Jimmy Gressier exceptionnel a parachevé avec la manière ses championnats du Monde d’athlétisme à Tokyo (Japon) en allant chercher la médaille de bronze lors de la finale du 5000 m une semaine après son titre mondial historique sur 10000 m.
L’équipe de France repart du Japan National Stadium avec 2 médailles (or et bronze), 2 médailles obtenues par Jimmy Gressier qui a réalisé la plus belle performance de l’histoire du fond et demi-fond français lors des Mondiaux en l’espace de quelques jours.
Le moment s’annonçait grandiose ce dimanche 21 septembre 2025 à 19h47 (heure de Tokyo), 12h47 (heure de Paris). Pour la première fois de l’histoire, 3 Français Jimmy Gressier, Yann Schrub et Etienne Daguinos étaient en finale du 5000m messieurs d’un championnat du monde d’athlétisme.
Jimmy Gressier déjà titré sur le 10000 m était forcément très attendu et avait la possibilité de s’offrir un doublé dans une même édition mondiale que seules les légendes Mo Farah et Kenenisa Bekele ont réalisé à ce jour.
La course partie sur un bon rythme de 2’40 au premier kilomètre (5’15 au 2000 m, 7’52 au 3000 m) fut longtemps animée par les Américains Cole Hocker, Nico Young et Grant Fisher avec les Français Jimmy Gressier et Yann Schrub en embuscade et les autres nombreux favoris sans oublier le Norvégien Jakob Ingebrigtsen en grand manque de compétition et éliminé en début de semaine dès les séries du 1500 m.
Au passage à la cloche, à 400 m de l’arrivée, ils sont encore une dizaine à pouvoir prétendre au podium, le ton se durcit dans la dernière ligne droite opposée, le Belge Isaac Kimeli joue les premiers rôles avec entre autre l’athlète du Bahrein Birhanu Balew, les Ethiopiens Biniam Mehary, Hagos Gebrihwet et le Kenyan Mathew Kipsang. Les Américains Cole Hocker, Nico Young restent dans le coup avec Jimmy Gressier, Grant Fisher est un peu plus en retrait.
Dans l’emballage final sur un rythme d’enfer, Cole Hocker intouchable pour la gagne avec sa vitesse de pointe de spécialiste du 1500 m et notamment un dernier 100m en 12 »51 s’offre le titre mondial en 12’58 »30 devant le Belge Isaac Kimeli et Jimmy Gressier qui a tout donné pour aller chercher la médaille de bronze en 12’59’’33 devant Biniam Mehary, qui le devançait à la sortie du dernier virage. Du coté des autres Français, 9e place pour Yann Schrub, Etienne Daguinos termine 14e.
Jimmy Gressier double médaillé en individuel dans un même championnat du monde réalise une performance exceptionnelle qu’avaient fait en équipe de France chez les femmes Christine Arron en 2005 sur 100m et 200m ou Eunice Barber en 2003 et 2005 (heptatlon et longueur).
Jimmy Gressier (avec la Fédération Française d’athlétisme) : « Je n’avais pas de pression supplémentaire, parce que je suis champion du monde du 10 000 m, pas du 5000 m. Le plus dur a été de me remobiliser mentalement entre les deux courses. On s’était fait plusieurs scénarios de course avec Yann (Schrub) et je m’attendais à une course rapide. Les jambes n’étaient pas fraîches de chez fraîches, mais c’est normal. Mentalement, j’ai aussi beaucoup puisé dans ce championnat, c’est la première fois que j’enchaîne trois courses (avec la série du 5000 m entre les deux finales) au top niveau. J’ai montré qu’il n’y a pas de surprise. Pour moi, je n’étais pas une surprise sur 10 000 m. Depuis janvier, j’ai fait des podiums sur chacune de mes courses sauf au meeting de Paris. Rien n’est dû au hasard : le travail paie. On l’a vu dans mon placement, j’ai joué la gagne jusqu’au bout. Dans la dernière ligne droite, je me vois presque champion du monde, mais en voyant Cole Hocker débouler sur le côté à une vitesse folle, ça m’a totalement coupé les jambes. Je montre que je suis capable d’aller chercher de gros chronos sur 5000 m. Aujourd’hui, la course était rapide, donc je suis un coureur multi-distances et multi-tactiques, c’est important aussi. La semaine était longue, à faire quasi tout le temps la même chose, à manger presque toujours pareil. Mentalement, je suis fatigué, je vais avoir besoin de récupérer et de décompresser. Et de réaliser surtout, parce que j’ai de la chance de faire deux très bons résultats. J’ai beaucoup de gratitude envers ce qui m’arrive aujourd’hui. Il n’y a pas si longtemps, je n’étais pas avec ces mecs-là devant, j’en rêvais. Je suis encore sur mon petit nuage.«