Guillaume Adam : « Notre volonté est de démocratiser l’entraînement pour tous. »

Guillaume Adam passionné de course à pied, ancien athlète de l'équipe de France notamment spécialiste du 1 500 m et champion de France en salle du 3 000 m en 2016 a crée RunMotion Coach en 2018 avec son frère jumeau.
L'application qui fête ses 5 ans a permis à 500 000 personnes d'obtenir des plans d'entraînements personnalisés.
Son activité à la tête de RunMotion Coach n'empêche pas Guillaume Adam de continuer à courir, il a terminé premier Français du dernier marathon de New-York en 2h27. Entretien.

Guillaume Adam co-fondateur de RunMotion Coach

Lepape-info : Guillaume, racontez-nous la genèse de RunMotion Coach

Guillaume Adam : Il y a 5 ans avec mon frère jumeau Romain on a fait le constat que nous avions beaucoup de proches qui nous demandaient des conseils en course à pied, j’étais en équipe de France et mon frère avait un bon niveau local, nous étions de coureurs référence à qui l’on posait des questions. On a eu l’idée de créer un service au-delà des conseils, plans d’entraînements que l’on donnait sur des tableaux Excel qui n’étaient pas suffisants.

On avait envie d’aller plus loin, d’accompagner plus de coureurs en voyant que toutes les personnes n’étaient pas dans un club, ce qui était vu à l’époque comme très élitiste. On voulait une solution qui permettait à chacun de progresser en course à pied quelque soit son niveau, son expérience et les objectifs préparés.

Lepape-info : 5 ans après, votre application a séduit 500 000 utilisateurs

G.A : Par exemple pour le dernier marathon de Paris, 2 000 personnes ont utilisé l’application pour se préparer. Parmi les retours que nous avons après les courses, ce sont des personnes qui ont gagné confiance en elles parce que le marathon ou n’importe quelle course permet à chacun de progresser, ces avis nous motivent. 45% sont des utilisatrices, une nouveauté arrive début 2024 elle sera spécifique pour les femmes cela devrait plaire. On voit que nous avons un impact sur la vie des coureurs, c’est gratifiant. L’application existe depuis le 4 octobre 2018, on est arrivé à inciter les utilisateurs à renouveler l’expérience sur l’application car il y a différentes évolutions proposées chaque année, on ajoute des fonctionnalités comme récemment le triathlon, la natation, cela permet d’avoir un entraînement plus varié que la course à pied. La fonction PPG est arrivée au mois d’octobre, elle a du succès car elle est utile, ce n’est pas forcément ce qui plait, ce qui est le plus simple et motivant à faire pour les coureurs, il y a aussi désormais des conseils nutrition. D’autre nouveautés sont prévues au printemps 2024.

Lepape-info : Si on veut préparer un triathlon on peut donc utiliser RunMotion Coach

G.A : Oui c’est tout nouveau, pour préparer un triathlon on peut entrer le nombre de jours que l’on veut faire en natation, cyclisme et course à pied avec des séances progressives jusqu’à l’épreuve, on peut modifier le programme dans une semaine en fonction de ses disponibilités, ce n’est pas un programme d’entraînement figé, il est adaptable en fonction des retours, des souhaits de l’utilisateur. Il faut savoir que l’application est disponible uniquement sur les mobiles via Apple Store ou Google Play, le téléchargement avec un plan d’entraînement à entrer est gratuit en revanche la fonction adaptabilité (évoquée à l’instant) est payante en mode premium tout comme l’export vers les montres, le programme triathlon, les conseils nutrition.

Lepape-info : Comment faites-vous pour répondre à toutes les demandes personnalisées ?

G.A : C’est 100% automatisé avec des algorithmes, je suis ingénieur, j’ai travaillé à Boston au MIT (Massachusetts Institute of Technology) sur un projet de recherche sur la prédiction de performance en course à pied. J’ai profité de mes compétences techniques pour créer les algorithmes et automatiser l’application, j’ai également un diplôme de coach avec une expérience personnelle de plus de 20 ans en course à pied. Je sais ce que c’est d’avoir une vie professionnelle chargée, le but est d’adapter cela à la vie du coureur. La génération des programmes est entièrement automatisée mais on reste présent si l’utilisateur a une question en particulier sur le paramétrage, une demande en particulier.

Lepape-info : Quel bilan tirez-vous après ces 5 premières années ?

