Les Pyrénées en mode record

En décembre 2019, nous avions parlé du projet d’Erik Clavery de battre le record du GR10. Décalé en raison du confinement, ce projet aura tout de même lieu, le 5 juillet en lieu et place du 10 juin. Erik nous expose son projet et sa préparation.

Revoir le projet fou d’Erik Clavery

La traversée des Pyrénées par le GR10 en mode record est un projet qui me trotte dans la tête depuis de nombreuses années et que j’ai arrêté début 2019.

Depuis plusieurs mois, je le prépare studieusement, tant au niveau logistique que physique et mental. Parce que courir 900km avec 55.000m de dénivelé positif ne s’improvise pas, d’autant plus avec un objectif fixé à 10 jours, la préparation doit être très pointilleuse. Et cela n’a pas été forcément évident.

Tout d’abord parce que j’habite dans le vignoble Nantais. Une trentaine de mètre d’altitude moyenne, des côtes de 25m de dénivelé, loin des standards pyrénéens.

Et ensuite car nous avons tous vécu ces derniers temps une période compliquée due à ce Coronavirus nous obligeant à rester confiné.

 

 

Objectif 10 jours

 

10 jours, c’est donc l’objectif que je me suis fixé. Un objectif qui pourrait paraître ambitieux lorsqu’on regarde le record de Thierry Corbarieu qui est de 12 jours et 10 heures.

 

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Une préparation à la maison, avec des répétitions de côtes à très faible dénivelé

 

Alors pourquoi viser « si haut » ?

 

Et bien parce que cet objectif, comme ceux que je me fixe habituellement, je l’ai fixé en rapport à ce que je pense pouvoir faire avec mon potentiel physique et mental. Oui, c’est peut être ambitieux, mais je suis convaincu de pouvoir le réaliser. Et être convaincu, c’est déjà une première étape pour y arriver !

 

Avec les circonstances actuelles, il est compliqué d’imaginer pouvoir se préparer convenablement. Mais personnellement, je pars du principe que lorsqu’on veut, on peut, mais que lorsqu’on veut se donner des excuses, on le peut aussi. Dans un cas comme dans l’autre, j’ai déjà pu l’expérimenter. Mais pour une aventure qui me fait autant rêver que cette traversée des Pyrénées, hors de question de me trouver des échappatoires. Mes deux mois de confinement ont donc été respectés à la lettre. Je ne suis sorti courir que 3 fois…avec mes enfants 45’ à 9km/h !

Néanmoins, je dois avouer avoir la chance d’être en possession d’un home traîner ainsi que d’un tapis roulant qui me permet d’avoir jusqu’à 15% de pente.

Pour le reste, il a fallu être imaginatif !

Renforcement musculaire adapté, haut du corps avec élastique et bâtons, renforcement des membres inférieurs…

Je donne également une place importante dans ma préparation à la préparation mentale. Je suis convaincu que dans ce genre de défi tout particulier, le mental est primordial pour la réussite du projet. Je le travaille donc sous plusieurs formes :

– Visualisation des difficultés que je pourrais rencontrer. Cela pour appréhender au mieux les moments délicats et trouver des solutions le plus rapidement possible.

– Etude du parcours, de par le découpage d’étapes qui me permet de me projeter dans l’effort et les caractéristiques du terrain. Je renforce cette visualisation du parcours par des vidéos des Pyrénées et de randonnées vécues par d’autres personnes lors de mes entraînements sur tapis ou sur home-trainer.

Ma préparation mentale, c’est aussi un travail de sophrologie réalisé avec Stéphanie Martel, notamment pour aider à m’endormir et ainsi gagner un maximum de temps.

 

Pendant 8 semaines, j’ai donc enchaîné les journées de 2h d’home-trainer devant les retransmissions des grandes étapes du tour de France, de quoi se motiver, et ventilateur pour ne pas causer de surchauffe. J’agrémentais parfois avec des séances de tapis qui n’excédaient pas l’heure de course.

Comme j’y suis habitué, je roule à allure constante et en puissance sur toute la durée de la séance. L’objectif étant d’accumuler de la puissance et de me « forger » les cuisses pour le défi qui m’attends.

 

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 Du home-trainer quasi quotidien

Sur le tapis de course, j’ai suivi les séances de mon coach, alternant séances avec pentes et séance de fractionnés. Le tout étant surtout, que ce soit pour le vélo ou la course à pied en intérieur, de toujours bien s’hydrater, notamment avec ma boisson Meltonic pour faire le plein de nutriments.

Je me suis autorisé, en fin de confinement, deux sorties de course à pied un peu spéciales, c’est-à-dire une première qui a consisté à cumuler le plus d’aller-retour dans une cote de 10m de dénivelé située à 300m de chez moi. J’ai ainsi atteint plus de 600m de dénivelé sur ce petit défi et plus de 60 allers et retours.

Mon second défi a été de courir un 10km le dernier week-end du confinement en mode compétition, en soutien du TimePulse Virtual Challenge au bénéfice des soignants. J’ai été très satisfait de le courir en 33’35’’ ; ce qui, en fin de confinement constitue pour moi un très bon chrono.

