Triathlètes, les erreurs de ravitaillements cela s’apprend aussi

Lors d’un triathlon longue distance, enchaîner sereinement natation, vélo et course à pied, peut être déjà assez complexe.

D’où l’importance d’éviter, autant que faire se peut, des erreurs de ravitaillements, le jour de la course. Examinons les deux principaux faux pas.

Expérimenter ses ravitaillements le jour de la course

Au cours de telles épreuves énergivores, la problématique du sportif est de réussir à assimiler suffisamment (en quantité et en qualité) de liquides et de nutriments car il est difficile de se passer de ravitaillements au cours de temps d’effort supérieurs à 1h30.

Mais, il arrive encore trop souvent que des  triathlètes amateurs comme expérimentés s’en inquiètent le jour de la compétition. Et, peut-être gagnés par le stress de manquer ou tentés par le packaging de nouveaux produits de l’effort, ils modifient, le jour même, leur stratégie alimentaire avec des produits promotionnels gratuits jamais goutés. Ces achats malencontreux peuvent s’avérer incompatibles avec leurs besoins musculaires et digestifs.

Concernant la nourriture et les boissons en compétition, rien ne devra entrer dans votre plan alimentaire sans avoir été testé en conditions réelles à l’entrainement. Il est aussi indispensable d’avoir une idée du chrono que vous allez réaliser surl’épreuve afinde tester, réajuster et planifier votre stratégie hydrique, sodique et glucidique.

Pour cela, il faut se donner du temps pour procéder par essais, tâtonnements et erreurs. Chaque organisme réagit différemment au même produit dont la composition peut aussi évoluer selon le fabricant.

Un journal alimentaire est souvent utile pour se rappeler des détails spécifiques de sa consommation alimentaire. Au fil des kilomètres, vos hésitations permettent d’établir une liste d’aliments qui convient le mieux à vos besoins physiologiques, vos capacités digestives, et le type d’effort.

Le triathlète n’entraine pas seulement ses muscles, mais aussi son système digestif.

Mais attention, il faut régulièrement effectuer des mises à jour et réinitialiser son plan alimentaire selon les conditions de course, la météo et son état de forme. Ce qui marche un jour ne fonctionnera peut-être plus quelques mois plus tard !

Mépriser les ravitaillements officiels

Si la course est longue, il est préférable d’apporter son propre ravitaillement avec lequel vous vous êtes entrainé. Mais, certaines difficultés ou situations imprévues… peuvent bousculer le triathlète contraint de se tourner vers les ravitaillements de l’épreuve.  

Pour exemple, il n’est pas toujours possible d’utiliser son propre paquetage (déplacement à l’étranger). S’il peut s’avérer bienfaiteur, le stress peut aussi conduire à des comportements inappropriés.

Même si vous avez vérifié 10 fois que vous avez bien toutes vos affaires de sport avec vous, happé par l’anxiété, vous êtes capable d’oublier votre ravitaillement à la maison. Et, comme si cela ne suffisait pas, vous pouvez être confronté à la perte d’un bidon ou de vos barres de céréales en vélo. (liste accidentelle non exhaustive)

En amont du jour J, vérifiez les localisations et le contenu des postes de ravitaillements mis en place par l’organisation. Les collations peuvent aller de la simple mise à disposition d’eau et de carrés de sucre au buffet à volonté de ripailles sucrées-salées. Mais, ils devraient vous permettre de vous réapprovisionner.

Attention, liste d’aliments à tester, si possible, avant vos prochains défis !  Car certains gels, boissons, barres de l’effort peuvent poser des troubles gastro-intestinaux et gâcher ce bon moment de sport.

Dans ce cas, faites preuve de flexibilité si vous commencez à ressentir des douleurs ou des gênes digestives. Modulez l’intensité de votre effort. Il est préférable de ralentir, d’oublier le chrono prévu plutôt que d’abandonner. 

Une fois que l’épreuve a démarré, vous commencez à entamer vos réserves de carburant musculaire. Alors, dès que vous avez enfourché votre vélo et donnez les premiers coups de pédale, n’oubliez pas de boire et de grignoter.

Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport,  

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