G.A : C’est un peu comme la course à pied. Quand j’ai commencé à courir j’avais 9 ans je rêvais d’aller en équipe de France, je savais qu’il y avait plein d’étapes à franchir avant d’y arriver. J’ai gagné des courses locales, régionales… je retrouve ce même schéma pour l’application on y va étape par étape. Après ce n’est pas juste une application, il faut animer une équipe, nous sommes 8 personnes, c’est la réalité d’une création d’entreprise que l’on a découvert avec RunMotion Coach. Nous sommes fiers du parcours accompli, on ne va pas s’arrêter en si bon chemin.

Lepape-info : Il existe une version anglaise et une version espagnole de l’application

G.A : On a 80% du marché en France et les pays francophones, on a 5% d’utilisateurs en Espagne et on accélère en Angleterre et aux Etats-Unis où la duplication de création de contenus prend plus de temps. La version espagnole est devenue réalité lorsque nous avons eu une alternante Mexicaine, cela nous a permis de traduire l’application mais c’est aussi notre volonté de démocratiser l’entraînement pour tous, l’espagnol est l’une des langues les plus parlées au monde, de plus il y a beaucoup de traileurs espagnols. on va essayer d’étoffer les versions anglaises et espagnoles avant d’envisager d’autres langues.

Guillaume Adam : « Si vous avez envie de progresser en course à pied, de préparer des objectifs ambitieux, on s’adapte à votre expérience et disponibilité. C’est un concept qui propose des programmes modulables et qui tient compte des vies professionnelles un peu chargées. La flexibilité est très importante pour nous et pour l’entraînement. »

Lepape-info : Vous avez encore le temps de courir, il y a un mois vous avez terminé premier Français du dernier marathon de New-York en 2h27 comme en 2019

G.A : Je visais moins de 2h23’11 (record à Paris cette année) mais le marathon de New-York est difficile, j’ai pris seul le mur malgré tout je termine 34e au général. Je suis plutôt satisfait avec ma vie professionnelle assez chargée, quand j’arrive à faire 100 km dans la semaine je suis déjà content. La course à pied est devenue secondaire mais je garde du plaisir à en faire, cela participe à mon équilibre. Mon objectif ultime est de courir un jour en moins de 2h20, j’espère y arriver à Londres en avril prochain. Le marathon de New-York reste exceptionnel de part le monde avec 50 000 personnes au départ, l’ambiance qui n’a rien à voir avec Paris, c’est une course à vivre. Courir à Londres, Berlin, New-York c’est à faire au moins une fois dans sa vie de marathonien. Aux Etats-Unis, c’est hyper inclusif, j’aime bien. En France au marathon de Paris on est à 25% de participation féminine alors qu’aux Etats-Unis à New-York on est aux alentours de 45%.

Je pense que les femmes osent plus parce qu’il y a moins de freins culturels dans la société Américaine. On devrait s’en inspirer en France et en Europe pour avoir plus de femmes au départ des courses. Aux Etats-Unis le chrono médian est plus élevé mais par exemple si on est en surpoids on le droit de faire du marathon alors qu’en France le discours médical déconseille fortement le marathon dans ce cas.

Lepape-info : Quel regard portez-vous sur les chronos, les records réalisés au marathon de Valence avec les 9 athlètes Français qui ont fait les minima pour les Jeux olympiques ?

G.A : C’est incroyable, au niveau local il y a également un renouveau du running grâce aux chaussures carbone qui y sont pour beaucoup. Ces chaussures permettent de davantage s’entraîner, le running est devenu plus cool qu’il y a 10 ou 15 ans. Cela motive plus les coureurs, j’ai fait des marathons avec les chaussures carbone et d’autres sans, je vois la différence. C’est plus facile musculairement de bien finir un marathon mais bien sur cela n’enlève pas le mérite des coureurs. C’est super pour le marathon Français et les courses sur route qu’il y ait une grosse densité à présent.

Lepape-info : Que diriez-vous à ceux ou celles qui n’ont pas encore testé votre application pour les inciter à le faire ?

G.A : Si vous avez envie de progresser en course à pied, de préparer des objectifs ambitieux, on s’adapte à votre expérience et disponibilité. C’est un concept qui propose des programmes modulables et qui tient compte des vies professionnelles un peu chargées. La flexibilité est très importante pour nous et pour l’entraînement. Notre volonté est de démocratiser l’entraînement pour tous et de permettre de juste aller courir sans se poser de questions. On a son objectif, on est sur sa montre, son téléphone, on court l’esprit libre en se disant que j’ai toutes les chances d’atteindre mon objectif grâce à l’application RunMotion Coach.

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