Ultra-trail : Soyez paré !

Vous êtes inscrit sur un ultra-trail, optez pour le bon équipement.

Tous les ans, la question revient : comment dois-je m’équiper pour la CCC et/ou l’UTMB, pour le Grand Raid des Pyrénées, la Diagonale des fous, etc. ? Pour y répondre, il est nécessaire de prendre en compte la liste du matériel obligatoire imposé par l’organisation et celle qui assurera votre confort de course.

La liste obligatoire

Pour certains d’entre vous, cette liste est souvent sujette à des réactions négatives voire d’opposition avec des arguments faisant souvent référence au côté mercantile des organisateurs ou des sponsors. C’est faux.

Les seules vraies questions que vous devez vous poser sont : comment vais-je pouvoir prendre tout ce dont j’ai besoin, comment vais-je me protéger contre les mauvaises conditions et si un éventuel problème m’oblige à m’arrêter plus ou moins longtemps ?photo du trail de la CCCSur ce type de trail, votre réflexion doit toujours s’effectuer sur ces bases. Vous devez prendre en compte le temps de votre course (le matériel n’est pas le même pour quelqu’un qui va courir 20 heures ou 40 heures pour effectuer la même distance), le dénivelé, le cadre de la course (bord de mer, montagne, coteaux…), les prévisions météo…. Tout doit être pensé afin de protéger votre santé et de faire en sorte que votre activité sportive ne se transforme pas en mission de survie. L’histoire du trail a démontré que malgré l’expérience et le matériel obligatoire demandé par les organisateurs, il peut y avoir des cas imprévisibles entraînant la mort de personnes averties, équipées et prêtes à affronter de mauvaises conditions. J’étais présent sur le Mercantour 2009 et je peux vous assurer que la victoire est très amère et ne ressemble guère à une victoire lorsque l’on compte dans le peloton trois personnes disparues. Même en ayant prévu l’équipement nécessaire, ce jour-là, la nature a été la plus forte.

Les évènements amènent aussi parfois les organisateurs à changer, enrichir, transformer le matériel obligatoire demandé sur les éditions précédentes (type UTMB/CCC pour cette année 2011). Le mécontentement envahit alors les chaumières des traileurs. Il ne faut pourtant pas s’affoler : l’analyse et les explications permettent souvent que les choses se tassent petit à petit. Rappelez-vous que les organisateurs ne font pas cela contre vous, mais pour vous !

Il est logique que l’ajout de poids, sur une épreuve longue, ne satisfasse pas la majorité. Mais soyons honnête, les gens seront aussi les premiers à porter plainte s’il arrive quelque chose de grave sur une épreuve, alors que nous nous sommes inscrits sur une course en semi-autonomie. C’est tout le paradoxe, et les organisateurs sont obligés de parer à toutes les situations.

De fait, avant de constituer votre sac, posez-vous la question : si vous partiez seul, pour votre plaisir, sur une grosse sortie montagne, partiriez-vous en short et tee-shirt, avec juste quelques barres et gels ? Je ne pense pas, ou autrement vous êtes inconscient dans votre pratique et vous n’en mesurez pas les conséquences. C’est pour cela que les organisateurs sont là… Pour prendre la mesure à votre place et minimiser les risques.

De plus, soyons réaliste et reconnaissons que la liste de matériel obligatoire sur les courses devrait être le plus souvent dans le fond de votre sac à chaque fois que vous vous entraînez lors de longues sorties ou lors de vos sorties à « risque » (de nuit, en terrain isolé ou inconnu, etc.) ou lors des épreuves qui ne demandent pas de liste obligatoire.

Qu’est-ce que cela signifie ? Vous devez toujours avoir avec vous de quoi boire et manger, de quoi vous changer, vous protéger, vous réchauffer et enfin patienter et communiquer en cas de souci.

  • Pour vous alimenter

La réserve alimentaire est aussi importante que votre équipement. Elle doit vous permettre de vous alimenter en course mais aussi (on l’oublie trop souvent) si vous devez rester immobilisé pour une raison ou une autre. Idéalement, cette réserve sera constituée de barres énergétiques et de gels pour leur action rapide. Ils sont faciles à ouvrir, légers à transporter et restent une valeur sûre du fond de sac. Pensez aussi aux petits aliments type fruits secs, noix de cajou, amandes… qui vous apporteront du plaisir mais aussi une note salée. Tenez compte de votre temps de course afin de pouvoir vous alimenter tout au long de la course.

