec 309,4 km, mais avec 319,61 km, il crucifie le record de Yannis Kouros (290 km) que l’on pensait encore imbattable il y a quelques années.
Rappelons-nous qu’au Mondial à Albi en 2019, Sorokin l’avait emporté avec 278,92 km.

Crédit photo : @ultrarunner_aleksandr_sorokin

Quel entraînement pour un tel exploit ?

Aleksandr Sorokin est un stakhanoviste de l’entraînement puisqu’il réalise à l’approche de l’événement environ 300 km par semaine, soit plus de 40 km hebdomadaire, ce qui est énorme.

Mieux encore, lors d’un stage de préparation au Kenya, il a parcouru 1998 km en 40 jours, soit 50 km hebdomadaire, hallucinant ! Sa plus longue sortie, 70 km à 15 km/h, soit 4h40 d’effort. On remarque également une sortie tempo de 40km à 3’41/km.

Parmi ce fort kilométrage, Sorokin ne délaisse pas le travail qualitatif. Pour preuve, une séance de 10 x 1000m à 3’10-3’13. Bien entendu, ces énormes charges de travail ne sont pas à reproduire car elles nécessitent une grande expérience et une constitution des plus robustes. La simple moitié de ces charges de travail représente déjà un gros kilométrage que peu d’athlètes sont capables d’encaisser.

Ce type d’entraînement et la course de 24h nécessitent également des habiletés mentales hors du commun.

 

Des vitesses moyenne qui ont de l’allure

Sorokin est parti sur des bases élevées à plus de 15 km/h sur les premiers tours. Il passe le marathon en 2h50 et le 100km en 6h50. Voici le tableau des vitesses moyennes connues. Au final, les 24h ont été couvertes à 13,3 km/h de moyenne.

 

Temps 2h03 2h50 4h 6h 6h50 8h 10h 20h 22h 24h
Distance 30,5 km 42 59,5 88,5 100 117,5 146,4 273,1 295,9 319,614
V moy 4’02/km 4’03 4’03 4’04 4’06 4’06 4’08 4’25 4’28 4’30

 

Lors des 2 articles consacrés au Mondial de la spécialité à Albi en 2019, nous avions évoqué la problématique du pacing, en calculant le rapport entre vitesse moyenne et vitesse de démarrage. Tout dépend ensuite de la durée choisie pour calculer la vitesse de démarrage, 30 min ?, 2h ?

Ainsi, pour Sorokin, la vitesse de départ correspond à 112-115% de la vitesse moyenne, ce qui est une donnée élevée pour un athlète qui ne s’arrête quasiment jamais.

Pour son record de France à Albi, Erik Clavery était parti à 120% de sa vitesse moyenne, mais Erik marchait entre 50 et 100m tous les 3 tours afin de s’alimenter correctement. On se rapproche ainsi des recommandations issues des recherches en ultra-trail 1.

 

1 Monitoring heart rates to evaluate pacing on a 75-km MUM, September 2018

  • The Journal of sports medicine and physical fitness 
  • Pascal Balducci, Damien Saboul, Trama Robin

 

Actuellement, dans l’univers de l’ultra endurance sur route, Sorokin est intouchable. Le prochain grand rendez-vous mondial aura lieu à Taipeh l’été prochain. A suivre…

 

Depuis le Mondial à Albi, nous avons consacré 4 articles à l’ultra-runner lituanien qui a cumulé les records mondiaux.

https://www.lepape-info.com/actualite/en-6h0541-sorokin-explose-le-record-du-monde-du-100-km-sur-piste/

https://www.lepape-info.com/actualite/sorokin-lhomme-qui-a-detrone-kouros/

https://www.lepape-info.com/actualite/2-records-du-monde-sur-piste-pour-lultra-fondeur-aleksandr-sorokin/

https://www.lepape-info.com/actualite/championnat-du-monde-de-24h-24-heures-pour-un-record/

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