Indre à vélo : Douce balade au fil de l’eau

L’Indre à vélo est un itinéraire de cyclo-tourisme encore jeune, mais son potentiel touristique est très fort tant la richesse du patrimoine et la douceur des paysages y sont séduisants. Nous l’avons parcouru dans son intégralité actuelle, de Chateauroux à Tours. Un voyage rempli de très bonnes surprises dans la douce France de la région Centre-Val de Loire.

La gare d’Austerlitz, en ce beau matin d’automne, nous donne la clef des champs. Nous sommes invités, ma jolie bretonne et moi, au bal des oiseaux, enfin non, à rouler sur l’Indre à vélo, ce qui finalement reviendra presque au même. La nature, au fil de l’eau qui coule doucement sur la rivière se révèlera si bucolique.
Pourtant, en arrivant en gare de Chateauroux (au passage, saluons le bel effort de la SNCF qui taxe maintenant de 10 € le transport de vélos dans ses trains interrégionaux, une belle contribution pour encourager le développement du cyclo-tourisme et des déplacements doux!) nous ne nous attendions pas forcément, c’est vrai, à tant d’enthousiasme d’entrée de jeu.
Châteauroux, chef-lieu du département de l’Indre, n’est certes pas la ville, a priori, la plus spectaculaire de France. Mais s’y promener, guidés par une conférencière qui sait vous faire découvrir le charme des rues et des ruelles, sous le soleil d’octobre, est vraiment agréable. Les terrasses sont pleines, les maisons de pierres blanches ont l’air accueillantes. C’est un bon préambule à la randonnée à vélo qui commence à la sortie de la ville.

Douce nature

Quelques coups de pédales nous propulsent dans la campagne. Nous sommes à la limite des platitudes de la Beauce et des vallons de Touraine. Larges espaces des champs, mais déjà de jolis bois, des villages coquets, quelques pentes. Une nature aimable, des oiseaux qui chantent, bien sûr. Le terrain n’est pas si facile : le parcours privilégie ici les chemins blancs et les sentiers. Il faut de bons pneus et des vélos taillés pour le voyage ou le tout-terrain. Mais nous sommes déjà sous le charme lorsque nous nous arrêtons quelques kilomètres plus loin, pour notre première étape aux portes de la Brenne.
Notre hôtel n’est pas à la Grande Ourse ce soir, mais tout de même bien sous un beau ciel étoilé éclairant une campagne des plus paisibles. Au fond du jardin, il y a un potager. Le dîner est aussi bon que l’endroit charmant.
Mais le matin suivant, nous sommes tout heureux de reprendre nos vélos, pour rouler encore à travers ce beau département, que je pense injustement méconnu. Nous longeons souvent de près la rivière, avant une petite grimpette qui nous mène au bourg de Palluau. Là nous stoppons pour admirer les fresques romanes de la chapelle St, miraculeusement conservée, puis allons visiter le château. Longtemps délaissé, il est actuellement en pleine restauration. Sa façade renaissance surplombe à nouveau fièrement la vallée de l’Indre. Dans le parc, avant de repartir, nous visitons les reconstitutions des villages de pionniers québécois. Le plus fameux propriétaire du lieu, de Frontenac, reste une des grandes figures historiques de la Nouvelle France, où il fut envoyé par Louis XIV. Dans ces bois, on s’y croirait facilement.
Mais c’est bien sur notre bonne vieille France, celle des châteaux et des fermes, des clochers et des petites forêts de feuillus que nous roulons. Un décor encore plus bucolique, doucement vallonné, nous conduit jusqu’à Loches.

