Maël Sicot : « Ma priorité c’est le sport plaisir même si je m’entraîne très dur. »

Maël Sicot est l'un des nouveaux ambassadeurs LEPAPE. Âgé de 28 ans, cet athlète Breton polyvalent membre éminent de l'association Tempo Run Club, adepte notamment du 3000 m steeple, du cross mais aussi du duathlon a décidé de se lancer véritablement dans l'aventure marathon.
Ce dimanche il sera l'un des prétendants au podium des championnats de France de la discipline à l'occasion du marathon Vert de Rennes (Ille-et-Vilaine). Entretien.

Lepape-info : Maël, vous êtes un athlète polyvalent, à quel âge avez-vous commencé votre pratique ?

Maël Sicot : J’avais environ 10 ans en école d’athlétisme, j’ai un père marathonien comme l’on dit routard à la belle époque de la course hors stade dans les années 1990-2000. Un peu trop de pratique trop jeune, des soucis de croissance, l’adolescence, le collège, le lycée, les soirées m’ont incité à mettre l’athlétisme entre parenthèses.

 

Je m’y suis remis en catégorie espoirs vers mes 20 ans en études supérieures grâce notamment à la rencontre avec un collègue de classe Yakoub Delhoum, l’un des meilleurs régionaux à l’époque et qui est devenu l’un de mes meilleurs amis. J’étais loin d’être au top pour preuve j’ai jamais réussi à me qualifier en jeune et en espoirs pour les championnats de France de cross.

 

Lepape-info : Vous avez choisi quelle discipline de prédilection lors de votre retour à l’athlétisme ?

M.S : Le 3 000 m steeple m’a tout de suite plu, j’étais dans un groupe avec 2 autres spécialistes du 3 000 steeple, en plus c’était une discipline à la mode avec la génération Tahri / Mekhissi et qui m’a permis aussi de bien travailler la technique pour la suite de ma carrière. J’aime également l’aspect tactique et gestion de la course que l’on retrouve d’une autre façon dans le marathon. Dans un 3 000 steeple vous ne pouvez pas vous permettre de prendre trop de risques sinon vous le payez techniquement ou physiquement. Il y a aussi cet aspect bagarre que l’on retrouve en cross et que je pratiquais en alternance selon la saison avec la piste sur 3 000 steeple sans oublier un peu de course hors stade voilà comment j’ai fonctionné de 2015 à 2019.

 

Maël Sicot : « Je n’ai jamais approché le très haut niveau, faire partie des meilleurs régionaux et nationaux ce sera déjà une belle chose en le prouvant sur le long terme. Si un jour je cours le marathon en 2h15 c’est que j’aurai optimisé mon entraînement, ce serait un bel objectif; »

 

Lepape-info : En 2019 vous participez à Vannes à votre premier marathon  

M.S : L’occasion s’est présentée, je suis licencié à Auray, j’étais quasiment à domicile, le principe était de mettre le pied à l’étrier pour embrayer l’année d’après aux Championnats de France. C’était pour découvrir l’épreuve et les fameux 42,195 km.

 

Lepape-info : Votre père marathonien était avec vous ? 

M.S : Non d’ailleurs j’ai un peu loupé le coche au niveau des performances, quand je me sui remis à l’athlétisme il me mettait des branlées son record sur marathon est de 2h20, il y’a 7-8 ans il est devenu champion de France V2 et là ce dimanche il va faire le marathon de Rennes il part sur 3h15. On va se retrouver à l’arrivée on sera si tout va bien trois de la même famille mon père, l’un de mes frères et moi.

 

Lepape-info : 3 000 steeple, cross, du duathlon aussi, marathon… quelles sont vos priorités ?  

M.S : Ma priorité c’est le sport plaisir même si je m’entraîne très dur à raison de 15h par semaine en plus de mon travail à côté. J’ai commencé le duathlon en 2017 avec cet esprit de la course à la bagarre, avec de la tactique que j’adore et que l’on retrouve aussi dans les cross. Je ne délaisse pas ces disciplines puisque je participe à des courses de très haut niveau comme en duathlon où je retrouve des concurrents comme Arnaud Dely autre ambassadeur LEPAPE que j’ai battu récemment lors de la finale des championnats de France des clubs D1 à Châteauroux. L’objectif est de performer sur marathon mais je continue de prendre du plaisir sur les courtes distances.

 

Lepape-info : Vous basculez quand même sur marathon, avec quelle finalité ?  

M.S : C’est un projet à long terme avec comme objectif être capable de battre le record de mon père, physiologiquement et sur le papier je suis capable de le faire assez rapidement maintenant il s’agit de le réaliser. Pour l’instant mon seul marathon je l’ai couru en 2h39 mais depuis 2019 j’ai passé un bon petit cap. À Rennes, je part sur les bases de 2h20-2h22 on verra. Si j’avais basculé plus tôt sur le marathon je n’aurais jamais eu la vitesse que j’ai actuellement, les 3 dernières années j’ai fait beaucoup progressé en vitesse de base avant je ne valais pas moins de 30′ sur 10 km maintenant je fais 29’30.