  • Pour boire

Il ne vous viendrait pas à l’esprit de manger sans boire. En course, il est important de boire toutes les 20 mn ; en trail, les épreuves se déroulent en semi-autonomie ou autonomie, vous devez donc avoir une réserve d’eau sur vous. En fonction de vos habitudes, de votre sac et de vos préférences, vous opterez pour la poche à eau ou les bidons, voire les deux. Pour la quantité d’eau, analysez le profil de la course et les points de ravitaillement afin d’estimer le volume nécessaire que vous devez avoir sur vous.

  • Pour vous changer

Vous devez avoir sur vous un tee-shirt technique et/ou des sous-vêtements secs type première couche et/ou un maillot à manches longues si le temps est menaçant ou si vous partez en montagne (le temps change très vite).

  • Pour vous protéger

– Contre la pluie
Il est nécessaire d’avoir toujours sur soi une veste de pluie ou de montagne respirante et technique, ainsi qu’un sur-pantalon imperméable afin d’éviter de vous remouiller après vous être changé. Un produit type parois enduites étanches ne vous aidera à tenir que quelques minutes avant d’être à nouveau mouillé par votre propre transpiration. Vous ne ferez alors que repousser le problème.

– Contre le froid
En hiver ou lors de conditions météo froides, gants et bonnet sont indispensables. En montagne, quelle que soit la saison, ils doivent figurer dans votre sac. Le temps change très vite et en altitude, il peut faire très froid, alors que dans la vallée la température est clémente.
La déperdition de chaleur au niveau de la tête est très importante. Rappelez-vous que pour garder les idées claires, il faut avoir la tête au chaud.
Pour les gants, gardez à l’esprit que pour avoir chaud et être au sec, les gants en laine sont à exclure. En cas de pluie, ils deviennent lourds, se mouillent et deviennent inutiles. Ils devront donc être techniques, respirants et imperméables.
Une polaire ou une micro-polaire sera aussi nécessaire afin de vous réchauffer, notamment pour les courses qui se déroulent en partie de nuit.

-Contre le soleil
Au minimum, la casquette et/ou le Buff. La casquette aura l’avantage de vous aider aussi en cas de pluie.

  • Pour voir et être vu

photo de l'ultra trail du mont blancLa lampe frontale ne peut être oubliée si l’épreuve se déroule de nuit. Vous devrez avoir des piles de rechange et une lampe de secours. Vous ne pourrez occulter cet élément. Pensez à vous entraîner de nuit afin de vous habituer à  courir dans de telles conditions.

  • Pour patienter

La couverture de survie, le sifflet, la bande de contention, le briquet (pour faire un feu ou pour brûler le papier utilisé pour aller aux toilettes…) doivent systématiquement être dans votre sac quelles que soient les conditions et les courses. 90 % des courses trail exigent cet équipement minimum, ce n’est pas un hasard. Alors que ce soit à l’entraînement ou sur une épreuve, glissez-les dans votre sac.

  • Pour communiquer

Il est temps d’aborder le « top » du matériel obligatoire : le TÉLÉPHONE portable. De nombreux coureurs opposent très souvent : « En montagne, ça ne passe pas partout, ça ne sert à rien… ? »
C’est faux, car même si le portable n’a pas de réseau, vous pourrez toujours effectuer un appel d’urgence et les secours pourront vous localiser, ce qui permet d’accélérer les procédures de recherche. Il faut pour cela, bien sûr, qu’il soit en permanence allumé.

Ceci dit, vous devez maintenant choisir votre sac. Il devra être très souple, léger, avec de nombreuses poches et un portage adapté à votre morphologie. Ne le prenez pas trop grand, mais tenez compte de la liste d’éléments que vous devez emporter, sans oublier de prendre en considération la quantité d’eau que vous devez emporter.
Vous devrez ensuite tester à l’entraînement, lors de vos sorties longues, TOUT le matériel, afin d’optimiser le chargement, de tester les zones de frottement et d’effectuer les bons réglages. Avec le sac, votre évolution ne sera pas du tout la même, il faut donc anticiper.
Et si vous n’êtes pas convaincu, faites l’expérience de sortir en montagne en short et en tee-shirt, tout en ayant le matériel obligatoire dans un sac sur votre dos, un jour où vous savez qu’il va faire mauvais (sans prendre de risques, bien entendu). Vous verrez alors que face aux éléments, vous ne vous poserez plus la question de l’utilité ou pas du matériel obligatoire pour ce type de course. Rappelez-vous que vous vous êtes inscrit sur un ultra-trail en semi-autonomie !

