Ce que manger veut dire pour le sportif

Manger, c’est nourrir une mécanique

Une bonne alimentation doit s'intégrer à part entière dans la planification de l’entraînement du sportif chevronné ou amateur.

Photo d'arrivée des 10 Km des écluses édition 2010

Aujourd’hui, il est bien établi que l’alimentation et la préparation diététique tiennent une place essentielle dans le sport, tant dans le maintien d’une bonne santé que dans l’amélioration de la performance. Bien appréhendée, la démarche alimentaire s’intègre à part entière dans la planification de l’entraînement du sportif chevronné ou amateur.

Elle doit être considérée comme un moyen d’aider les athlètes dans tous les temps de la pratique sportive, l’entraînement, la compétition et la récupération. Elle permet aussi de minimiser les risques de blessures et de contre-performances, de prévenir les troubles du comportement alimentaire, de corriger les mauvaises gestions du poids.

Le sportif espère alors beaucoup de son assiette et dans la métamorphose de ses aliments : de quoi aller « plus fort, plus haut, plus vite » (Pierre de Coubertin). Cependant, on ne s’intéresse à la diététique qu’à l’occasion d’une compétition ou sous l’angle d’une perte de poids.

L’environnement alimentaire

Le sportif tente de trouver les secrets d’une «bonne» vie alimentaire. Mais, les publications pseudo-scientifiques, les sévères prohibitions diététiques, les listes dichotomiques d’aliments moraux et immoraux et la… «coupable» gourmandise lui font perdre tout bon sens. De nouvelles certitudes, des ingrédients quasi miraculeux,  se faufilent dans les pelotons et envahissent les salles de remise en forme. Les croyances serpentent et s’insinuent jusque dans les placards de cuisine. L’acte de se nourrir s’imprègne d’incertitudes croissantes et déroutantes.

La composition des réfrigérateurs fluctue au fil des dernières lectures purificatrices ou émoustillantes. Chaque sportif élabore son petit classement personnel.

Sous l’impulsion des régimes inondant le marché, l’alimentation quotidienne s’éloigne des besoins réels, pouvant entraîner des états de méforme, des blessures, des problèmes de motivation, bien loin des objectifs de bien-être et de réussite sportive.

Depuis quelques années, le monde du sport de compétition (et du sport de masse) a vu l’augmentation des troubles du comportement alimentaire. Cette recherche d’excellence peut représenter un danger pour les personnes les plus vulnérables. De la diète rigide en passant par les conseils gadgets, toutes les tendances se retrouvent sur les terrains de sport ou dans les salles de remise en forme.

Comment s’y retrouver pour trouver des messages simples et appétissants ?

Difficile d’imaginer les sportifs (ou les entraîneurs, les kinésithérapeutes, les ostéopathes…) tous des spécialistes du comportement alimentaire! On comprend dès lors, l’accompagnement par un diététicien diplômé, spécialisé en nutrition du sport, capable d’aider le sportif et son équipe à optimiser les performances athlétiques.

Les règles de l’équilibre alimentaire, mais qu’en pense le sportif ?

Si vous êtes un automobiliste consciencieux, vous faites régulièrement l’entretien de votre voiture. Si vous roulez 50 000 km  sans vidanger votre voiture ou si vous choisissez du diesel dans le moteur à super, vous vous retrouvez en difficulté. Pour votre corps, c’est pareil !

Notre organisme ne peut pas fonctionner sans précaution et sans apport énergétique adapté. Améliorer ses habitudes alimentaires n’est pas chose facile. Selon les programmes de nutrition, il faudrait « manger cinq portions de fruits et légumes, ne pas manger trop gras… » Du logique et du raisonnable, peut-être, mais les sportifs ont toutes les raisons de ne pas être raisonnables !

Après des kilomètres éreintants, l’estomac devenu boulimique ou nauséeux, il faut effectivement du «courage» pour préparer soi-même sa petite salade de radis noirs, betteraves crues et riz sauvage à l’huile de noix ! Il y a comme un besoin vital de restaurer la mémoire des saveurs, le réconfort de la nourriture, pour adoucir les rigueurs de l’entraînement.

Des conseils alimentaires adaptés

La prescription de nouveaux conseils nutritionnels est un évènement particulier qui doit être propre à chaque sportif. C’est une chose de savoir quoi manger, c’en est une autre de prendre le temps de faire les courses et cuisiner, et encore une autre de le faire avec plaisir! Pour certaines personnes, la cuisine est un temps agréable, pour d’autres, rien n’est acquis, et tout est corvée.

Les nécessités physiologiques et les choix alimentaires doivent aussi répondre aux objectifs personnels. Déjeuner pour une marathonienne ne signifie pas forcément casser la même croûte que pour une haltérophiliste.

Manger répond aussi à de multiples motivations, de représentations sociales et culturelles. Le mangeur a appris à manger en fonction des règles données par sa famille, par le milieu dans lequel il vit, et auquel il appartient. Rien ne s’oublie au moment de se mettre à table.

Au final, le sportif ne doivent pas oublier que manger et s’entraîner doivent être empreints de plaisir pour perdurer. Alors, pas de complexe, retrouvons la cuisine pour des repas partagés après l’effort physique !

2 réactions à cet article

  1. Personnellement quand je prépare un objectif, je n’est aucune restriction, si ce n’est celle de manger à peu près équilibré. Je n’aurais aucun scrupule à me goinfrer d’une énorme raclette par exemple.
    Je pense que bien manger est synonyme de bon mental et c’est de loin,le pus important dans un sport comme la course à pied.

    Après chacun sa technique et ses habitudes… 😉

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  2. Revendiquer le droit aux plaisirs de la table, sans en faire tout un plat, oui. Manger heureux la veille d’une course, c’est s’assurer de passer une bonne nuit. Mais, accorder une attention à la qualité alimentaire de votre assiette me parait la touche finale indispensable à votre entrainement.
    Les épreuves de moins d’une heure 30 n’exigent pas une préparation qualitative excessive. Mais, les 2-3 jours précédant des courses longues demandent plus de soin afin d’assurer la performance recherchée.
    Pas très fastidieux, somme toute ! Tout dépend de ce que vous recherchez.

    Dominique Poulain, diététicienne

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