 

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Lepape-info : Paris 2024 c’est dans un coin de votre tête ? 

M.S : Je n’ai jamais approché le très haut niveau, faire partie des meilleurs régionaux et nationaux ce sera déjà une belle chose en le prouvant sur le long terme. En plus le niveau sur marathon se densifie je n’y pense pas. Vu la génération actuelle chez les messieurs, il y a plus de 10 garçons capables de faire moins de 2h15, intégrer l’équipe de France c’est utopique même s’il ne faut pas se fixer de limite. Si un jour je cours le marathon en 2h15 c’est que j’aurai optimisé mon entraînement, ce serait un bel objectif.

 

Lepape-info : Votre père vous conseille ? 

M.S : Il suit de près ce que je fais mais il me laisse plutôt faire. C’est plus moi qui vais le voir si j’ai besoin de conseils. J’ai une autre façon de voir l’entraînement que la génération de mon père. Je m’écoute plus et je fais moins de volume alors que mon père faisait énormément de volume avec 150-200 km par semaine, il faut du temps pour le faire et l’encaisser. Moi je préfère prendre mon vélo pendant 45 minutes pour aller au travail, faire sauter un footing et faire une séance de qualité le midi.

 

Lepape-info : Comment gérez-vous vos entraînements et votre activité professionnelle ? 

M.S : Je suis responsable maintenance sur le site industriel ENGIE Axima, à côté de Rennes. Je travaille du lundi au vendredi de 8h à 18h, j’ai la chance de pouvoir me dégager du temps le midi, je peux aller m’entraîner 1h30 à la mi-journée avec une douche au bureau en plus du vélo (40 km par jour) le matin et le soir entre mon domicile et mon lieu de travail. Mon entraîneur Thomas Postic est très axé sur le suivi de la fréquence cardiaque, j’abuse à outrance de cet outil pour également le suivi de la fatigue et de la récupération, c’est très intéressant de voir comment le corps réagit aux charges d’entraînement, c’est devenu indispensable pour moi.

 

Maël Sicot : « Il existe une légende me concernant au sujet du boudin noir (rires). Un hiver j’ai bien fait rire tous mes potes j’en faisais toutes les semaines de différentes façons au four, à la poêle, avec des pommes de terre, patates douces, pommes… J’abuse aussi des cookies. C’est grâce à ma copine que je me suis mis à la cuisine. »

 

Lepape-info : Vous avez du temps pour d’autres passions, loisirs ?  

M.S : Ma copine Alice qui est aussi athlète de bon niveau (37’30 sur 10 km) anime ma vie déjà de façon incroyable. J’adore aussi cuisiner, cela me prend pas mal de temps. en rentrant du travail j’aime bien préparer à diner pendant quasiment une heure, tous les samedis je vais au marché acheter des produits des producteurs locaux, cela aide aussi à faire attention à ce que je mange et cela aide également à la récupération.

 

Lepape-info : Quelles sont vos spécialités ? 

M.S : Il existe une légende me concernant au sujet du boudin noir (rires). Un hiver j’ai bien fait rire tous mes potes j’en faisais toutes les semaines de différentes façons au four, à la poêle, avec des pommes de terre, patates douces, pommes… J’abuse aussi des cookies. C’est grâce à ma copine que je me suis mis à la cuisine. Je me prends pas forcément la tête, au marché j’achète ce qu’il y a comme produits de saison et puis une fois à la maison je vois ce que je peux faire avec. Attention je ne me revendique pas chef cuisinier ! (rires)

 

Lepape-info : Quel est votre source de motivation au quotidien ? 

M.S : Je me dis que le travail et la persévérance finiront toujours par payer. Quand j’étais jeune je me souviens d’une phrase d’un éducateur qui m’avait dit qu’en demi-fond il n’y avait que la régularité qui payait, une formule que je me répète souvent. Cela ne sert à rien de griller les étapes, quand j’ai repris l’entraînement à 20 ans je m’étais dit qu’il fallait que je rattrape les années, j’ai triplé les séances je me suis vite blessé et en fait vous vous rendez compte que c’est inutile. Pour moi le plus important c’est le sport plaisir. Cet été beaucoup m’ont pris pour un fou quand ils ont vu que je faisais l’EmbrunMan (67ème en 12h05’39), je leur ai expliqué que j’y allais pour passer la journée sur un vélo, courir, nager avec des copains d’entraînement et mon coach. C’était pour le plaisir de passer ce moment avec eux.

1 réaction à cet article

  1. Félicitations cousin mael sicot

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