 

 

Reco terrain à S-6

 

En tant que sportif de haut niveau, je suis maintenant autorisé à m’entraîner sur l’ensemble du territoire. Ainsi, lors du week-end de l’ascension, je suis allé quatre jours dans les Pyrénées. Le  but était de me mettre en situation pour ma tentative du 5 juillet prochain.

 

Cela m’a permis de tester le matériel fourni par mon magasin partenaire 360 Expert Outdoor, l’alimentation énergétique Meltonic et les balises GPS fournies par DotVision . J’ai également pu réaliser un enchaînement d’efforts de très longue durée, cumulés sur plusieurs jours et avec peu de sommeil, le tout sur certaines portions du GR10.

 

Sur ces 4 jours, j’ai cumulé 240 kilomètres et 14.000m de dénivelé positif ; à des vitesses moyennes comprises entre 5,5 à 6,5km/h.

Les deux derniers jours ont été mon point d’orgue, avec 80km quotidien et 4500m de D+ moyen par jour ; le tout avec peu de sommeil et après deux premières journées déjà bien remplies.

Le bilan a été très positif, puisque lors de ces deux derniers jours, j’ai pu faire des étapes similaires à celles prévues lors de ma traversée, le tout à près de 6 km/h.

Maintenant, il me faudra tenir ce rythme durant une dizaine de jours !

J’ai ainsi pu constater, comme je le pense depuis très longtemps, que le corps a des aptitudes à l’adaptation hors du commun et que la principale difficulté reste à se convaincre que c’est possible et qu’il faut avant tout y croire. Croire en soi.

 

Voilà donc ma préparation de Nantais pour une aventure montagneuse très engagée.

 

4h de sommeil par nuit pendant 10 jours, 90 km quotidien en moyenne

Pour mener à bien cette aventure, outre ma préparation, c’est toute une logistique et une organisation qu’il faut coordonner. Partir pour 10 jours lorsqu’on veut aller le plus vite possible demande une optimisation de chaque détail et un entourage bien constitué et briefé. Je serai donc entouré d’une équipe d’une dizaine de personnes, dont ma femme sera la pièce maîtresse et mon interlocutrice privilégiée, et devra gérer entre autre mon matériel et équipements, mon repos et mon alimentation, constituée principalement lors des points d’assistance par des plats lyophilisés adaptés à un tel effort, préparés par la société Sodebo à mon intention.

Je prévois des nuits quotidiennes d’environ 4h de sommeil afin de pouvoir compter sur un sommeil suffisamment réparateur pour encaisser la charge d’effort et récupérer physiquement, physiologiquement, et psychologiquement. Pour cela, je pourrais compter sur le confort d’un camping car mis à disposition par le Garage David. Un camping car qui me permettra de dormir dans n’importe quelle vallée quel que soit le moment où je décide de stopper mon étape. Dans mon équipe, je vais également pouvoir compter sur mes parents ainsi que sur des amis, Oliv’ et Eric, qui seront en charge de me ravitailler en montagne, de me géolocaliser et de me donner les indications qui me permettront de décider de mes arrêts d’étape notamment.

Marion, kiné, me suivra également sur l’intégralité de l’aventure pour me fournir les soins nécessaires pour me remettre sur pied le mieux possible et me permettre de repartir dans la meilleure forme physique qu’il soit.

Didier Lanne, météorologue de renom, sera également très présent pour me fournir, ainsi qu’à mon équipe, l’ensemble des données précises et fiables me permettant d’anticiper le matériel à emmener avec moi sur les différentes sections : imperméable en cas de pluie ou d’orage, gants et bonnets en cas de froid, casquette et eau en cas de chaleur, ou tout simplement m’alerter si repartir en montagne s’avère trop dangereux pour s’y aventurer.

Je vais bien entendu pouvoir compter sur la bienveillance et les conseils toujours avisés et positifs de mon entraîneur.

 

Voilà globalement et sans trop rentrer dans le détail l’aventure qui m’attend et sa mise en place. Mais au-delà de ces éléments pour optimiser la performance, je souhaite partager ce défi avec le plus grand nombre. Pour suivre mon aventure : mon équipement GPS DotVision retransmettra ma position sur mon site Internet : www.erikclavery.com.

Mon assistance se chargera également de vous donner plus d’information sur mon état de forme et l’avancée réelle via les réseaux sociaux.

 

Rendez vous à partir du dimanche 5 juillet pour cette traversée des Pyrénées.

Départ de Banyuls-sur-mer à 18h00 !

1 réaction à cet article

  1. Tous mes souhaits de réussite t’accompagnent.
    Tu croisera Ludovic et Elsa, accompagnés de Poupy et Barney, leurs 2 vieux chiens de 8 et 11ans. Ils partiront le 29 juin d’Hendaye, pour arriver à Banyuls vers le 12 septembre.
    Pas le même rythme, mais une grande aventure aussi.
    Bonnez courses à tous.
    Ils

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