Bonne préparation à tous

Exemples de liste de matériels obligatoires et conseillés

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Site internet de l’UTMB : www.ultratrailmb.com

Matériel obligatoire

Veste avec capuche et fabriquée avec une membrane (Gore-Tex ou similaire) imperméable (minimum conseillé 10 000 Schmerber) et respirante (RET conseillé inférieur à 13) permettant de supporter le mauvais temps en montagne.
Gants chauds et imperméables.
Sur-pantalon imperméable.
Vêtement chaud à manches longues (type « seconde couche », coton exclu) d’un poids de 180g au minimum.
Bonnet
– Pièce d’identité
– Téléphone mobile avec option pour les trois pays
– Gobelet personnel 15cl minimum (bidons exclus)
– Réserve d’eau minimum 1 litre
– Deux lampes avec piles de rechange pour chaque lampe
– Couverture de survie de 1,40m x 2m minimum 
– Sifflet
– Réserve alimentaire
– Pantalon ou collant de course à jambes longues OU combinaison d’un collant et de chaussettes couvrant entièrement la jambe
– Casquette ou bandana ou buff
– Bande élastique adhésive permettant de faire un bandage ou un straping (mini 100 cm x 6 cm)

Matériel très fortement recommandé

– Bâtons en cas de pluie ou de neige pour votre sécurité sur terrain gras.
– Vêtements chauds de rechange indispensables en cas de temps froid et pluvieux ou en cas de blessure.
– Un minimum de 20 euros (afin de pallier les imprévus).

Matériel conseillé

–  Bâtons télescopiques
– vêtements de rechange,
– Boussole,
– couteau,
– ficelle,
– crème solaire,
– vaseline ou crème anti-échauffement,
– nécessaire de couture…
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[tab title= »Grand Raid des Pyrénées »]

Site internet du Grand Raid des Pyrénées : www.grandraidpyrenees.com

Matériel obligatoire

– gobelet personnel pour boire les liquides (eau, coca et soupe) aux ravitaillements (nouveauté 2011)
– réserve d’eau minimum 1,5 litre
– réserve alimentaire
– deux lampes en bon état de marche avec piles de rechange
– couverture de survie
– sifflet
– bande élastique adhésive permettant de faire un bandage ou un straping
– veste imperméable de type membrane ou enduction (veste type KWAY ou poncho non acceptée)
– pantalon ou collant long ou corsaire avec chaussettes montantes
– casquette ou équivalent

[/tab] [tab title= »La Diagonale des fous »]

Site internet de La diagonale des fous à la Réunion : http://www.grandraid-reunion.com

Matériel obligatoire

– 1 lampe frontale ou torche avec ampoule (sauf modèles à diodes) et pile(s) de rechange
– 1 couverture de survie
– 1 réserve d’eau d’un minimum d’un litre
– 1 sifflet
– 2 bandes de contention élastique et adhésive
– une réserve alimentaire
– 1 vêtement de pluie

Matériel conseillé (liste non exhaustive) :

– 1 pull
– 1 briquet
– 1 couteau
– 1 bout de ficelle
– 1 crème solaire
– 1 tube de vaseline
– Des vêtements de rechange
– Le Carnet de route
Casquette saharienne afin de protéger la nuque et le cou des coups de soleil
– Lunettes de soleil
– Aspirine
– pommade type Percutalgine@ ou Dolgit@
– quelques pansements
– vaseline
– peau artificielle et médicaments habituels (asthme, migraine, diabète, ulcère…)
– 1 paire de lunettes correctrices de rechange (risque de bris lors des chutes)
– 1 rouleau de papier hygiénique

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2 réactions à cet article

  1. Bonjour, Je voulais vous parler des fameux gants « imperméable » préconisés voir obligatoire sur certaines courses, c’est un produit introuvable en running. Alors vers quels produits convient? sans avoir a prendre des gants qui fasse trois kilos… :-S

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    • Et oui c’est la grande question ! Aujourd’hui en dehors des gants Mapa ou de chirurgien il n’y a pas beaucoup de solutions.
      L’idéal est donc de les prendre assez grands pour les mettre au dessus de vos gants de préférence windstopper.

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