Jimmy Gressier champion du monde du 10 000 m - Crédit photo : KMSP / FFA

Jimmy Gressier, le nouveau roi mondial du 10 000 m

Le 14 septembre 2025 restera un jour gravé à jamais dans la vie et la carrière de Jimmy Gressier devenu champion du monde du 10 000 m à Tokyo (Japon). Jimmy Gressier auteur d’une dernière ligne droite d’anthologie réalise l’un des plus beaux exploits de l’athlétisme Français.  

27 athlètes et parmi eux de nombreux champions de renom étaient au départ de la finale du 10 000m messieurs des Championnats du monde d’athlétisme à Tokyo. Le seul grand absent était l’Ougandais Joshua Cheptegei, champion olympique, triple champion et détenteur du record du monde du 10 000m.   

La finale a mis du temps à se décanter, à 400 m de l’arrivée au passage à la cloche, ils sont encore une bonne dizaine dont Jimmy Gressier à pouvoir rêver de podium. Attendant patiemment son moment, le natif de Boulogne sur Mer en 5-6ème position à l’entame du dernier virage prend les choses en main. Jimmy Gressier s’accroche et place une attaque fulgurante dans l’ultime ligne droite, un modèle d’intelligence tactique à montrer dans toutes les écoles d’athlétisme.       

En moins de 100 mètres, Jimmy Gressier reprend un à un ceux qui le précèdent pour finalement s’imposer en 28’55’’77 devant l’Ethiopien Yomif Kejelcha et le Suédois Andreas Almgren.

Jimmy Gressier champion du monde du 10 000 m devient le 9e athlète Français titré en individuel dans un championnat du monde d’athlétisme et le 3e européen sacré sur 10 000 m après l’Italien Alberto Cova en 1983 à Helsinki et le Britannique Mo Farah triple champion du monde en 2013, 2015 et 2017.

13e des Jeux olympiques de Paris l’an passé, Jimmy Gressier réalise une année 2025 exceptionnelle. Après avoir affolé les chronos sur piste cet hiver, le Français était devenu en solitaire champion d’Europe du semi-marathon à Bruxelles en avril.

Il y’a une quinzaine de jours il s’était offert le 3000 m de la finale de la Ligue de Diamant à Zurich et était devenu une chance de médaille Française à Tokyo. Le potentiel podium s’est transformé en titre mondial en moins de 29 minutes chrono. Phénoménal.

Jimmy Gressier (avec la Fédération Française d’athlétisme) : « Etre champion du monde, ce n’est pas tous les jours. La médaille est autour du cou, on ne me l’enlèvera plus. J’ai beaucoup de monde à remercier pour m’avoir soutenu tout au long de ces années. C’est une récompense pour le personnage que j’essaie d’être au quotidien. Beaucoup de personnes croyaient que gagner le 10 000 m était impossible pour les Occidentaux, mais le 3000 m de Zurich m’a donné beaucoup d’espérance. Et ça fait longtemps que je travaille à l’entraînement pour être capable de suivre les meilleurs du monde dans un dernier tour. La différence, c’est la maturité. Maintenant, je n’arrive plus cramé le jour du championnat parce que je me suis envoyé une séance de la mort. »   

Adrien Taouji, entraîneur de Jimmy Gressier (avec la Fédération Française d’athlétisme) : « Moment exceptionnel, inoubliable qui vient récompenser 5 ans de travail. Jimmy est un champion qui sait se préparer, c’est un vrai génie de la course à pied. C’est l’année la plus stable, la plus consistante en terme d’entraînement avec son hiver aux Etats-Unis que l’on avait décidé ensemble pour vivre d’autres expériences en passant par le titre de champion d’Europe de semi marathon en avril pour rester frais mentalement. L’été fur construit autour de l’objectif de Tokyo avec des meetings et une 4e place à Paris pour sa rentrée puis une 2e place à Monaco avec une course tactique dans des conditions chaudes et humides qui laissait augurer de bonnes choses. Le Championnat de France fut le dernier élément déclencheur de sa médaille d’or ce soir. Il se fait battre dans une course tactique par son plus grand adversaire Yann Schrub. Jimmy est un besogneux qui ne lâche rien et qui ne se fixe aucune limite. Lors du stage terminal à Font-Romeu on a pensé à ne travailler quasiment que le finish. La meilleure séance fut la finale de la Diamond League à Zurich où il rêvait de gagner. Tout a commencé à s’aligner avec sa victoire face aux meilleurs du monde, on s’est dit que tout était possible. on est resté les pieds sur terre, il y avait du travail derrière et du temps devant nous. Depuis les Jeux olympiques de Tokyo en 2021, il gère bien la chaleur et le décalage horaire. Dans la préparation, on a utilisé les thermiques room à Font-Romeu, on a bien travaillé, on a peaufiné les derniers réglages et tous les feux étaient au vert avant la finale de ce soir. L’objectif au minimum était un TOP 5, la magie a opéré, c’est un génie de la course à pied depuis tout jeune il a gravi les échelons. C’est quelqu’un qui ne se met aucune limite, qui cherche à progresser, à travailler. Ce finish qu’il a mis en place ces 2 derniers mois à l’entraînement, c’est quelque chose de très réfléchi. Il a su mettre en place les choses qu’il fallait au bon moment. Il et champion du monde du 10 000 et c’est magnifique. »