Changement de foulée : prudence et patience !

Renaud Longuèvre rappelle les principes et les précautions liés à une modification de la foulée.

Un internaute se demande si son changement de foulée a pu occasionner des douleurs.

Question : Je cours régulièrement des 10 kilomètres. Cette année, je me suis inscrit en club et j’ai progressé, mais mon entraîneur m’a fait changer de foulée afin de lever un peu plus les genoux et d’amener mon pied à la fesse. Depuis, j’ai mal sur la cuisse, du genou jusqu’au bassin. Pourquoi ?

La réponse de Renaud Longuèvre

C’est difficile de vous répondre sans vous voir courir. Même en analysant la technique de course des coureurs sur une vidéo, on ne trouve pas toujours les vraies causes des problèmes. Alors imaginez sur un simple témoignage…

Néanmoins, quand on modifie sa foulée, il faut d’abord savoir pourquoi on le fait :

– Pour courir plus vite (si la foulée est bridée, qu’il y a un déficit de propulsion ou un amortissement trop important) ;

– Pour améliorer le rendement (c’est-à-dire pour courir aussi vite en dépensant moins d’énergie) ;

– Pour moins se blesser ou prévenir les blessures.

Quand on s’attaque à ce type de chantier technique, il est important de connaître quelques grands principes :

– Votre foulée de course doit rester naturelle et vous ne devez pas penser technique pendant vos compétitions ;

– Les transformations techniques s’essayent à l’entraînement, sur des séquences de course d’une durée déterminée ou sur des parties de l’entraînement au cours desquelles vous êtes disponible mentalement pour penser à votre technique (échauffement, retour au calme, séquences à allure moyenne avec une moindre exigence énergétique) ;

– N’attendez pas de changement radical. Vous courez depuis l’enfance ou l’adolescence et vos muscles sont organisés comme cela depuis des années. Les transformations techniques se font au long cours, il faut deux à trois ans au moins pour modifier une foulée en profondeur.

Pour répondre à votre question, cherchez d’abord à savoir si vos douleurs sont bien liées à ces changements techniques. Soyez sûr que ce n’est pas la déshydratation ou une fatigue passagère qui sont à l’origine de vos maux avant d’accabler votre pauvre coach (solidarité professionnelle oblige !).

Discutez de cela avec lui et trouvez un compromis. Si les douleurs disparaissent en reprenant vos anciennes attitudes de course, alors allez-y plus progressivement dans les changements techniques, comme je vous l’ai expliqué plus haut.

Ceci est une réponse à une question posée à notre expert entraînement, Renaud Longuèvre : vous aussi posez votre question à nos experts entraînement

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