Des châteaux et des ânes

La ville est splendide et depuis notre hébergement du soir, nous pouvons très bien admirer l’architecture parfaitement homogène de la cité royale. C’est une vraie belle découverte que de se promener le soir venu à travers cette merveille, parfaitement mise en valeur par un éclairage réussi. Décidément, cette Indre à vélo réserve de belles surprises.DSC_0516
Et ce n’est pas fini : le lendemain, peu après Loches, nous sommes invités à descendre de nos montures pour accomplir quelques kilomètres plus lentement en nous promenant aux côtés de l’âne Oscar, sur un bout du GR 46, qui suit lui aussi le cours de l’Indre. C’est sa maîtresse, Cathia, qui a ouvert depuis deux ans une chambre d’hôte et un restaurant d’été tout en proposant des randonnées avec ses neuf ânes, qui nous reçoit. Son projet comprend aussi des activités de médiation animales auprès de publics handicapés. Nos échanges, tout au long de cette balade bucolique, sont riches et agréables. Cathia, sa famille et les animaux qui l’entourent (outre les ânes, nous rencontrons chats, chiens, poules…) vivent dans une belle maison chaleureuse et un cadre charmant, que nous avons du mal à quitter.
Mais la route est belle aussi et la suite du parcours fini de nous convaincre que ces bords de l’Indre sont un coin où il fait bon vivre, et bon rouler, entre villages coquets, belles architectures et campagne aux douces collines vertes.

Voyages dans le temps

Le lendemain nous visitons encore la spectaculaire forteresse de Montbazon, où Matthieu, guide conférencier passionné du moyen-âge, nous fait plonger avec lui à l’époque des chevaliers et du terrible seigneur des lieux et grand batailleur de l’an 1000. L’été, lui et une trentaine d’acteurs, conférenciers et artisans, s’attachent à faire revivre un village médiéval, avec ses différents métiers et ses combats en armure. La précision historique est de mise et la découverte est assurément passionnante pour petits et grands. Les explications de Matthieu nous entraînent vraiment dans le quotidien des chevaliers et des artisans de l’époque où le donjon était un lieu de vie. Et de guerre aussi : notre guide nous explique les systèmes de défense et nous avons le droit de tirer à l’arbalète et même à la catapulte! Le tout avec des reconstitutions fidèles aux techniques de l’époque. Nous terminons par un tour dans les souterrains, réaménagés en salles de tortures!
Il est presque incongru de se retrouver au XXIe siècle à la sortie, où nous retrouvons nos montures de métal. Après avoir dévalé l’éminence sur laquelle se dresse le donjon, nous retrouvons le calme des bords de l’Indre. Un nouveau stop nous fait découvrir la vallée troglodytique des Goupillières, typique des bords de rivières de la région, où le tuffeau, cette pierre claire et facile à travailler, fut employée pour la construction de nombreux monuments. C’est d’ailleurs devant l’un d’eux, et l’un des plus beaux, que notre périple sur l’Indre à vélo s’achève : le château d’Azay-le-Rideau se reflète dans les eaux de la rivière. Une très intéressante visite nous plonge cette fois-ci dans la Renaissance. Autour du château, le beau village nous fait décidément penser qu’il semble faire bon vivre ici.
Pour compléter notre périple, et rejoindre Tours, nous pédalons encore une trentaine de kilomètres entre champs et bois. A Tours, nous pouvons même poursuivre sur l’itinéraire très classique mais au combien beau de la Loire à vélo, qui peut donc tout à fait se combiner à ce nouvel itinéraire, plus que prometteur!

L’Indre à vélo en bref :

Environ 200 kilomètres d’itinéraire cyclable balisé entre Châteauroux (36) et Tours (37).
Pistes cyclables, chemins et petites routes à circulation partagée.
Difficulté : quelques pentes mais très abordable même pour des cyclistes peu experts.

www.indre-a-velo.com
www.marandoavelo.fr/

Quelques hébergements sympas :

– Hôtel l’Hermitage
1 chemin de Vilaine
36500 Buzançais
www.lhermitagehotel.com

– Le Moulin des Cordeliers
Place des Cordeliers
37600 Loches

– Le Moulin fleuri
Lieu-Dit Le Moulin Fleuri
37250 VEIGNE
http://www.moulin-fleuri.com/
02 47 26 01 12

Où bien manger ?

Restaurant Galerie B
26-28 Grande rue
37600 Loches
www.restaurant-lagalerieb.fr/

Pour se promener avec un âne :

Les ânes de Balaam
14 L’Isle Auger, 37310
Chambourg-sur-Indre
www.les-anes-de-balaam.fr/

1 réaction à cet article

  1. Très belle découverte… Par contre  » au passage, saluons le bel effort de la SNCF qui taxe maintenant de 10 € le transport de vélos dans ses trains interrégionaux, une belle contribution pour encourager le développement du cyclo-tourisme et des déplacements doux! » Grrrrr !

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