Trail : mais d’où viennent ces crampes ?

crampes

La question : Bonjour. Je me suis mis au trail il y a à peu près 2 ans, avec le 50km de l’Eco de Paris, le Sparnatrail (57km), et deux Saintélyon très enneigées (67 puis 70km). Bien plus qu’un sport, le trail est une communion avec la nature, et je compte bien augmenter le nombre de trails parcourus chaque année, ainsi que leur distance. En revanche, un problème persiste et me gâche un peu le plaisir : les crampes (uniquement aux cuisses, avant et arrière).
Je m’entraîne cinq fois par semaine (fractionnés en tout genre, sorties d’1h, quelques sorties longues), et m’hydrate beaucoup (2l/jour minimum).
Si je fais une sortie longue en entraînement, avec un rythme poussé, je n’aurai pas de crampes. En revanche, en trail, souvent après 25/30km, les problèmes commencent, et toujours aux mêmes endroits, et à chaque fois après une bonne côte (marchée, bien sûr).
Je pourrais identifier plusieurs causes à ce problème :
– trop de café (j’en bois 5-6 par jour, mais est ce que ça vient vraiment de ça??)
– peu d’entraînement en dénivelé
– peu de sorties longues (de 2/3h)
– mauvaise hydratation en course
– carence en magnésium
Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi je n’ai pas de crampes si je fais une sortie de 2h « rapide », mais que si je fais un trail, alors je peut être certain qu’elles vont pointer le bout de leur nez.
C’est dommage, car sans ces crampes, je serais partant pour des trails plus longs, en y prenant tout le plaisir nécessaire !
Merci d’avance pour vos conseils !
Olivier

La réponse de Yannick Guillodo, médecin du sport

Bonjour,

Je comprends le plaisir que vous avez à courir des trails. Votre lyrisme sur votre contact avec la nature est attachant. Mais l’exigence physiologique de ces épreuves n’échappe pas au médecin que je suis, et ne doit pas, non plus, vous échapper.

Courir des dizaines de kilomètres, avec des dénivelés importants, dans des conditions parfois extrêmes, est très éprouvant pour le moteur principal à savoir les muscles des membres inférieurs.

Donc c’est toujours au niveau des muscles des membres inférieurs que se situent les problèmes. Dans votre cas, ces problèmes se manifestent, à l’effort, par des phénomènes de crampes. Je vous invite à lire, sur ce site, l’article que j’ai écrit sur les crampes musculaires d’efforts.

Vous apprendrez qu’il n’existe aucune preuve scientifique au phénomène de crampes musculaires d’efforts. Vos hypothèses sont donc des idées reçues, certes sympathiques et souvent véhiculées dans le milieu sportif, mais sans aucune preuve médicale.

Dans cet article,  vous lirez également les quelques conseils, face aux grandes épreuves que vous voulez faire.

Malgré tout, je vous conseille, en plus, lors de vos périodes dites creuses, de faire de la musculation des membres inférieurs, surtout excentrique, dans le cadre d’un travail de plyométrie (type exercice « passage de haie de la  rivière du  3000 m steeple » ; exemple : course rapide, impulsion membre inférieur gauche, pose pied droit sur la haie ou autre support en hauteur, poussée membre inférieur droit, réception membre inférieur gauche avec accélération immédiate et sprint à suivre pendant quelques mètres). Le but premier n’est pas d’avoir des muscles plus forts mais plus compliants (souplesse, tonicité, élasticité,…).

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